«La logique d’affaires omniprésente» [vidéo]

Le Sommet international des coopératives, tenu du 5 au 9 octobre dernier, a convié les grandes coopératives de partout dans le monde à Québec. Toutefois, la plupart des coopératives québécoises n’ont pu se permettre d’y participer. La logique d’affaires y a été omniprésente sur les tribunes, tout comme la gent masculine. C’est ce qu’ont soulevé deux intervenants clé du mouvement. Lui est chercheur indépendant et elle est représentante des coopératives de travail. Ensemble a recueilli leurs impressions.

«On est une coopérative, mais…» C'est une expression qui revient trop souvent, selon le professeur Louis Favreau, titulaire de la Chaire de recherche en développement des collectivités (Université du Québec en Outaouais). Les coopératives ne sont pas qu'une structure de propriété, bien sûr, elles sont empreintes de valeurs profondes qui placent l'humain devant le capital. De nombreuses coopératives mettent ces aspects à l'avant-plan. Mais dans le mouvement coopératif, on observe une tendance à réduire la distinction coop à son aspect collectif. «La logique d'affaires est omniprésente», a-t-il illustré lorsque nous l'avons interrogé, pendant le Sommet. Il a aussi déploré l'absence d'un moment ou d'un lieu d'échange sur l'engagement politique des coopératives dans le monde.

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Pour Hazel Corcoran, directrice générale de la Fédération des coopératives de travail du Canada, c'est surtout le Rendez-vous qui a précédé le Sommet qui a été important. «On a pu faire venir 70 ou 80 personnes, souligne-t-elle, dont une grosse majorité venant du Québec, qui n'assistaient pas au Sommet en entier parce que c'était trop cher pour eux.»

Ce qui l'a marqué dans ce Sommet, c'est l'opportunité de faire du réseautage avec les gens de la coopération du travail venus de partout dans le monde, ainsi que la possibilité de faire valoir la coopération auprès des médias, attirés par les têtes d'affiche du mouvement. Elle déplore toutefois l'omniprésence des hommes sur les tribunes du Sommet. Pourtant, souligne-t-elle, l'égalité homme-femme «est un des cinq objectifs de l'ACI (Alliance coopérative internationale), qui est un des partenaires avec Desjardins dans le Sommet».

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« Essaimer » : alternative à la croissance [radio]

À l’orée du Sommet international des coopératives 2014, qui se tient à Québec cette semaine, de nombreux coopératistes ont répondu à l’appel du Conseil québécois de la coopération et de la mutualité, qui organisait dimanche et lundi le Rendez-vous Innovations et découvertes. Parmi les conférences et ateliers, une rencontre des coopératives de travailleurs de par le monde a retenu l’attention. Pour en savoir plus, Ensemble s’est entretenu avec Isabel Faubert Mailloux, conseillère stratégique au développement pour le Réseau de la coopération du travail du Québec.

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Naissance des Caisses populaires: pour l’indépendance économique du peuple

«Je demande à Dieu de prendre sous sa protection l’œuvre des Caisses populaires, afin qu’elle inspire à ceux qui me remplaceront l’esprit dont ils doivent être animés», disait Alphonse Desjardins peu avant sa mort en 1920. Selon Cyrille Vaillancourt, gérant de la Fédération des Caisses populaires Desjardins, ce fut «sa dernière pensée». Dans la première édition d’Ensemble!, parue en 1940 (lire aussi notre autre texte), M. Vaillancourt démontre que, déjà à l’époque, le mouvement Desjardins était à l’avant-garde de la coopération financière dans le monde, et qu’il était un exemple pour les peuples aspirant à «l’indépendance économique». Nous republions aujourd’hui intégralement cet article paru dans cette revue officielle, ancêtre du journal Ensemble, en 1940. En voici tout d’abord quelques faits saillants.

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