Des athlètes de haut niveau s’entraînent à Trois-Pistoles pour décrocher les plus grands honneurs. Le club de gymnastique Les Gymnoss compte cette année cinq espoirs de médailles au niveau national. Hélène Lebel, leur entraîneure, enseigne la gymnastique à une cinquantaine de jeunes filles, deux sessions par année. Elle entraîne de façon plus intense douze passionnées qui représentent le volet « Élite », dont six seront en compétition dans le circuit régional et six autres au provincial.
Kristina Bernier, Lauralie Boudreau, Shana Fournier, Marjorie Gagné, Lauriane Gosselin et Camilia Marquis se préparent pour les compétitions régionales, tandis que d’autres se mesureront aux meilleures athlètes du circuit provincial, le 22 novembre à Montmagny, le 24 janvier à Victoriaville et le 28 mars à Trois-Rivières. Selon Mme Lebel, il faudra particulièrement surveiller Gabrielle Boucher-Denis, qui a une excellente technique au sol. Claudie Beaulieu devrait pouvoir s’appuyer sur sa grande polyvalence et gagner dans l’une ou l’autre des disciplines. Ève Bérubé sera à son meilleur aux barres asymétriques et à la poutre, tout comme Allison Gagnon-Leclerc, connue pour sa détermination et sa discipline. Émilie Roy, championne provinciale en saut, devrait bien faire dans cette discipline, et Alexane Plouffe devrait se faire remarquer par son style artistique qui la promet aux arts du cirque.
Récemment, ces jeunes ont récolté plusieurs nominations au Gala Méritas sportif de l’Unité régionale de loisir et de sport (URLS). Gabrielle Boucher-Denis, troisième au Québec au sol en 2008, a été nommée athlète de l’année et Claudie Beaulieu, qui a participé au championnat québécois par équipe, s’est vue décerner le méritas d’athlète par équipe de l’année. Le club a pour sa part été récompensé par le méritas de l’événement de l’année, pour l’organisation de la finale régionale qui s’est tenue les 18 et 19 avril 2009. Enfin, Hélène Lebel s’est méritée le titre d’entraîneur de l’année, notamment pour avoir soutenu le club de Rivière-du-loup en 2008-2009.
Hélène Lebel, entraîneure, parle du club:
« Le fonctionnement du club exige un gros investissement de la part des parents les parents », confie Édith Montambeault, secrétaire du conseil d’administration et mère de trois « gymnoss ». Loin de le regretter, elle souligne que la gymnastique permet à ses filles de développer une discipline de vie, une bonne organisation, ainsi que leur capacité de concentration. C’est un sport global, qui aide au développement physique et mental des jeunes. La participation du club aux compétitions apporte un esprit d’équipe à ce sport individuel, comme s’il s’agissait d’un sport collectif. En outre, le club permet aux athlètes de la 5e année du primaire à la fin du secondaire de s’entraîner ensemble. Souvent, les plus avancées aident les plus jeunes et représentent des modèles de vie.
Fondé en 2001 sous la forme d’un organisme sans but lucratif, le club a fait ses débuts à l’école secondaire, où la location d’un local partagé imposait une fréquente manipulation de l’équipement, avant de s’installer de façon permanente à l’ancienne salle de quilles, sur la rue Notre-Dame. Grâce aux dons provenant du milieu, récoltés par le biais d’une campagne annuelle, le club a réussi à investir près de 40 000 $ pour l’acquisition d’équipement. C’est l’un des seuls clubs de l’Est du Québec à posséder un « flipping wing » pour apprendre les fameux saltos. Le seul équipement encore manquant est le tapis pratiquable, d’une valeur allant de 26 000 $ à 42 000 $, que le club doit emprunter chaque année à Québec.
Selon Édith Montambeault, le conseil d’administration a toujours privilégié l’accèssibilité de ce sport au plus grand nombre de jeunes au moindre coût. Concilier le développement d’une élite de compétition et l’accessibilité a donc toujours représenté un défi, tout comme la capacité de recruter et de rémunérer un entraîneur. Hélène Lebel ayant amorcé une démarche de réorientation professionnelle qui pourrait l’amener à quitter la région, le club se retrouve devant le défi de trouver un nouvel entraîneur, sans avoir la capacité de le rémunérer.
D’autre part, le local actuel n’étant pas assez vaste, une éventuelle relocalisation pour répondre aux normes d’entraînement et de compétition pourrait représenter une importante hausse des coûts fixes. La Ville de Trois-Pistoles a toujours refusé d’installer un local permanent au centre culturel, invoquant la vocation culturelle de cette infrastructure.
Pour assurer le maintien du club et son développement, le manque à gagner pourrait donc représenter près du triple du budget annuel, qui s’élève actuellement à 17 000 $.