Oct 072009
 

Le projet de minicentrale hydroélectrique sur la rivière des Trois-Pistoles a refait surface la semaine dernière.

Le texte a d'abord été publié dans L'Horizon, presse coopérative des Basques

Le texte a d'abord été publié dans L'Horizon, presse coopérative des Basques

La Municipalité régionale de comté (MRC) des Basques tenait deux rencontres d’information, en vue de déposer le projet au Programme d’achat d’électricité provenant des petites centrales, lancé cet été par Hydro-Québec et dont l’échéance est le 17 novembre prochain.

Ce projet, présenté à l’origine en 2001 par le consortium privé Grade Trois-Pistoles, a fait face à plusieurs obstacles qui ont considérablement changé la donne. Huit années plus tard, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts. La MRC des Basques agit maintenant à titre de promoteur public et exclusif.

Le projet original ayant été annulé par décret gouvernemental, Grade Trois-Pistoles avait alors obtenu un dédommagement de 3,3 millions, devant couvrir ses investissements déjà engagés (1,5 million) et une partie des bénéfices escomptés. En vue d’un possible retour du programme des minicentrales, la MRC a sollicité en 2004 l’appui de sa population, qui s’est prononcée par référendum à 60 % en faveur de la poursuite des démarches.

En 2006, le nouveau programme a limité la participation privée à 49 % et le partenaire privé s’est finalement retiré du projet en 2009, laissant la MRC responsable à 100 %, coûts et bénéfices. Grade Trois-Pistoles détient toujours un droit de premier refus sur le projet, qui force la MRC à s’en porter acquéreur pour obtenir tous les droits sur les plans et devis, un investissement de 600 000 $.

Pour aller de l’avant, le projet devra d’abord être accepté par Hydro-Québec, notamment sur la foi d’un sondage qui sera réalisé le 15 octobre pour le compte de la MRC, l’acceptabilité sociale étant un critère déterminant. Les coûts pourront ensuite être actualisés avec précision, tout comme le montant que la MRC des Basques devra emprunter sous la forme d’obligations, et donc la rentabilité du projet. Au terme de ce processus, la population serait à nouveau appelée à se prononcer sur le projet par voie de référendum.

Le coût du projet est actuellement évalué à 8 millions, et les profits nets à près de 480 000 $ par année en moyenne pour la première décennie d’opérations, une somme qui pourrait être entièrement réinvestie dans le milieu.

Les citoyens qui s’étaient opposés au projet en 2001 reviennent à la charge, alléguant notamment des conflits d’intérêt. Mikaël Rioux est scandalisé : « Que la MRC doive payer, à même l’argent de contribuables, 600 000 $ de plus à un promoteur qui a déjà été largement dédommagé, alors qu’on nous raconte depuis des années que les plans et devis seraient rendus pour 1 $, c’est inacceptable. Donnez-nous 600 000 $ et regardez les retombées qu’on va générer ! »

La Ville de Trois-Pistoles, opposée au projet en 2003, s’est finalement ralliée en 2004 au verdict du référendum. Depuis, tous les élus soutiennent unanimement le projet, ce qui donne les coudées franches à la MRC des Basques. Les municipalités souhaitent utiliser les profits pour maintenir les services aux citoyens sans augmenter les taxes. À la Ville de Trois-Pistoles, on promet de créer une enveloppe distincte pour affecter ces profits à des projets environnementaux.