Fév 202015
 

Il ne faut pas mettre la charrue devant les bœufs, c’est bien connu. Mais en démarrant une coopérative, on peut tout de même les mettre côte à côte. Un procédé méconnu permet en effet d’aller chercher son financement en même temps qu’on prépare la fondation officielle la coop. Ainsi, on démarre le projet si et seulement si le financement est au rendez-vous. Ce joker coop s’appelle l’engagement préconstitutif. Ne vous en privez pas! Dans le cadre de notre série Comment démarrer une coopérative?, voici comment procéder dans les règles de l’art.

Le principe de l’engagement préconstitutif est simple: c’est de vous permettre de recruter vos membres avant la fondation de la coopérative. En gros, les futurs membres signent un papier qui dit: «Ce projet répond à mes besoins, et je m’engage donc à verser, lors de l’assemblée générale d’organisation, le montant suivant à souscrire en parts sociales.» Évidemment, ce paiement est conditionnel à ce que la coop soit effectivement fondée. Les gens sont donc certains de ne pas perdre leur contribution.

Pour procéder, procurez-vous auprès de votre Coopérative de développement régional (CDR) un modèle de formulaire d’engagement préconstitutif, que vous adapterez à la réalité de votre projet. Munissez-vous d’une version attrayante de votre plan d’affaires que vous pourrez montrer aux futurs membres, sans nécessairement leur en laisser un exemplaire, ainsi que tout autre outil promotionnel (maquette, prototype de produit, etc.).

Ensuite, vous pouvez mener votre campagne d’engagement préconstitutif. Cette campagne peut être menée par chacun des membres de votre comité provisoire, ou nécessiter l’engagement d’un représentant ou d’une représentante aguerrie.

Une fois votre campagne complétée, compilez les résultats et conservez précieusement les formulaires d’engagement préconstitutif signés. Vous pouvez maintenant vous présenter aux autres bailleurs de fonds (organismes publics, institutions financières, etc.), armés de cette mise de fonds virtuelle, qui n’en est pas moins officielle. La somme des engagements préconstitutifs des membres constitue la «mise de fonds du promoteur», dans leur langage.

Les bailleurs de fonds pourront donc vous donner une confirmation de leur propre investissement dans votre projet, ce qui vous permettra à votre tour de confirmer aux membres que le projet de coop deviendra réalité, et de les convoquer à l’Assemblée générale d’organisation, soit la véritable fondation de la coop. Nous reviendrons sur cette étape ultime dans un prochain article.

À bientôt!

Depuis la fondation du journal Ensemble, avec la publication de centaines d’articles spécialisés sur les coopératives et d’un livre sur l’Année internationale des coopératives en 2012, de nombreux groupes ont sollicité notre équipe pour avoir des conseils et de l’information en vue du démarrage de leur propre coop. Nous publions dans cette série d’articles un résumé des étapes que nous recommandons. Ces articles seront mis à jour à l’occasion.

Fév 132015
 

Il est temps de mettre sur papier tout ce que vous avez en tête à propos de votre projet. Et ça, personne ne peut le faire à votre place. Les professionnels de la Coopérative de développement régional (CDR) pourront vous fournir des modèles et vous donner leur avis sur votre planification, mais c’est à vous de faire l’essentiel du travail. Voici tout de même, dans le cadre de notre série Comment démarrer une coopérative?, quelques perspectives qui sont propres aux coops et qui peuvent vous aider à aborder cette tâche d’un œil averti.

Voilà, vous avez votre modèle fourni par la CDR ou tout autre organisme d’aide au développement entrepreneurial de votre localité. Tout ce que vous avez longuement muri, il suffit de le trier et d’en placer chaque facette dans la bonne section, sachant que toutes les sections ne s’appliquent pas nécessairement à votre projet. Sans aller ici dans le détail, ces sections couvriront autant les opérations que la structure coopérative et les ressources humaines, ainsi que les assurances, normes, associations et lois à respecter, puis les inévitables prévisions budgétaires.

Cibler le besoin

Un élément central du plan d’affaires est l’étude de marché. Cette section sert souvent, pour les entreprises capitalistes, à expliquer comment on va «créer le besoin», et définir un marché cible à «conquérir». Dans le cas d’une coopérative, l’étude de marché est plutôt la définition d’un besoin existant. Il faut révéler ce besoin, lui permettre de s’exprimer. C’est là que la dimension démocratique de la coop prend sa racine.

Ce besoin, vous l’avez déjà identifié. Il faut maintenant le définir. Combien de personnes le vivent, à quelle fréquence, avec quelle acuité? La définition du besoin par l’étude de marché, c’est aussi ce qui va guider l’établissement de la tarification. Ici, l’entreprise capitaliste essaiera de déterminer «jusqu’à combien la clientèle ciblée est prête à payer». La coopérative, elle, tentera plutôt d’identifier le «juste prix» permettant de rémunérer efficacement le travail tout en favorisant l’accès au produit par le plus grand nombre de personnes.

L’adhésion du milieu

Une coop, c’est un projet collectif, qui s’intègre lui-même dans une collectivité. Si l’implantation d’une entreprise capitaliste est déterminée par la compétition, c’est plutôt la complémentarité qui est le fondement de l’intégration d’une coopérative au marché. Si la coop du village voisin répond au besoin, le but est atteint et il n’est nul besoin de l’absorber pour faire une plus grande coop. On s’en inspirera plutôt pour répondre au besoin de ce village-ci, et alors on tissera des liens de partenariat entre les deux coops.

Aussi, le plan d’affaires d’une coop doit-il faire la démonstration de l’adhésion du milieu dans lequel s’implantera la nouvelle entreprise. Une démarche de concertation autour du projet permettra d’ajouter en annexe des lettres d’appui d’organismes ou de personnes reconnus dans le secteur d’activité, ainsi que des lettres d’intention de partenariat d’autres coopératives qui œuvrent dans le même secteur ou dans des secteurs complémentaires.

Dans un prochain article, vous découvrirez aussi un outil permettant de révéler l’appui et l’engagement d’une large population à votre projet.

Équité pour les fondateurs

Démarrer une entreprise, c’est investir beaucoup de temps et d’énergie pendant cinq ans, au moins. Les fondateurs de coopératives ne font pas exception à cette règle et se donneront tout entiers pendant des années à leur projet. Pourtant, ils auront ni plus ni moins que les mêmes droits démocratiques que les membres qui adhéreront à la coop après que cette étape difficile ait été complétée. C’est le paradoxe soulevé par Bruno Blais, fondateur de la célèbre brasserie coop La Barberie, lors du forum coopératif de Québec au printemps 2012.

Si vous souhaitez prévoir plus d’équité entre les fondateurs et les futurs membres de votre coop, c’est à l’étape du plan d’affaires qu’il faut y penser.

À la Coopérative de journalisme indépendant, nous avons tenté d’inventer un système permettant de rétablir une équité pour les fondateurs, en utilisant les parts privilégiées, et nous l’avons inscrit dans le règlement de régie interne. Selon ce principe, tout le travail fait pour démarrer la coopérative est facturé par les membres, mais pendant la phase de démarrage, la partie des honoraires qui ne peut être versée en argent est souscrite par les membres en parts privilégiées du même montant dans la coopérative. Cela veut dire qu’ils détiennent un actif dans la coopérative qui sera remboursable au plus tôt trois ans après, et à la condition que les finances de la coopérative le permettent (article 38 de la loi). Cela permet de reconnaître leur investissement et de leur rendre à long terme, même s’ils ont quitté la coopérative.

Ce n’est pas un système parfait, car dans une coopérative à but non lucratif les parts privilégiées ne portent pas intérêt. D’autre part, il est difficile de quantifier tous les efforts investis, et nous devons reconnaître que ce qui a été souscrit en parts privilégiées n’en représente qu’une petite partie. En effet, ces valeurs restent taxables et imposables, et lorsqu’il s’est agi de gros montants, les membres n’ont pas voulu payer des impôts sur des sommes qu’ils ne toucheront pas tout de suite, tandis que la trésorerie de la coopérative ne pouvait se permettre d’assumer même les taxes sur ces montants. Enfin, notre secteur d’activité génère si peu de revenus que nous n’avons pas encore pu commencer à rembourser les parts (vous pouvez nous aider en contribuant!).

Malgré ces inconvénients, nous pensons qu’il faut étudier cette avenue et qu’éventuellement la Loi des coopératives pourrait prévoir un système d’équité semblable dans l’avenir.

À bientôt!

Depuis la fondation du journal Ensemble, avec la publication de centaines d’articles spécialisés sur les coopératives et d’un livre sur l’Année internationale des coopératives en 2012, de nombreux groupes ont sollicité notre équipe pour avoir des conseils et de l’information en vue du démarrage de leur propre coop. Nous publions dans cette série d’articles un résumé des étapes que nous recommandons. Ces articles seront mis à jour à l’occasion.

Fév 062015
 

Parions que déjà, on a tenté de vous décourager de votre projet de coop, à grands coups d’exemples de coops qui ont raté leur coup: structure trop lourde, bisbille dans l’équipe, détournements, fraude. Les histoires d’horreur existent malheureusement dans le monde coop comme dans celui des entreprises capitalistes. La différence, c’est qu’il est possible de donner à une coop une solide structure démocratique qui permette d’éviter ces dérives. Voici, dans ce second article de la série Comment démarrer une coopérative?, quelques erreurs à éviter pour mettre votre coop à l’abri!

Dans l’enthousiasme de mettre au monde leur bébé entreprise, les fondatrices et fondateurs négligent parfois de porter l’attention nécessaire à l’élaboration de leur structure démocratique. C’est fastidieux, c’est technique, mais c’est pourtant essentiel. À qui donne-t-on le pouvoir de décider? Aux clients, aux travailleurs, aux producteurs, aux habitants du village? Peut-on faire cohabiter des intérêts différents les uns des autres?

On ne peut pas ouvrir la porte à tout le monde sous prétexte que c’est un projet collectif et fondé sur de bonnes intentions. Les structures, les lois et les règlements, ce n’est pas fait pour servir quand tout va bien. Les règles sont faites pour les pires moments: quand les conflits émergent, quand les intérêts contraires à celui de la coop se pointent le nez. Quand on se marie, on signe souvent sans regarder. Mais lors du divorce, on est content qu’il y ait des lois qui régissent une telle situation dans le Code civil.

Le pouvoir au lien d’usage le plus fort

Dans une entreprise capitaliste, le pouvoir va automatiquement aux personnes qui ont investi le plus d’argent, peu importe l’importance que l’entreprise représente pour eux. Dans un organisme à but non lucratif (OBNL), le pouvoir va à un conseil d’administration (CA) issu de la communauté, en espérant que ces personnes se sentent assez concernées. Dans une coop, vous avez la chance de donner le pouvoir décisionnel, celui de participer au CA, à la ou aux catégories de membres de votre choix. C’est là un choix décisif!

Il faut identifier le groupe d’intérêt qui formera la catégorie de membres pour qui la coop est très importante. Ce sont les personnes dont la coop répond à un besoin primaire, autant que possible. C’est ce qu’on appelle le «lien d’usage». Se loger, c’est un besoin primaire, travailler aussi. Ce sont des liens d’usage forts. Le membre travailleur, pour qui la coop représente son gagne-pain, risque beaucoup moins de prendre des décisions nuisibles à la coop que le client pour qui la coop signifie prendre un café de temps en temps (un lien d’usage très faible).

Selon votre projet, il s’agit d’identifier le lien d’usage le plus fort. Est-ce celui des producteurs qui dépendront de la coop pour la mise en marché efficace et équitable de leurs produits? Est-ce celui des consommateurs qui pourront se nourrir de produits sains et équitables à prix avantageux? Est-ce celui des travailleurs qui y gagneront leur vie? Selon votre réponse, vous choisirez une coop de producteurs, une coop de consommateurs ou une coop de travailleurs.

Par exemple, la Coopérative de journalisme indépendant, éditeur du journal Ensemble, est une coop de producteurs formée par les journalistes pigistes. Pour adhérer, ceux-ci doivent respecter de sévères critères d’indépendance. Ce choix permet de s’assurer que l’enjeu sensible de l’information reste protégé des pressions qui pourraient être exercées par les clients publicitaires, ou même par les lecteurs. Objectivement, le journal Ensemble est moins essentiel pour ces deux groupes d’intérêt que pour les journalistes qui y travaillent à la pige.

Coop de solidarité

La coopérative de solidarité est un autre modèle très en vogue depuis son apparition au tournant du millénaire. Cette structure permet de faire cohabiter plusieurs catégories de membres dans une même coop. Ce faisant, elle ouvre la porte à des conflits d’intérêts qu’il est essentiel d’éviter.

Deux catégories de membres peuvent avoir des intérêts divergents, et c’est très légitime. Par exemple, les producteurs veulent avoir le meilleur prix pour leur produit, et les consommateurs exigent au contraire de payer le moins possible.

Dans ce cas, il est très important de choisir une catégorie de membres principale, et même d’exclure certaines catégories. Dans une coop de solidarité à «dominante consommateurs», par exemple, on pourra très bien choisir d’exclure les producteurs et de limiter le nombre de sièges des membres travailleurs au CA. Dans une coop de solidarité à «prédominance travailleurs», on limitera les producteurs à un siège au CA et on exclura les consommateurs. Si l’on garde toutes ces catégories, il faut s’assurer qu’une d’entre elles détienne le plus grand nombre de sièges au CA.

Une coop de solidarité doit aussi accorder au moins un siège du CA, et au maximum un tiers de ces sièges, à une nouvelle catégorie de membres, appelée «membres de soutien». Si le lien d’usage d’un groupe d’intérêt est trop faible mais qu’on souhaite tout de même la voir représentée au CA, on peut lui donner ce statut de membre de soutien. Par exemple, les lecteurs du journal local coopératif, dont on souhaite la participation à la coop même s’ils n’ont pas de lien d’usage financier, peuvent se voir confier le rôle de membres de soutien.

Comme le veut l’adage, «le diable est dans les détails», et si vous voulez que votre coop prospère contre les vents et les marées qui ne manqueront pas de battre sa coque, il faut que celle-ci soit solide. Ce texte avait pour mission de vous confier certains principes de base pour guider la construction de votre structure coop. Il vous faudra maintenant la traduire sur papier dans le règlement de régie interne, avec l’aide de votre Coopérative de développement régional (CDR), dont voici la liste. La semaine prochaine, nous aborderons le plan d’affaires, qui est l’ADN de votre projet.

À bientôt!

Depuis la fondation du journal Ensemble, avec la publication de centaines d’articles spécialisés sur les coopératives et d’un livre sur l’Année internationale des coopératives en 2012, de nombreux groupes ont sollicité notre équipe pour avoir des conseils et de l’information en vue du démarrage de leur propre coop. Nous publions dans cette série d’articles un résumé des étapes que nous recommandons. Ces articles seront mis à jour à l’occasion.

Jan 302015
 

Une idée géniale et de belles valeurs, est-ce tout ce qu’il vous faut pour démarrer une entreprise coopérative? Il suffit ensuite de choisir un marché prometteur où implanter l’entreprise, de convaincre les gens que c’est une idée géniale, puis de trouver quelques personnes pour former le CA et enfin d’aller chercher du financement… STOP! Non, ça ne fonctionne pas ainsi. Une coop, c’est une démocratie. Ça commence par un besoin collectif exprimé par des personnes de la communauté. Ensuite, on peut réunir ces personnes et établir un plan pour répondre à ce besoin. Dans le cadre de notre série Comment démarrer une coopérative?, quelques conseils pour démarrer du bon pied, au pluriel!

L’économie capitaliste dans laquelle nous vivons nous a habitué à penser qu’on démarre une entreprise pour faire de l’argent, pour la faire prospérer et ensuite la revendre à un bon prix. Qu’on soit un actionnaire qui surfe sur les titres de Google et de Monsanto, ou un honnête propriétaire dont l’entreprise est le seul fond de retraite, la finalité reste le profit. Mais pour la coopérative, le but est tout autre: c’est de répondre à un besoin.

Votre besoin est-il un besoin primaire? C’est un bon départ. Les besoins primaires sont ceux qui créent les liens d’usage les plus solides dans une coop. Se nourrir, se loger, travailler, avoir accès à l’eau potable… quel est le besoin? Souvent, c’est un besoin auquel ni l’entreprise privée ni l’État ne répondent dans votre région. Pénurie de médecins? Créez une coop de santé. Aucun investisseur privé n’est intéressé à racheter l’épicerie ou le dépanneur du coin? Formez une coop de services de proximité. Le propriétaire de votre shop prend sa retraite et n’a pas de relève? Proposez à vos collègues de sauver vos emplois en mettant sur pied une coop de travailleurs ou une CTA.

Si votre point de départ est une idée géniale, innovatrice, cherchez le besoin qui est derrière cette idée et les personnes qui partagent ce besoin. C’est ainsi que sont nés les espaces de travail partagé: un travailleur autonome s’est dit que «ça serait donc plus cool d’aller travailler dans un endroit agréable tous les matins avec des collègues plutôt que tout seul dans mon demi sous-sol». D’autres pigistes avaient le même besoin. Ils se sont regroupés en coop et des Ecto, des Créagora et des Noburo sont nés un peu partout.

Les personnes qui partagent le besoin: voici le groupe. Ce sont les personnes qui ont un fort intérêt à ce que la coop soit créée et qu’elle fonctionne. Ce sont les citoyens de la coop. On les appelle les membres. Si la coop regroupe plusieurs catégories de membres qui ont des besoins et intérêts différents, il faut identifier parmi ceux-ci celui qui est le plus important, mais nous y reviendrons dans le deuxième article.

Parce que pour tout projet, le facteur individuel est très important, il faut bien choisir les premiers membres. Ils seront les racines de la coop. Il faut qu’ils soient capables de relever des défis ensemble. C’est peut-être là que la coop ressemble le plus à toute autre entreprise: il faut que l’équipe de base soit prête à aller à la guerre ensemble (j’exagère à peine), prête à encaisser les coups les plus durs, prête à partager les sacrifices qui sont le lot de tout entrepreneur. Bref, il faut que cette équipe de base soit plus solide… qu’un couple!

Ces personnes, on les réunit pour bien comprendre le besoin, dans un contexte cordial (un apéro, un bon repas ou une journée de plein air, parce qu’il faut tout de même que ce soit agréable!). Si le besoin justifie qu’on crée un projet d’entreprise pour y répondre, on forme un comité provisoire et on fait appel à des ressources spécialisées pour accompagner la démarche. Dans toutes les régions du Québec et en Acadie, il existe des Coopératives de développement régional (CDR). Elles sont la porte d’entrée pour tout projet de coop. Pour quelques centaines de dollars, elles vous accompagneront efficacement jusqu’aux premières années d’opération de l’entreprise, et resteront toujours à vos côtés ensuite.

La première chose que la CDR vous aidera à produire, c’est un plan d’affaires. Ce plan ne sera crédible et efficace que s’il est fondé sur un besoin réel et porté par un groupe motivé. Dans un prochain article, nous verrons quelles sont les principales erreurs à éviter dans la construction de votre démocratie coopérative.

À bientôt!

Depuis la fondation du journal Ensemble, avec la publication de centaines d’articles spécialisés sur les coopératives et d’un livre sur l’Année internationale des coopératives en 2012, de nombreux groupes ont sollicité notre équipe pour avoir des conseils et de l’information en vue du démarrage de leur propre coop. Nous publions dans cette série d’articles un résumé des étapes que nous recommandons. Ces articles seront mis à jour à l’occasion.

Déc 192014
 

Il a fait sensation lors de son témoignage à la Commission Charbonneau. Bernard «Rambo» Gauthier a fait l’objet d’une biographie publiée cet automne aux Éditions Trois-Pistoles. Victor-Lévy Beaulieu y raconte la protection des chantiers et des travailleurs de la Côte-Nord par le bouillant syndicaliste de la construction, au prix de quelques règles contournées et d’actions musclées. Protéger les régions? Face à l’austérité, aux centaines de mises à pied dans les régions dont le gouvernement démantèle sans discernement les structures de développement et de services, quelle sera votre résistance? Comment protégerez-vous votre communauté? Où est votre Rambo?

Je ne vous dirai pas grand chose du livre*. Disons seulement qu'on y découvre sous la plume épique de Victor-Lévy Beaulieu un Rambo empreint de justice sociale, et qui ne s'embarrasse pas de détails pour la défendre. Un de ceux qui, comme en son temps Michel Chartrand, iront jusqu'à défier la loi si celle-ci est injuste.

Le gouvernement a choisi son camp

Injuste, comme le sont les politiques d'austérité actuelles. Le gouvernement a choisi son camp: pour les intérêts privés, multinationaux, pour les riches, pour les «paradis» fiscaux, pour les fossoyeurs du climat, pour les épuiseurs de ressources naturelles, pour les destructeurs de l'environnement, bref pour l'argent.

Oui, le gouvernement a choisi son camp: contre les populations des régions, contre l'éducation des enfants, contre l'émancipation des femmes, contre le développement et l'autonomie locales, contre l'expertise en économie sociale, contre les Premières Nations, contre les agriculteurs et les agricultrices, contre la santé, contre l'éducation, bref contre le peuple.

Le gouvernement coupe tout ce qui limite ou remet en question son pouvoir, tout ce qui s'adresse au peuple, aux êtres humains. De l'autre main, il donne notre argent aux compagnies (dans le Nord autant que possible), il donne aux riches.

Le gouvernement se désengage de sa mission envers la population et concentre le pouvoir entre ses mains, tout en matraquant les manifestants. Je dis le gouvernement au singulier pour simplifier. Mais bien entendu, ici au Québec, des gouvernement prédateurs, nous en avons deux.

Le gouvernement veut diviser

Le gouvernement coupe des emplois, des centaines d'emplois qualifiés dans les régions. Toutes les personnes qui étaient en charge de créer du développement, d'amener des jeunes à s'établir dans les régions, de protéger celles-ci: CLD, CRÉ, CJE… (une liste a été dressée à Rimouski, reproduite ci-après). Il crée des centaines de chômeurs compétents, qui ont à cœur leur région, leur communauté.

Le gouvernement crée une crise, divise les gens: ceux qui perdent leur emploi et ceux qui ont peur de le perdre. Et si nous résistons à la division, puisque nous la savons arbitraire et préméditée? Cette «déclaration de guerre» adressée au peuple par le gouvernement, n'est-ce pas plutôt une invitation à s'organiser? Ce saccage organisé n'est-il pas même une invitation à désobéir?

Que faire? Opération Dignité 2015

En démantelant les régions, le gouvernement a créé un immense groupe de personnes libres, qualifiées, qui peuvent consacrer leur temps à développer une alternative. Que ceux et celles qui ont encore leur emploi étirent leur créativité au maximum pour aider ceux qui l'ont perdu. Que ceux qui l'ont perdu utilisent leur période de chômage pour travailler à bâtir une nouvelle représentation régionale démocratique, plus démocratique que ce gouvernement qui ne nous représente plus.

Un mouvement s'est levé avec la campagne «Touche pas à mes régions». Ce mouvement peut et doit devenir un contre-pouvoir, et même une alternative. Il lui faudra une structure solide et démocratique. La coopérative est considérée comme la structure démocratique la plus souple, la plus simple et la plus solide qui soit, si elle est bien construite. Pourquoi ne pas la mettre au service du pouvoir populaire?

Coop de représentation populaire

En tant que coopératiste jamais à court d'idées, je vous ai même imaginé un nouveau type de coopérative pour construire et pour financer cette nouvelle représentation populaire. Elle permet même de créer un contre-pouvoir plus légitime que le pouvoir existant. Je l'ai appelé «Coopérative de représentation populaire». Pour le mode d'emploi, c'est téléchargeable ici:

Ce n'est pas la première fois qu'on menace de fermer les régions. Dans les années 1970, les populations se sont mobilisées en masse, ont occupé des églises, y ont séquestré des représentants gouvernementaux, pour sauver leur village. Ces Opérations Dignité ont été menées par des hommes et des femmes courageux, comme le regretté Gilles Roy. Il est temps de leur faire honneur en poursuivant leur combat.

Où est votre Rambo?

Géants que nous sommes, explorateurs de continent aux ancêtres amérindiens et européens, d'un sang mêlé plus fort que l'inconnu, serons-nous ce peuple trop souvent décrit comme de petits moutons passifs par les puissants de notre Histoire, prêtres, colonisateurs ou patrons, afin de nous tenir «tranquilles», même pendant une «révolution» alors que notre nombre et notre jeunesse les faisaient trembler derrière leur masque?

Le chantier est immense: reconstruction de nos solidarités, décentralisation des pouvoirs, création d'une économie locale équitable et soutenable, transition énergétique. Tous ces espoirs sont liés par le même grand mur contre lequel ils se frappent sans cesse: le détournement de notre démocratie.

Notre gouvernement est un train de la mort qui a décroché ses wagons de passagers pour foncer encore plus vite dans la mauvaise direction. Il est notre devoir, même s'il faut pour cela contourner quelques règles, de résister, et de saisir l'occasion pour nous rassembler et construire l'avenir.

Voir la liste des impacts des politiques d'austérité à Rimouski, Par Marie-Neige Besner

* Étant aussi partiellement à l'emploi des Éditions Trois-Pistoles, commenter le livre me placerait en conflit d'intérêts selon notre éthique journalistique, qui exige par ailleurs que cette situation soit ici et ainsi déclarée.

Déc 192014
 

Vous avez un projet et vous souhaitez le réaliser de façon démocratique, égalitaire, équitable, structurée, officielle? Depuis la fondation du journal Ensemble, avec la publication de centaines d’articles spécialisés sur les coopératives et d’un livre sur l’Année internationale des coopératives en 2012, de nombreux groupes ont sollicité notre équipe pour avoir des conseils et de l’information en vue du démarrage de leur propre coop. Nous publions ici un résumé des étapes que nous recommandons. Cet article sera mis à jour à l’occasion. Gardez-le dans vos signets!

Depuis plusieurs années, le désengagement de l’État dans les services publics pousse les populations à s’organiser pour répondre à leurs besoins, notamment en créant des coopératives. En même temps, les gouvernements n’ont cessé de couper également dans les ressources d’accompagnement au développement de l’économie sociale.

Voici donc une nouvelle série d’articles que nous développons, en complémentarité avec les ressources existantes, pour aider les groupes à démarrer leur coop sur le bon pied. Pour aider la publication de ces articles, soutenez le dossier Coopératisme!

  1. Un besoin, un groupe, un plan
  2. Structure démocratique: erreurs à éviter
  3. Le plan d’affaires: ADN de votre coop
  4. Mettre la charrue à côté des bœufs
  5. À GO: on démarre enfin!

Cette série d’articles est publiée chaque semaine à partir de janvier 2015, puis maintenue à jour et améliorée avec le temps, et peut donc être l’objet de modifications après publication.

Fondé par des coopératistes aguerris, le journal Ensemble est considéré comme une référence d’information sur les coopératives depuis ses premières publications en 2010 et la fondation de la Coopérative de journalisme indépendant en 2011.

Déc 042014
 

Le Sommet international des coopératives, tenu du 5 au 9 octobre dernier, a convié les grandes coopératives de partout dans le monde à Québec. Toutefois, la plupart des coopératives québécoises n’ont pu se permettre d’y participer. La logique d’affaires y a été omniprésente sur les tribunes, tout comme la gent masculine. C’est ce qu’ont soulevé deux intervenants clé du mouvement. Lui est chercheur indépendant et elle est représentante des coopératives de travail. Ensemble a recueilli leurs impressions.

«On est une coopérative, mais…» C'est une expression qui revient trop souvent, selon le professeur Louis Favreau, titulaire de la Chaire de recherche en développement des collectivités (Université du Québec en Outaouais). Les coopératives ne sont pas qu'une structure de propriété, bien sûr, elles sont empreintes de valeurs profondes qui placent l'humain devant le capital. De nombreuses coopératives mettent ces aspects à l'avant-plan. Mais dans le mouvement coopératif, on observe une tendance à réduire la distinction coop à son aspect collectif. «La logique d'affaires est omniprésente», a-t-il illustré lorsque nous l'avons interrogé, pendant le Sommet. Il a aussi déploré l'absence d'un moment ou d'un lieu d'échange sur l'engagement politique des coopératives dans le monde.

Connectez-vous pour écouter la grande entrevue avec Louis Favreau

Pour Hazel Corcoran, directrice générale de la Fédération des coopératives de travail du Canada, c'est surtout le Rendez-vous qui a précédé le Sommet qui a été important. «On a pu faire venir 70 ou 80 personnes, souligne-t-elle, dont une grosse majorité venant du Québec, qui n'assistaient pas au Sommet en entier parce que c'était trop cher pour eux.»

Ce qui l'a marqué dans ce Sommet, c'est l'opportunité de faire du réseautage avec les gens de la coopération du travail venus de partout dans le monde, ainsi que la possibilité de faire valoir la coopération auprès des médias, attirés par les têtes d'affiche du mouvement. Elle déplore toutefois l'omniprésence des hommes sur les tribunes du Sommet. Pourtant, souligne-t-elle, l'égalité homme-femme «est un des cinq objectifs de l'ACI (Alliance coopérative internationale), qui est un des partenaires avec Desjardins dans le Sommet».

Exclusif aux personnes qui contribuent: grande entrevue avec Louis Favreau (connectez-vous ou contribuez pour vous connecter et lire la suite!):

Nov 292014
 

Vous ne m’en voudrez pas, j’espère… Aujourd’hui, je n’ai pas couru le marathon devant la bannière de tête pour prendre et reprendre de l’avance sur le flot populaire. J’ai réussi à m’empêcher de grimper dangereusement sur le mobilier urbain pour saisir «la shot» de cette manifestation monstre contre l’austérité. Je n’ai pas interrogé les leaders sociaux tout en marchant et en gérant caméra et prise de son. J’ai demandé une photo à un collègue plutôt qu’en prendre une moi-même. Je n’ai pas fait de reportage vidéo à toute vitesse. Suis-je malade? Burnout? Est-ce que j’ai choké? Non, aujourd’hui, j’ai été un manifestant. Parce que l’austérité, nous les journalistes indépendants, on connaît ça. On la vit au quotidien.

En fait, le journalisme indépendant, c’est l’austérité. L’information, c’est un bien commun qu’on a complètement abandonné aux lois du marché. Ça donne une idée de ce que sera notre société après le démantèlement actuel. Alors j’ai marché en criant des slogans, brandissant mon kodak en guise de pancarte. Confidence: j’écris même ce texte d’avance, pour pouvoir jaser avec le monde pendant le retour en autobus, au lieu de faire du montage, de la rédaction ou du traitement photo.

Je ne serai pas ici de cette sainte et mythique «objectivité» à laquelle on vous a habitué de croire pour gober la communication de masse, alors que toutes les sciences humaines ont depuis longtemps renié ce concept. Je ne serai pas objectif, mais je serai honnête.

Le journalisme, c’est une institution démocratique. On l’appelle même parfois pompeusement le «4e pouvoir». Sommes-nous, comme le veut l’expression, les «chiens de garde de la démocratie»? Si oui, imaginez des chiens de garde qu’on ne nourrit pas, et qui doivent chasser leur pitance dans le voisinage en laissant souvent la maison sans surveillance. Le premier voleur venu leur pitche un steak et ils ne gardent plus grand chose, les chiens de garde.

Pour en savoir plus sur les conditions abjectes de pratique du journalisme indépendant, lisez notre dossier: on a fait le tour du Québec pour constater que le salaire minimum est encore un rêve lointain, que les ressources sont ridicules et que les menaces, la violence et l’intimidation à l’endroit des journalistes sont plus répandues qu’on le croirait.

Voulons-nous que ce soit la même chose pour les autres secteurs? Que laissera derrière-lui le démantèlement de la société civile auquel nous assistons? Garderies, services aux jeunes, services aux entreprises, gouvernements régionaux, ressources en culture et patrimoine, gouvernance locale et régionale en santé et en éducation, Solidarité rurale, cégeps, universités, municipalités, pactes ruraux et agents ruraux, Commissions scolaires, et la liste s’allonge… suivie d’une foule de nouveaux chômeurs en région.

Voulons-nous d’une société où il y aura des clients, des entreprises privées, et la police pour protéger ces dernières des premiers? Voulons-nous d’une société où les services essentiels seront payés par la publicité et la charité, pendant que nos impôts financent les multinationales?

Je vous donnerais bien, quand même, le nombre de personnes qui ont manifesté, car il sera coupé de moitié par les médias de masse, et ils trouveront même le moyen de dire que «c’est pas des gens de la place». Mais à quoi bon? C’est le Québec entier qui était dans la rue. Car l’austérité, c’est quelques personnes riches et puissantes qui s’attaquent au Québec entier.

Bon printemps!

PS: Pour dire vrai, j’ai tout de même pris plein de photos… je vous partage les 18 meilleures ici en exclusivité. Contribuez ou connectez-vous pour les voir. 🙂

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Nov 292014
 

QUÉBEC – Vous ne m’en voudrez pas, j’espère… Aujourd’hui, je n’ai pas couru le marathon devant la bannière de tête pour prendre et reprendre de l’avance sur le flot populaire. J’ai réussi à m’empêcher de grimper dangereusement sur le mobilier urbain pour saisir «la shot» de cette manifestation monstre contre l’austérité. Je n’ai pas interrogé les leaders sociaux tout en marchant et en gérant caméra et prise de son. J’ai demandé une photo à un collègue plutôt qu’en prendre une moi-même. Je n’ai pas fait de reportage vidéo à toute vitesse. Suis-je malade? Burnout? Est-ce que j’ai choké? Non, aujourd’hui, j’ai été un manifestant. Parce que l’austérité, nous les journalistes indépendants, on connaît ça. On la vit au quotidien.

Voulons-nous d'une société où les services essentiels, comme le journalisme, seront payés par la publicité et la charité, pendant que nos impôts financent les multinationales? Non. Alors j'ai marché et crié des slogans, en brandissant mon kodak en guise de pancarte. Photo: Luc Renaud

Voulons-nous d’une société où les services essentiels, comme le journalisme, seront payés par la publicité et la charité, pendant que nos impôts financent les multinationales? Non. Alors j’ai marché et crié des slogans, en brandissant mon kodak en guise de pancarte. Photo: Luc Renaud

En fait, le journalisme indépendant, c’est l’austérité. L’information, c’est un bien commun qu’on a complètement abandonné aux lois du marché. Ça donne une idée de ce que sera notre société après le démantèlement actuel. Alors j’ai marché en criant des slogans, brandissant mon kodak en guise de pancarte. Confidence: j’écris même ce texte d’avance, pour pouvoir jaser avec le monde pendant le retour en autobus, au lieu de faire du montage, de la rédaction ou du traitement photo. Lire la suite »

Oct 222014
 

Trois-Pistoles — Troisième étape de ma wannabe libération de l’automobile, le site de covoiturage Avec pas d’char est entré en ligne samedi. Après avoir réglé le problème des transports interurbains et celui des transports locaux réguliers, il me fallait plus de souplesse. Le covoiturage permet de me rendre tous les jours au village. Je le teste pour vous, et je vous invite à bord.

«Essaie donc de te passer de ton char, pour voir», m’avait lancé un député en marge d’une entrevue, il y a presque un an. Je lui avais demandé combien de temps ça prendrait pour sortir le Québec du pétrole. Les gouvernements de ce siècle, l’ancien comme le nouveau, et celui d’avant, ont tous en commun d’avoir favorisé les projets pétroliers. Comme si, pour apprendre à s’en passer, il en fallait de plus en plus. J’ai donc pris au mot le député: me passer de mon char, pourquoi pas?

J’habite dans le fond d’un rang d’une campagne éloignée, avec deux enfants qui vont à une école non desservie par le transport scolaire. Je fais un métier chaotique, avec de nombreux déplacements imprévisibles et un horaire atypique. Si j’y arrive, tout le monde peut y arriver. Si tout le monde peut y arriver, pourquoi pas le Québec?

Covoiturer sans voiture?

Pour me passer de mon char, il faudra donc utiliser celui des autres. Quel paradoxe! On ne se libère pas de la dépendance à l’auto, mais on devient dépendant de l’auto des autres. De quelle autonomie parle-t-on?

Si le covoiturage est une solution, c’est parce que dans mon coin, les gens utilisent la voiture. C’est aussi pour ça que le transport collectif offre encore peu de trajets. Ce sont des vases communicants. Si le covoiturage a du succès et que de plus en plus de personnes délaissent l’automobile, moins de voitures seront disponibles, mais il deviendra alors rentable pour les autobus d’augmenter les fréquences et de multiplier les trajets.

Le site avecpasdchar.org

Le site de covoiturage que j’ai mis en ligne samedi matin est très rudimentaire. C’est juste un petit réseau social permettant aux passagers et passagères d’entrer en communication avec les conducteurs et conductrices. Les conditions sont à leur discrétion.

La technologie m’ayant réservé certains bugs, j’ai même ajouté une page «À l’aide!» avec mes coordonnées, pour les personnes qui ont de la difficulté à s’inscrire sur le site. Il serait mieux de le remplacer bientôt par une plateforme plus fiable et professionnelle. Mais c’est un début. Les lecteurs et lectrices qui veulent y contribuer peuvent faire un don.

Le plus important, actuellement, c’est de l’utiliser. Il faut en démontrer l’importance pour la communauté. Ainsi, les partenaires locaux pourront décider d’investir pour doter la région d’un service de covoiturage plus élaboré, en attendant que le transport en commun suffise aux besoins de tous et toutes.

Pour ma part, la prochaine étape sera le partage de l’automobile. On s’y retrouve dans un prochain article!