Zachary Richard met le Québec en garde [vidéo]

À l’approche d’une campagne électorale fédérale où les projets pétroliers seront un enjeu stratégique, les partis politiques et leurs têtes d’affiche jonglent avec leurs pointages. Combien de sièges risquent-ils de perdre dans les Maritimes, et surtout combien peuvent-ils en gagner dans l’Ouest producteur de pétrole? Zachary Richard, artiste et citoyen de la Nouvelle-Orléans, est venu leur adresser un sévère avertissement à l’occasion de deux conférences qu’il donne au Québec sur la catastrophe pétrolière qui a frappé le golfe du Mexique.

Voilà plus de cinq ans explosait la plateforme d'exploitation pétrolière Deepwater Horizon, de la compagnie BP, dans le golfe du Mexique. Dans la foulée de ce drame, Martin Poirier et Stéphane Poirier lancèrent le mouvement Non à une marée noire dans le Saint-Laurent. C'est ce groupe, à l'occasion de son cinquième anniversaire, qui a accueilli le musicien Zachary Richard à l'Université du Québec à Rimouski, jeudi dernier, pour une de ses deux conférences prévues au Québec.

«Je suis auteur-compositeur-interprète, c'est comme ça que je gagne ma vie, mais je suis aussi citoyen. J'ai une maison quelque part et je paye des taxes, je vis dans un village. Je suis très bouleversé par les changements climatiques, et pas dans un sens émotionnel mais dans un sens réel», explique Zachary Richard. «J'ai vu mes assurances tripler depuis 2005, illustre-t-il. On fait face à des tempêtes tropicales qui sont de plus en plus violentes avec de moins en moins de protection. Tout ça, c'est lié à l'exploration et à l'exploitation pétrolière. J'aime aussi, et beaucoup, l'estuaire du Saint-Laurent et toutes les communautés qui longent le fleuve, et je suis très conscient de la menace qui est posée par l'exploration pétrolière dans l'estuaire du Saint-Laurent. Je voudrais tout simplement partager mon expérience en tant que citoyen louisianais.» Cette expérience, c'est particulièrement celle de la marée noire de 2010 et de ses impacts.

Les chiffres sont astronomiques. Au total, rapporte Zachary Richard, le désastre aura coûté plus de cent milliards de dollars. Ce chiffre exclut la valeur inestimable des écosystèmes détruits. Au total, 800 millions de litres de pétrole ont fui dans la mer, et onze travailleurs ont perdu la vie.

M. Richard n'ose imaginer ce que pourraient être les conséquences d'un tel déversement dans le golfe du Saint-Laurent, avec les glaces et les courants (lire aussi à ce sujet). «Je trouve que cela serait vraiment un risque totalement inacceptable de mettre un puits de forage dans l'estuaire du Saint-Laurent en haute-mer, surtout avec les hivers.»

Selon lui, le Québec est très bien placé pour barrer la route au développement pétrolier, car la population québécoise est «sensible à l'écologie» et «bien éduquée». Toutefois, il insiste également sur la vulnérabilité des Québécois: «le Québec n'a aucune expérience avec l'exploration pétrolière, donc on peut vous raconter à peu près n'importe quoi». Il avertit donc que «des dégâts, il y en aura. peut-être pas aussi dramatiques que [ceux de Deepwater Horizon], mais il y aura toujours, dans l'exploration de pétrole, des problèmes écologiques. Et qui va nettoyer ça après, eh bien ce sont les contribuables.»

Ce qui a le plus choqué Zachary Richard, c'est la nature humaine de quelques uns qui ont profité du désastre pour s'enrichir. Dans la région de la Nouvelle-Orléans, ils les ont appelé les «spillionnaires». Ces gens-là, dénonce-t-il, «prient tous les jours pour qu'une autre catastrophe pétrolière se produise».

Depuis les années trente, l'exploration pétrolière incontrôlée a creusé des milliers de kilomètres de canaux dans les mangroves qui protégeaient le delta du Mississippi contre l'invasion de la mer. Maintenant, le niveau de la mer s'élève sans qu'aucune barrière ne l'empêche de s'engouffrer dans ce territoire. L'eau salée tue les végétaux qui le maintenaient en place, et s'enclenche ainsi un cercle vicieux qui fait disparaître la superficie d'un terrain de football toute les trente minutes.

Ce sont donc là les trois éléments du désastre pétrolier observé par Zachary Richard en Louisiane: la marée noire et l'exploration pétrolière qui fragilisent les défenses naturelles du territoire, l'élévation du niveau de la mer et l'augmentation de l'intensité et de la fréquence des ouragans. Tout cela est lié à l'ère du pétrole, conclut-il, à laquelle il faut mettre fin, maintenant: «Je crois que nous sommes, comme espèce, à un carrefour très important.»

PKP songerait à se retirer de la course

Veuillez noter que cet article, publié à l’occasion du premier avril 2015, est une fiction, tout comme plusieurs autres articles publiés dans les journaux ainsi que le veut la tradition. Au journal Ensemble, nous saisissons l’occasion pour utiliser exceptionnellement cette forme d’éditorial efficace et appréciée qu’est le canular. Les faits relatés n’ont donc pas eu lieu. Nous remercions les personnalités publiques réelles auxquelles le texte fait référence pour leur aimable compréhension.

Selon un courriel personnel dont Ensemble a obtenu copie, Pierre Karl Péladeau songerait à se retirer de la course à la direction du Parti québécois, à quelques semaines du scrutin. Le candidat, qui était en tête jusqu’à présent, évoque principalement des aspects stratégiques, mais aussi le fait qu’il n’aurait pas la «vocation» pour faire de la politique. Il craint par-dessus tout de nuire au projet d’indépendance du Québec. Il jonglerait avec l’idée de reporter ses appuis sur Martine Ouellet.

C’est dans une longue missive adressée par courriel à une amie de longue date (qui n’est pas à l’origine de la fuite et qui a requis l’anonymat) que Pierre Karl Péladeau se vide le cœur. «Je n’ai pas pu dire un mot de la campagne!», s’indigne-t-il. «Même mon nouveau personnel de communications m’enjoint de me la fermer, parce que je suis au sommet dans les sondages et que j’ai donc tout à perdre, explique le magnat de la presse, en ajoutant que ce silence forcé pourrait même durer jusqu’aux élections de 2018. C’est pas en se taisant comme ça qu’on va créer un mouvement fort pour l’indépendance!»

Il doute de son talent politique

«Mais les sondages, dans le fond, c’est une excuse, suggère-t-il. Je suis convaincu que la vraie raison pour laquelle mon entourage me fait taire, c’est qu’ils trouvent que je n’ai pas le talent nécessaire pour soulever les foules.» Le député de Saint-Jérôme rappelle à sa correspondante les nombreuses bourdes qu’il a commises depuis qu’il est entré dans l’arène, il y a plus d’un an. «J’ai toujours été un homme de l’ombre, souligne-t-il. Ma force, c’est prendre des décisions indiscutables et d’en informer mes exécutants, pas animer des débats de société.»

Il est vrai que l’actionnaire de contrôle de Québecor n’avait pas l’habitude de se faire remettre en question. «Je n’ai pas traversé quatorze lock-out pour me faire ridiculiser quotidiennement par les journalistes de Desmarais!», tonne-t-il.

Dimanche dernier, lors du débat, il a admis publiquement qu’il «ne croyait pas que la vie publique pouvait être aussi exigeante».

«J’avais plus d’influence à la tête de Québecor!»

«Parlons-en, des Desmarais, poursuit-il. Tandis qu’on me reproche de garder le contrôle de la moitié des médias du Québec tout en étant député, les Desmarais exercent un contrôle sur l’autre moitié, qu’ils vouent à la promotion du fédéralisme, sans avoir le moindre compte à rendre à qui que ce soit.»

Le difficile constat auquel arrive M. Péladeau, c’est que son entrée en politique était une mauvaise décision. «J’avais tellement plus d’influence à la tête de Québecor, se souvient-il avec nostalgie. Je pouvais décider du tournant dans la campagne électorale et de l’issue du scrutin en plaçant tout simplement une accolade entre Julie et Pauline en manchette de mes médias

Maintenant, regrette-t-il, «tout ce qui est publié par Québecor est considéré comme suspect en partant, et les Desmarais ont la mainmise sur l’opinion publique. Si ce n’est pas le cas, explique-moi pourquoi on a perdu l’an passé!» PKP va jusqu’à reconnaître avoir ruiné l’héritage stratégique de son père, qui avait «eu le courage de créer un empire médiatique pour faire face à celui des fédéralistes».

Il place ses espoirs en Martine

«Pendant qu’on me fait taire, il y a à côté de moi des candidats valeureux qui ont plein de belles choses à proposer, et ils restent dans l’ombre, lance-t-il avec dépit. Prends Martine, par exemple. Elle a une stratégie radicalement claire et efficace pour l’indépendance, mais aussi en santé, pour les transports, pour l’industrie, et tout en respectant l’environnement. Les médias parlent encore moins d’elle que des autres parce que c’est une femme, mais entre nous, j’ai beaucoup plus confiance en elle qu’en moi. Pourtant, c’est moi qui ai la puck et on me dit de tourner en rond entre les deux lignes bleues.»

Sa conclusion: «pour toutes ces raisons, je crois que pour moi, rester dans la course, c’est nuire au projet d’indépendance du Québec. Je serais mieux de m’en retourner diriger mes médias de masse et livrer la bataille décisive de l’opinion publique à ce poste en laissant aux autres les débats et les discours.»

Encore hésitant sur la décision qu’il prendra, il ne laisse pas beaucoup de doute à sa correspondante: «je me laisse le temps d’y penser, et d’avoir ton avis, mais à moins que je change d’idée, je ferai une annonce à cet effet mercredi prochain, le 1er avril.»

 

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«Nous allons arrêter ce maudit transport» [vidéo]

Le militant Gilles Rhéaume est décédé durant la nuit du 7 au 8 février à l’Hôpital Pierre-Boucher de Longueuil, à l’âge de 63 ans. Après avoir milité toute sa vie pour la défense de la langue française et pour l’indépendance du Québec, notamment comme président de la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal de 1981 à 1985, M. Rhéaume a poursuivi son engagement à Sorel-Tracy en y fondant la Ligue richeloise contre la tyrannie pétrolière. Il y livrait un vibrant discours à l’occasion de la manifestation du 26 octobre dernier, et nous le reproduisons ici accompagné d’un extrait vidéo.

«Le Saint-Laurent contient les plus grandes réserves d'eau douce du monde, et nous disons «Non!» aux produits pétroliers sales qui nous viennent de l'Alberta et qui vont être exportés à l'extérieur. De partout au Québec, des gens nous appuient par milliers. Nous allons arrêter ce maudit transport. Nous l'arrêterons par tous les moyens, grâce à vous. Unissons-nous. Oublions nos couleurs politiques le temps de ce combat, et faisons en sorte que ces bateaux de la mort, que ces wagons de la mort, disparaissent de notre paysage. Vive le Bas-Richelieu!» – Gilles Rhéaume, 26 octobre 2014, Sorel-Tracy.

Voici la captation vidéo de son discours, suivi des interventions de Louse Rémy, d'Alerte Pétrole Rive-Sud, de Dominic Champagne, metteur en scène et militant, ainsi que de Corina Bastiani, organisatrice de l'événement qui donnait le coup d'envoi à la marche: