Fév 162010
 
Annonce de la consultation sur l'occupation du territoire

L'invitation a été lancée par Gilles Guimond, président de l'UPA du Bas-Saint-Laurent, Suzanne Tremblay, présidente de la CUR et Jean-Pierre Ouellet, vice recteur à la formation et à la recherche à l'UQAR

C’est par deux conférences de presse, l’une à Sainte-Flavie et l’autre à Saint-Modeste, hier, que La Coalition Urgence Rurale (CUR) du Bas-Saint-Laurent a annoncé la tenue d’une journée de consultation, le vendredi 5 mars prochain à l’Université du Québec à Rimouski (UQAR), en vue de l’adoption par le gouvernement d’une politique d’occupation du territoire. Cette consultation, intitulée Habiter le Bas-Saint-Laurent, pour un Québec fort de ses communautés, concerne aussi bien les milieux ruraux que les villes-centres et elle portera sur des questions tant socioéconomiques que culturelles et environnementales.

Des dizaines d’organismes de la région y ont été invités, y compris les municipalités. Les citoyens et citoyennes y sont également conviés en grand nombre. Toute la population est donc invitée à s’inscrire gratuitement avant le 2 mars, auprès de la Coalition Urgence Rurale du Bas-Saint-Laurent, au 418 722-0425 ou 418 732-0345, à l’adresse curbsl@globetrotter.net.

L’habitation des territoires

La présidente de la CUR, Suzanne Tremblay, a tenu à insister sur l’importance d’une forte participation à cette journée, une mobilisation de l’ensemble de la société étant nécessaire pour changer l’approche du gouvernement en matière de développement régional. Afin de bien marquer la priorité qu’elle accorde au développement des communautés sur la simple l’exploitation de leurs ressources, l’ancienne députée préfère parler de « l’habitation des territoires ». « On ne veut pas se faire organiser, on ne veut pas se faire occuper, on veut habiter le territoire et le développer comme on l’entend, avec ce qu’on est et avec les moyens qu’on a, avec l’accompagnement et le soutien du gouvernement, mais on en a ras-le-bol que le gouvernement décide à notre place ».

Plusieurs élus et représentants d’organismes ont assisté à l’annonce et partagent leur vision du développement régional :

Pour Jean-Pierre Ouellet, vice recteur à la formation et à la recherche à l’UQAR, la participation à cette consultation est essentielle. « Si ça sert d’assise à la rédaction d’une politique québécoise, il faut s’assurer que cette politique soit cohérente, que la place de la région soit tenue en compte et que les caractéristiques qui sont particulières à notre région y soient intégrées ». En plus d’accueillir l’événement en ses murs, l’UQAR y déploiera ses expertises en développement régional. Le vice-recteur cite notamment « trois titulaires de chaires dont Marie-Josée Fortin et Bruno Jean en développement régional, tous deux titulaires de chaires du Canada. Il y aura également Luc Sirois, qui est titulaire de la chaire en forêt habitée, une caractéristique propre à notre région dont on veut qu’il soit tenu compte dans la politique d’occupation du territoire ».

Le modèle agricole questionné

La Fédération de l’Union des producteurs agricoles du Bas-Saint-Laurent, par la voix de son président Gilles Guimond, a insisté sur le rôle important de l’agriculture dans l’habitation du territoire. « Les producteurs agricoles et forestiers sont une partie prenante de l’occupation du territoire et c’est nous qui jouons, par nos occupations économiques, le [rôle d’assurer le] maintien de nos communautés rurales […], qui permet des villes en santé, qui elles contribuent à la vitalité du Bas-Saint-Laurent et qui permet un Québec économiquement fort. Tout est en interrelation. »

Par ailleurs, le président Guimond s’est interrogé sur le modèle de développement agricole qui a prévalu jusqu’à maintenant, encourageant la concentration des fermes et l’augmentation des actifs. « Je crois qu’on peut réussir avec des fermes moyennes, des fermes familiales, et on peut occuper le territoire mais avec des politiques qui font qu’on puisse en vivre. »

Habiter un territoire éolien ?

Cette annonce survient le même jour que le lancement de l’appel d’offres d’Hydro-Québec pour les projets éoliens communautaires, un enjeu étroitement lié à l’occupation du territoire et à la capacité des communautés à utiliser leurs ressources pour assurer leur développement. Interrogés à ce sujet en entrevue vidéo, Michel Côté, préfet de la MRC de La Mitis, Damien Ruest, maire de Sainte-Flavie, et Jean-François Fortin, candidat bloquiste Haute-Gaspésie – La Mitis – Matane – Matapédia, ont unanimement déploré la gestion morcelée du développement éolien au Québec, qui avantage les promoteurs de l’extérieur et qui favorise une fuite de capitaux hors des régions.

Le texte a d'abord été publié sur Le Reportage

Le texte a d'abord été publié sur Le Reportage

En partenariat avec l’UQAR, la Fédération de l’UPA du Bas-Saint-Laurent, la Conférence régionale des éluEs du Bas-Saint-Laurent, la Coopérative de développement régional Bas-Saint-Laurent / Côte-Nord et le Syndicat des producteurs forestiers du Bas-Saint-Laurent, la CUR répond par l’organisation de cette journée à l’invitation de Solidarité Rurale du Québec, qui a été mandatée par le gouvernement comme instance-conseil pour l’élaboration de la future politique d’occupation du territoire. Les réflexions recueillies dans la région alimenteront une conférence nationale sur l’avenir des territoires, qui sera tenue par Solidarité Rurale du Québec les 21 et 22 avril 2010 à Shawinigan. Par ailleurs, toute la population du Québec est appelée à se prononcer par le biais d’un questionnaire disponible en ligne sur www.territoires.qc.ca.