Gérard Beaulieu défend sa transparence

Le maire sortant de Notre-Dame-des-Neiges, qui vient de revenir dans la course à sa propre succession, réagissait hier aux propos tenus par son opposant, le candidat Jean-Marie Lafrance. En entrevue à L’Horizon, ce dernier affirmait lundi que M. Beaulieu avait trahi sa promesse de retirer sa candidature, après avoir tenté de l’inciter à ne pas faire campagne.

Le texte a d'abord été publié dans L'Horizon, presse coopérative des Basques
Le texte a d'abord été publié dans L'Horizon, presse coopérative des Basques

Gérard Beaulieu soutient qu’il avait bien promis à Jean-Marie Lafrance de lui laisser le champ libre, mais à la condition qu’il ne s’associe pas avec le groupe de citoyens qui s’était opposé aux orientations du conseil. M. Beaulieu identifie à ce groupe les candidats indépendants Gaston Rioux, Alain Théberge et Carmen Chamberland, qui soutiennent tous la candidature de Jean-Marie Lafrance. « Je ne pourrais me résoudre à appuyer un groupe qui s’est opposé à certaines décisions du conseil qui les concernaient personnellement », souligne Gérard Beaulieu.

Le candidat sortant a également tenu à réagir aux attaques de M. Lafrance, qui dénonçait son manque de transparence et son refus de consulter ses citoyens. Il balaie ces reproches du revers de la main, expliquant que le conseil municipal est élu pour décider. « Je ne vois pas pourquoi consulter la population tout le temps pour l’administration de la municipalité. » Selon lui, toutes les municipalités fonctionnent de la même manière, avec des réunions de travail où les discussions se font entre les membres du conseil, suivies de réunions publiques où les décisions se prennent officiellement. « M. Lafrance, lui, il veut faire les réunions de travail en public », s’étonne-t-il tout en reprochant à Jean-Marie Lafrance et aux candidats qui le soutiennent de n’avoir presque jamais été présents aux rencontres publiques.

Pour M. Beaulieu, le défi est plutôt d’intéresser les citoyens à être présents à la rencontre publique du conseil. En affirmant sa préférence pour des réunions courtes plutôt que de longs débats sur les projets, il avoue n’avoir aucune idée de ce qui pourrait les inciter à s’y présenter. Il rappelle toutefois que la démocratie municipale repose sur les réunions publiques d’un conseil élu par les citoyens pour décider, sur le bulletin municipal, sur la disponibilité du maire tous les vendredis matin ou sur demande, ainsi que sur la possibilité de demander un référendum lors d’un règlement d’emprunt.

Pour illustrer son propos, Gérard Beaulieu cite l’exemple du débat sur les infrastructures d’eaux usées au deuxième rang centre, où la municipalité a consulté une firme d’ingénieurs. « Même si on savait que cela n’avait aucun sens d’investir trois millions pour quatre résidences, on a fait faire une étude par BPR et on l’a rendue publique ». Quant à la fusion avec Trois-Pistoles, il n’en est pas question pour Gérard Beaulieu : « on a déjà fusionné avec la ville ce qu’il y avait à fusionner […] et on ne fusionnera pas pour faire monter les taux de taxation », conclue-t-il.

Benoit Rheault dénonce les dépenses de la Ville

En fin de journée lundi, Jean-Pierre Rioux réagissait en entrevue à L’Horizon au communiqué diffusé par son adversaire Benoit Rheault. Selon M. Rheault, le maire sortant avait tort de prétendre que la masse salariale était restée la même sous ses deux mandats. Elle aurait plutôt bondi de 26,8% entre 2003 et 2008. Jean-Pierre Rioux a expliqué que, bien que les salaires aient augmenté en valeur absolue, ils représentent toujours le même pourcentage du budget annuel de la Ville de Trois-Pistoles.

Le texte a d'abord été publié dans L'Horizon, presse coopérative des Basques
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Benoit Rheault réagit aujourd’hui, toujours par voie de communiqué. Il est d’avis que « nul doute que la publicité du maire Rioux est trompeuse. Les rapports financiers officiels le démontrent noir sur blanc. Pire encore, Monsieur Rioux omet de dire à la population que le ratio dont il parle est resté sensiblement le même uniquement en raison de l’explosion des dépenses budgétaires à la ville. »

En effet, toujours selon M. Rheault, les dépenses de fonctionnement de la ville de Trois-Pistoles sont passées de 3,0 M$ en 2002 à plus de 4,3 M$ en 2008, soit une hausse de 44,3 % sous l’administration Rioux. Selon Benoit Rheault, « le ratio masse salariale / budget n’a pas vraiment changé, tout simplement parce que l’administration sortante a trop dépensé sur tous les plans ».

Le prétendant à la mairie s’inquiète justement de l’envolée des dépenses à la ville : « Plusieurs gens d’affaires m’ont souligné les dépenses importantes de la ville, notamment en matière de machinerie Caterpillar. Un citoyen m’a récemment démontré, factures à l’appui, que lors des cinq dernières années, l’Hôtel de ville a dépensé près de 80 000 $ pour les services d’une firme d’avocats de Québec. Imaginez, en 2007 la ville a même retenu les services d’un analyste en écriture (graphologue) pour près de 1 000 $ afin de prouver qu’un de ses employés avait supposément signé une pétition ! »

Rappelant que Jean-Pierre Rioux s’est dit victime d’attaques personnelles de sa part, Benoit Rheault se demande « depuis quand, dans une campagne électorale, mettre en doute les affirmations politiques d’un élu municipal est-il devenu une attaque personnelle ? Lorsque (…) Jean-Pierre Rioux a mis en doute le jugement de ses concitoyens Réal Lafrance et Guy-Lin Dubé en raison du fait qu’ils ont déjà signé démocratiquement un registre public, là par contre, il s’agit d’une attaque personnelle. »

[vidéo] Gérard Beaulieu défie Jean-Marie Lafrance

La campagne municipale réserve bien des surprises à Notre-Dame-des-Neiges. Le maire sortant, Gérard Beaulieu, a décidé la semaine dernière de briguer de nouveau les suffrages. Jusqu’alors, il avait prétendu laisser le champ libre au candidat Jean-Marie Lafrance, qui a rassemblé derrière lui une équipe de nouveaux candidats au conseil.

Le texte a d'abord été publié dans L'Horizon, presse coopérative des Basques
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En début de campagne, M. Beaulieu avait refusé une entrevue à L’Horizon, prétextant une stratégie de sa part. Nous recueillions aujourd’hui les commentaires de Jean-Marie Lafrance, qui a accepté de répondre à nos questions.

Le candidat Lafrance présente sa version des faits et sa vision pour sa municipalité :

M. Lafrance allègue que M. Beaulieu lui avait promis de retirer sa candidature en début de campagne, mais qu’il ne l’a pas fait. M. Lafrance s’est toujours considéré en campagne électorale, tant que M. Beaulieu maintenait sa candidature.

Plus tard cette semaine, nous recueillerons les commentaires de Gérard Beaulieu.