Milafranga, journal Le Mouton Noir – Milafranga. En l’église de ce petit village de la province de Lapurdi, au Pays Basque, s’est produit le 27 mars dernier un événement inusité. Non que les spectacles soient rares dans les églises, mais le public a cette fois pu assister à création de Sakratua, un spectacle de danse sacrée. Cette première présentation, par la compagnie Leinua, s’est tenue dans une nef généreusement bondée, signe que les traditions sont encore bien ancrées et actuelles chez ce peuple dont l’origine précède l’apparition du christianisme.
Les danseurs de Leinua ont porté le spectacle à un niveau élevé d'intensité lors de la scène de la crucifixion. - Photo: N.Falcimaigne
Comme si danser dans l’église n’était pas encore assez audacieux, le spectacle s’ouvre sur une scène funéraire. D’emblée, l’utilisation de l’encensoir ajoute un élément olfactif permettant de plonger totalement dans l’univers du culte chrétien. Très vite, on découvre une musique basque traditionnelle vivante, très riche et bien interprétée, signée Patrick Larralde, qui entraîne une vingtaine de danseurs et de danseuses. Les figures sont caractéristiques de la danse basque traditionnelle, qui se démarque par des jeux de jambes et des sauts impressionnants, ainsi que par cette délicate retenue qui ajoute à l’intensité du geste. L’utilisation sobre de quelques accessoires scéniques, certains traditionnels et d’autres complètement nouveaux, comme les miroirs, ajoute une symbolique très forte, à l’image de celle qui accompagne les rites chrétiens.Lire la suite »
Arrasate, journal Le Mouton Noir – Arrasate. C’est le nom basque de la ville où siège la coopérative Mondragon, dans la province de Gipuzkoa. Joueur important de l’économie basque et espagnole, le géant est une ville dans la ville, où les sièges de plusieurs coopératives membres poussent comme des champignons. Ici un distributeur alimentaire, là un centre de recherche et une université, les coopératives foisonnent dans cette vallée du versant sud des Pyrénées. José Luis Lafuente, responsable du modèle de gestion coopératif, nous accueille au siège social. Il confie que des milliers de visiteurs passent par le centre de gestion chaque année pour en savoir plus sur ce mouvement de développement collectif auquel aucun secteur ne semble pouvoir échapper.
Mondragon forme un complexe imposant à Arrasate. Photo: N.Falcimaigne
Mondragon, c’est 106 coopératives basques qui possèdent 129 filiales privées et qui emploient plus de 85 000 personnes, partout dans le monde. Les membres travailleurs des coopératives affiliées représentent 8 % des travailleurs industriels et 4 % du produit intérieur brut (PIB) des provinces de Bizkaia, Gipuzkoa et Alava, réunies sous la juridiction d’Euskadi, le gouvernement autonome basque. Le rapport annuel 2008 affiche un chiffre d’affaires de 16,7 milliards €, un chiffre qui devrait être revu à la baisse avec les effets de la crise. En effet, la réduction de 7 000 emplois n’apparaîtra qu’au rapport 2009, toujours en préparation.Lire la suite »
Démonstration de txalaparta par Fabien Belchit et Paxkal Barneix, lors d'une soirée privée à Baigorri. Photo: N. Falcimaigne
Arratsalde on !
Salutation en euskara, la langue des Basques. Ce peuple, dont l’origine se perd dans la nuit des temps, habite le golfe de Gascogne. Euskal Herria, le Pays basque, cet espace identitaire distinct qui se déploie de part et d’autre des Pyrénées occidentales, impressionne par la richesse et la diversité de sa culture ancestrale. Au 16e siècle, des marins basques ont fréquenté les eaux laurentiennes qui baignent Trois-Pistoles, pour chasser la baleine et faire la traite des fourrures avec les Amérindiens. 425 ans plus tard, le Parc de l’Aventure basque en Amérique, centre d’interprétation qui raconte cette histoire à Trois-Pistoles, a mené une mission socioéconomique au Pays basque. L’occasion était belle d’accompagner cette mission pour faire quelques pas sur leurs traces…Lire la suite »
C‘est avec une innovation audacieuse que l’équipe de Paralœil, sous l’étiquette des Productions Par’Ici, a fait ses premiers pas dans la production de documentaires. La coopérative de Rimouski est connue pour son soutien à la production cinématographique de la relève, mais surtout pour son mandat de diffuseur qui a permis aux publics d’ici de découvrir les oeuvres d’ici dans faire le détour par les grands centres. Cette fois, l’équipe de Claude Fortin a décidé de sélectionner deux réalisatrices et deux réalisateurs de la région bas-laurentienne et de leur commander un court métrage sur le thème du territoire. L’étonnant résultat, TER, a été présenté en avant-première au cinéma Paradis, de Rimouski, le 10 mars dernier.Lire la suite »
Baigorri, journal Le Mouton Noir – Même à Trois-Pistoles, tout le monde ne connaît pas le Parc de l’aventure basque en Amérique (PABA). Ce lieu d’interprétation est pourtant la seule institution muséale au Québec qui présente une exposition permanente consacrée à la chasse à la baleine par les marins basques dans l’estuaire du Saint-Laurent. Le nouveau directeur général, Simon Vigneault, a entrepris un retour aux sources en organisant une mission exploratoire au Pays basque, qui devrait l’amener à établir des partenariats avec les institutions de ce peuple méconnu d’Europe. Pour en savoir plus sur ces jalons de l’histoire du Québec, sur la culture basque et sur la relance de cette institution culturelle bas-laurentienne, le Mouton NOIR vous présente un série d’articles en provenance du Pays basque.
Simon Vigneault, directeur du PABA, Jakes Larre, responsable multimédia à l'Institut culturel basque d'Ustaritz et Pantxoa Etchegoin, directeur de l'Institut. - Photo: Jessyca Cloutier
Ne dites pas aux Basques que leur pays est situé à la frontière franco-espagnole, ou même sur les contreforts des Pyrénées. C’est extrêmement réducteur. Ce peuple millénaire habite la côte du golfe de Gascogne depuis toujours, si bien que sa langue, l’euskara, ne s’apparente à aucune autre langue connue. Sur un territoire comparable à celui du Bas-Saint-Laurent, plus de trois millions de personnes partagent une langue et une culture uniques au monde, dont les origines se perdent dans la nuit des temps.Lire la suite »
Rivière-du-Loup, journal culturel Le Q-Dpoule – «Tu peux pas avoir d’histoire sans terre.»
Photo: Inês Lopes
C’est le message lancé par le peuple millénaire qui a vu naître, dévaster et maintenant mourir à petit feu Schefferville, boomtown du « Nouveau-Québec ». Ce n’est pas qu’un paysage stérile et rouillé que nous dévoile Une tente sur Mars, le documentaire de Martin Bureau et Luc Renaud présenté le 16 février dernier par les Projections Cinédit. Ce n’est pas une énième complainte à la situation socioéconomique des autochtones, ni même une critique de l’exploitation minière sauvage que l’on fait subir au Québec depuis plus d’un siècle. C’est plutôt une remise en question des représentations identitaires les plus profondément ancrées chez le spectateur québécois. Expérience bouleversante pour une salle comble à la Maison de la culture de Rivière-du-Loup.Lire la suite »
Les membres de la Délégation bas-laurentienne (DBL) ont échangé sur la coopération dans une ambiance conviviale. Photo : Sophie-Anne Morin
Dans le cadre de la Semaine de la relève coopérative, la Coopérative des Paramédics du Grand-Portage a célébré son 20e anniversaire en accueillant les membres la Délégation bas-laurentienne (DBL) de l’Alliance des jeunes coopérateurs et mutualistes du Québec.
Aussi bien les paramédics que les jeunes coopérateurs bas-laurentiens ont profité de l’occasion pour exprimer leur enthousiasme envers la formule coopérative. Selon eux, il s’agit d’une voie idéale pour aborder l’entrepreneuriat, l’engagement social et l’exercice de la citoyenneté. José Roy, président des Paramédics, insiste sur la possibilité d’exercer une « influence sur le développement de l’entreprise, sur les projets qu’on veut faire, si on est un peu visionnaire ». Pour sa part, Véronique Thibault, membre de la Délégation et de la coopérative de travail ATENA, souligne que « notre génération a des valeurs au niveau de la famille, du respect, du travail d’équipe, de la conciliation travail-famille. Tout ça se retrouve dans une coopérative ».
Sophie-Anne Morin, agente de promotion de l’entrepreneuriat collectif jeunesse à la CDR, Véronique Thibault, membre de la Délégation et José Roy, président des Paramédics, commentent l’événement:
Le texte a d'abord été publié sur Le Reportage
L’agente de promotion de l’entrepreneuriat collectif jeunesse Sophie-Anne Morin, qui organisait l’événement, soutient que de plus en plus de jeunes prennent conscience des avantages de la formule coopérative. Ils participent ainsi à donner un nouveau visage à la région. Cet afflux de sang neuf au développement est un aspect important pour la Coopérative de développement régional (CDR) Bas-Saint-Laurent / Côte-Nord, qui soutient la Délégation. « Plusieurs coopératives ont vu le jour au cours des dernières années, surtout des coop de solidarité, une forme de coop qui semble répondre aux besoins des jeunes », poursuit Mme Morin. « La délégation bas-laurentienne exerce actuellement un leadership à l’Alliance pour améliorer la représentation des coopératives de solidarité au niveau national, afin que leur voix soit entendue entre celles des grandes fédérations. »
Ces forces vives, âgées de 18 à 35 ans se préparent à représenter la région lors du grand rendez-vous annuel du mouvement coopératif et mutualiste, qui se tiendra le 7 mars à Montréal sous le thème « Quebec.coop réalisons notre leadership ». Lors de cette rencontre, la délégation pourra élire des représentants bas-laurentiens au comité de coordination de l’Alliance, dont la présidence siège au très influent Conseil québécois de la coopération et de la mutualité (CQCM). En plus de porter la voix des jeunes en si haut lieu, l’Alliance permet le réseautage et le partage d’expertise pour favoriser la réussite des projets coopératifs des jeunes de partout au Québec.
L'invitation a été lancée par Gilles Guimond, président de l'UPA du Bas-Saint-Laurent, Suzanne Tremblay, présidente de la CUR et Jean-Pierre Ouellet, vice recteur à la formation et à la recherche à l'UQAR
C’est par deux conférences de presse, l’une à Sainte-Flavie et l’autre à Saint-Modeste, hier, que La Coalition Urgence Rurale (CUR) du Bas-Saint-Laurent a annoncé la tenue d’une journée de consultation, le vendredi 5 mars prochain à l’Université du Québec à Rimouski (UQAR), en vue de l’adoption par le gouvernement d’une politique d’occupation du territoire. Cette consultation, intitulée Habiter le Bas-Saint-Laurent, pour un Québec fort de ses communautés, concerne aussi bien les milieux ruraux que les villes-centres et elle portera sur des questions tant socioéconomiques que culturelles et environnementales.
Des dizaines d’organismes de la région y ont été invités, y compris les municipalités. Les citoyens et citoyennes y sont également conviés en grand nombre.Lire la suite »
Illustration parfaite de l’adage selon lequel « small is beautiful », la périodique soirée de projection de la cellule de création de courts métrages Kino RDL se tenait le 12 janvier dernier. La communauté kinoïte et le grand public étaient conviés à ce rendez-vous trimestriel, pour déguster les savoureux plus courts métrages possibles concoctés par les membres actifs de la cellule. Une cinquantaine de personnes ont animé d’une joyeuse ambiance la salle de projection installée au restaurant Amsterdam de Rivière-du-Loup.
Le texte a d'abord été publié dans le journal culturel Q-Dpoule
Pour les organisateurs de cette joute cinématographique, Émile-Olivier Desgens et François Gamache, il s’agit chaque fois d’un saut dans l’inconnu. Les vidéastes se présentent sur les lieux avec leurs productions fraîchement gravées, qui doivent seulement respecter trois règles: la durée maximale de dix minutes, un contenu pertinent et décent, et la mention Kino RDL. Heureusement, les maîtres de la soirée ont le pouvoir de sanctionner les participants en leur décernant un blâme, « ou plutôt un défi », préfèrent-ils. L’artiste doit alors revenir la prochaine fois avec un nouveau kino intégrant une contrainte proposée par l’assemblée. C’est toutefois sans visionnement préalable qu’ils soumettent au public les œuvres de leurs pairs, entrecoupées de sélections tirées des autres cellules du Québec.
Il serait malaisé de comparer ces petits bijoux triés sur le volet aux productions spontanées de l’équipe locale, formée d’amateurs comme de professionnels d’expérience, et qui n’ont pas fait l’objet d’une telle sélection. L’heureux mélange permet d’allier une chaleureuse convivialité, en présence des artisans des nouvelles créations, à la découverte des chefs d’œuvre de ce petit du septième art.
L’ensemble impressionne par sa diversité de genre. Entre l’animation, le faux documentaire, la fiction, la comédie et le drame, les créateurs locaux des neuf courts-métrages s’en sont donnés à cœur joie. Si certaines productions se sont tenues dans un registre résolument relié aux fonctions d’élimination du corps humain, d’autres se sont élevées au niveau de l’absurde et même du propos social ou politique.
Jonathan Desmeules a ouvert la séance par un travail d’animation, de son propre aveu « très peu scénarisé » et qui en effet ne brillait pas par son message, mais dont l’image et l’humour simple ont su briser la glace et dérider l’auditoire. Son défaut d’indiquer Kino RDL au générique lui a valu un défi dont la contrainte sera de rafraîchir une vieille blague connue. Il devra donc présenter ce nouveau court-métrage lors de la prochaine soirée.
Marcel Deschamps et Pierre Ouellet ont ensuite servi une leçon de bonnes manières à l’assemblée, faisant écho à la catégorie d’impro « Les bonnes manières VS le franc parler ». La participation de Karine Raymond et de sa fidèle Zaïa a ajouté une couleur touchante à cette série de sketchs moralisateurs, sur une musique de Léonard Cohen. Marcel Deschamps a accepté de se commettre pour la prochaine fois. Il présentera donc une nouvelle création dans trois mois.
Joële Yoja Grimbert a ensuite présenté un court métrage d’action dont les scènes de violence auraient certainement justifié une cote de 13 ans et plus. Malgré une qualité sonore perfectible, la gestion efficace et caricaturale de l’effet dramatique a donné une ampleur insoupçonnée au jeu de Pascal Gagnon et Olivier Blot, préparant l’auditoire à une chute imprévisible brillamment interprétée par Louis-David Thériault. C’est sans surprise que Joële Yoja Grimbert se commet pour la prochaine fois.
Passons sur le plus court métrage présenté par Antoine Chagnon Michaud suite au désormais célèbre défi de la bouteille de Bovril, qui relève davantage de l’humour privé que de l’œuvre proprement dite, et soulignons la persévérance de Daniel Breton, qui a livré ses deux derniers volets de la trilogie du Livreur. Celle-ci se démarque plus par sa forme que par son propos, notamment par la présence d’une introduction au montage particulièrement soigné. Malheureusement, cette qualité disparaît lorsqu’on remarque un surprenant décalage de post-synchronisation que le réalisateur a honnêtement avoué n’être pas volontaire. Daniel Breton se commet, sans préciser si sa trilogie deviendra une série à rebondissements.
Charles Fortier a choisi de nous rappeler l’automne électoral et les sondages particulièrement tenaces de Poly-Québec, par une production dont l’effet humoristique redondant reste toutefois efficace jusqu’à la fin, marquée par une chute prévisible. Il se commet pour la prochaine édition. Pour clôturer la projection, Maryse Gaudreault et Julien Leblanc ont fracassé les limites du genre en présentant Les Verres de contact, un étonnant lipsync de paupières, donc plutôt « lidsync », sur une musique variée. Outre la prouesse de coordination, il faut souligner l’audace de l’idée.
Michel Thisdel parle de son expérience de spectateur et Pricile De Lacroix revient sur sa première contribution:
C’est aussi lors de cette soirée que Pricile De Lacroix a fait ses premiers pas dans l’univers du Kino, en présentant un court faux documentaire humoristique sur le Château de Noël de Rivière-du-Loup. Elle y interroge avec un sérieux déconcertant les spécialistes Rock Belzile et Carole Tardif, ainsi que la fameuse princesse. Le Château, une curiosité locale, est comparé à celui de Walt Disney et il est proposé que Rivière-du-Loup mise tout sur cet incontournable produit d’appel. Cette couverture fictive est faite d’images saisissantes et bénéficie d’une facture soignée, ce qui a valu à Pricile De Lacroix une demande générale pour récidiver. Elle ne s’est pas fait prier pour se commettre avec enthousiasme.
On peut découvrir les courts-métrages et des liens vers les autres cellules du Québec sur http://rdlkino.wordpress.com. La prochaine édition de ce festival du très court métrage, qui sera présentée au printemps, promet donc d’être aussi riche que la mouture hivernale, d’autant plus que Mylène Marquis, Karine Raymond, Marc-Olivier « Molo » Dugas et François Gamache se sont spontanément commis, en plus des nombreux défis encore en suspend, qui réservent bien des surprises.
La clarté mange doucement les étoiles De ce ciel sec et froid du milieu de l’hiver
Bientôt l’orbe jaune vif se lève et dévoile
Aux yeux embrumés l’absence de vert
Chaque rayon se dépose en silence
Sur le lit blanc qui recouvre les labours
Ainsi l’astre célèbre-t-il la distance
Qui rend vains trompettes et tambours
Maître incontesté des chauds déserts
Timide visiteur de la banquise boréale
Ne trouvait ici que froidure et revers
Pourtant moins durs que l’hiver austral