Nov 012013
 

Des décennies sans indexation, des droits qui s’évaporent, la stabilité qui se compte en nombre de mots, un horaire qui frise le chaos. Hier artisans principaux de la liberté d’expression, les journalistes ont vu l’expression de la liberté changer de sens. Le journaliste est devenu journalier. Ne serait-il pas temps de rétablir au moins le minimum?

En démocratie, l’information est un droit fondamental. Ce droit doit être garanti par des lois qui, pour être mises à l’abri du premier gouvernement venu, doivent être enchâssées dans la Constitution. Au Québec, nous n’avons pas de Constitution, mais à tout le moins, commençons par adopter les lois qui permettront à la population d’avoir accès à l’information.

La loi prioritaire, c’est celle qui va protéger les artisans de l’information, les journalistes. C’est la loi sur les conditions d’engagement et le statut des journalistes indépendants, proposée par le rapport Payette en 2011. En garantissant aux journalistes des conditions minimales, on améliore la qualité de l’information disponible pour le grand public. Cette loi est prête, car calquée sur celle des artistes. Il faut que le gouvernement la dépose au plus vite.

Pour que les entreprises de presse puissent fournir ces meilleures conditions aux journalistes, il faut leur assurer un financement public, mais sans ingérence. La seconde mesure à prendre est donc de créer un fonds indépendant, destiné à la presse indépendante. L’argent ne pousse pas dans les arbres? Créons une taxe négligeable sur la publicité de tout ordre pour financer ce fonds.

La diversité de revenu est un facteur déterminant pour la liberté de presse. Ramenons le financement du lecteur en établissant un crédit d’impôt sur l’abonnement à des médias indépendants.

Trois solutions, parmi les huit qui se dégagent de la tournée de consultation menée dans 30 villes du Québec. Trois solutions qui sont le minimum vital sans lequel notre démocratie déjà mal en point finira bientôt par s’éteindre.

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