Nov 172011
 

Il est plus facile, pour les citoyens des régions, de savoir l’état de la circulation sur le pont Champlain que d’obtenir de l’information sur les enjeux qui les touchent, dans leur municipalité. C’est une des conclusions de la tournée des régions effectuée par le Conseil de presse du Québec, en 2008. À l’approche de l’Année des coopératives, en 2012, le journal Ensemble, presse coopérative et indépendante, entame à son tour une tournée. Cette série d’éditions régionales se veut une réponse à l’uniformisation et à la centralisation de l’information.

Au XXe siècle, il y avait des hebdomadaires dans plusieurs régions du Québec, qui couvraient leurs frais par les abonnements et la vente à l’unité. Peu à peu, la publicité s’est imposée comme source principale de revenus. Au fur et à mesure que les entreprises de presse, d’impression et de publicité convergeaient, les hebdos gratuits sont apparus, financés exclusivement par la publicité.

En plus de réduire à peu de chose l’espace disponible pour le contenu dans les pages du journal, la publicité a affecté l’indépendance de l’information, et donc la qualité de ce contenu. Aujourd’hui, la publicité déborde même des pages du journal hebdomadaire, et celui-ci est souvent livré dans un sac de circulaires.

Régulièrement, on assiste à l’acquisition, par l’un des grands groupes de presse régionale, d’un journal indépendant. Le journal L’Avantage de Rimouski, ainsi que le Groupe Le Canada Français de Saint-Jean-sur-Richelieu et ses onze titres hebdomadaires, ont été achetés par Transcontinental au mois d’août.

Sortir des sentiers battus

Le secteur de la presse est en transition. Les citoyens cherchent de nouvelles façons de s’informer, et recherchent l’information qui sort des sentiers battus. La Coopérative de journalisme indépendant veut leur offrir, avec la création du journal Ensemble, une source d’information indépendante sur leur milieu, les enjeux de démocratie, de citoyenneté, et particulièrement l’économie sociale et solidaire, les coopératives et les mutuelles.

Cette édition régionale et les autres à venir sont une invitation lancée à toute la population du Québec. Pour se redonner accès à une information libre et indépendante, dans toutes les régions, et qui aborde des sujets laissés pour compte par les médias de masse, tous les citoyens et les citoyennes peuvent participer à leur façon à ce mouvement qui commence. Parce que c’est ensemble que nous pouvons y arriver, et parce que c’est ensemble que cette réussite sera à l’image de tous.

Parce qu’ensemble, on va plus loin.

——–
À surveiller: Demain, la publication de la deuxième édition régionale, réalisée dans le cadre du Forum coopératif du Centre-du-Québec.

Sep 262011
 
Le conseil d’administration de la Coopérative de journalisme indépendant est formé par Dru Oja Jay, administrateur, Nicolas Falcimaigne, président, René Bougie, administrateur, Stéphanie-Élizabeth Le Sieur, secrétaire et Simon Béland, vice-président. - Photo: Nicolas Falcimaigne

Être indépendant de fortune garantit la liberté d’expression. C’est le principe qui a guidé la naissance de la presse indépendante aux XIXe et XXe siècles. Cette presse a évolué vers de grands groupes très puissants, qui font maintenant face à une crise, souvent associée à la disparition du support papier. Et si la cause était tout autre ?

Le besoin d’information n’a pas disparu avec le changement de millénaire. Avec l’arrivée d’internet, on observe même un déplacement du nombre d’heures consacrées à la télévision vers celles consacrées à naviguer sur la toile. De l’information télévisuelle passive, on passe maintenant avec les réseaux sociaux à une interactivité qui permet une animation de l’espace public sans précédent.

Ce qui a changé, c’est l’accès à une information indépendante. La concentration de la presse a fait en sorte que le propriétaire, hier indépendant et maître de sa liberté d’expression, est maintenant assis à la tête d’un empire financier. Cet empire a acquis des filiales dans plusieurs secteurs et les dirigeants ont placé leurs dividendes dans les secteurs les plus prometteurs de l’économie. Rien de plus normal : c’est ce que font toutes les entreprises qui ont du succès.

La différence, lorsqu’il s’agit d’un média, c’est que tous ces intérêts pris dans plusieurs secteurs de l’économie font en sorte que, quel que soit le sujet traité, l’entreprise de presse se retrouve en conflit d’intérêts. Comment aborder le sujet des ressources énergétiques et de leurs impacts lorsque l’on possède des intérêts dans l’exploration pétrolière et gazière ? Comment traiter de la guerre en Irak lorsque l’on investit des sommes faramineuses dans des placements à haut rendement qui s’appuient entre autres sur l’industrie de l’armement ?

Comment couvrir un conflit de travail lorsqu’on est actionnaire de l’entreprise concernée ? Quel regard porter sur les coopératives lorsqu’on incarne le système économique dominant, qu’elles remettent en question ?

On peut mettre sur papier des barrières qui garantissent l’indépendance de la salle de presse, et dans les conventions collectives des clauses qui garantissent celle des journalistes, mais dans l’esprit de ces derniers, à tout moment, leur employeur reste leur employeur. À l’externe, l’apparence de conflit d’intérêts, consciemment ou non, nourrit le cynisme des lecteurs et des citoyens envers les médias d’information et la sphère publique en général.

Le public se tourne alors vers des médias alternatifs ou des blogues, qui relaient parfois les positions de groupes d’intérêts sans toute la rigueur du travail journalistique. Ce secteur en émergence devra se professionnaliser pour acquérir la confiance du public.

La réponse coopérative

Pour reprendre le contrôle de leur accès à l’information, des citoyens de plusieurs régions fondent des coopératives d’information. Que ce soit de grands médias comme Alternatives économiques au niveau international, ou la dizaine de journaux régionaux coopératifs québécois, dont Le Graffici en Gaspésie et L’Indice bohémien en Abitibi-Témiscamingue sont des exemples, les initiatives se multiplient.

Leur indépendance est encore tributaire de leur structure de propriété, qui doit reposer sur des membres pour qui la coopérative représente un intérêt majeur.

Des membres journalistes

En fondant la Coopérative de journalisme indépendant, éditeur du journal Ensemble, nous avons choisi d’en faire une coopérative de producteurs dont les membres sont les journalistes. En inversant la structure habituelle, nous remettons la qualité de l’information au centre des préoccupations de l’entreprise de presse.

Comme son nom l’indique, c’est ensemble que nous réussirons à créer ce nouveau média, dédié à améliorer l’accès des citoyens à l’information, notamment sur les coopératives et sur l’économie sociale et solidaire. Tous les acteurs préoccupés par cet enjeu peuvent participer en adhérant comme membres auxiliaires lecteurs ou annonceurs, en s’abonnant et en abonnant leur entourage à cette édition mensuelle exclusive, en réservant des placements publicitaires et en souscrivant des parts privilégiées au montant de leur choix.

Parce qu’ensemble, on va plus loin.

Surveillez les activités de lancement, qui seront annoncées sur www.journalensemble.coop

Sep 262011
 

Être indépendant de fortune garantit la liberté d’expression. C’est le principe qui a guidé la naissance de la presse indépendante aux XIXe et XXe siècles. Cette presse a évolué vers de grands groupes très puissants, qui font maintenant face à une crise, souvent associée à la disparition du support papier. Et si la cause était tout autre ?

Le besoin d’information n’a pas disparu avec le changement de millénaire. Avec l’arrivée d’internet, on observe même un déplacement du nombre d’heures consacrées à la télévision vers celles consacrées à naviguer sur la toile. De l’information télévisuelle passive, on passe maintenant avec les réseaux sociaux à une interactivité qui permet une animation de l’espace public sans précédent.

Ce qui a changé, c’est l’accès à une information indépendante. La concentration de la presse a fait en sorte que le propriétaire, hier indépendant et maître de sa liberté d’expression, est maintenant assis à la tête d’un empire financier. Cet empire a acquis des filiales dans plusieurs secteurs et les dirigeants ont placé leurs dividendes dans les secteurs les plus prometteurs de l’économie. Rien de plus normal : c’est ce que font toutes les entreprises qui ont du succès.

La différence, lorsqu’il s’agit d’un média, c’est que tous ces intérêts pris dans plusieurs secteurs de l’économie font en sorte que, quel que soit le sujet traité, l’entreprise de presse se retrouve en conflit d’intérêts. Comment aborder le sujet des ressources énergétiques et de leurs impacts lorsque l’on possède des intérêts dans l’exploration pétrolière et gazière ? Comment traiter de la guerre en Irak lorsque l’on investit des sommes faramineuses dans des placements à haut rendement qui s’appuient entre autres sur l’industrie de l’armement ?

Comment couvrir un conflit de travail lorsqu’on est actionnaire de l’entreprise concernée ? Quel regard porter sur les coopératives lorsqu’on incarne le système économique dominant, qu’elles remettent en question ?

On peut mettre sur papier des barrières qui garantissent l’indépendance de la salle de presse, et dans les conventions collectives des clauses qui garantissent celle des journalistes, mais dans l’esprit de ces derniers, à tout moment, leur employeur reste leur employeur. À l’externe, l’apparence de conflit d’intérêts, consciemment ou non, nourrit le cynisme des lecteurs et des citoyens envers les médias d’information et la sphère publique en général.

Le public se tourne alors vers des médias alternatifs ou des blogues, qui relaient parfois les positions de groupes d’intérêts sans toute la rigueur du travail journalistique. Ce secteur en émergence devra se professionnaliser pour acquérir la confiance du public.

La réponse coopérative

Pour reprendre le contrôle de leur accès à l’information, des citoyens de plusieurs régions fondent des coopératives d’information. Que ce soit de grands médias comme Alternatives économiques au niveau international, ou la dizaine de journaux régionaux coopératifs québécois, dont Le Graffici en Gaspésie et L’Indice bohémien en Abitibi-Témiscamingue sont des exemples, les initiatives se multiplient.

Leur indépendance est encore tributaire de leur structure de propriété, qui doit reposer sur des membres pour qui la coopérative représente un intérêt majeur.

Des membres journalistes

En fondant la Coopérative de journalisme indépendant, éditeur du journal Ensemble, nous avons choisi d’en faire une coopérative de producteurs dont les membres sont les journalistes. En inversant la structure habituelle, nous remettons la qualité de l’information au centre des préoccupations de l’entreprise de presse.

Comme son nom l’indique, c’est ensemble que nous réussirons à créer ce nouveau média, dédié à améliorer l’accès des citoyens à l’information, notamment sur les coopératives et sur l’économie sociale et solidaire. Tous les acteurs préoccupés par cet enjeu peuvent participer en adhérant comme membres auxiliaires lecteurs ou annonceurs, en s’abonnant et en abonnant leur entourage à cette édition mensuelle exclusive, en réservant des placements publicitaires et en souscrivant des parts privilégiées au montant de leur choix.

Parce qu’ensemble, on va plus loin.

Surveillez les activités de lancement, qui seront annoncées sur www.journalensemble.coop

Sep 242011
 

Trois-Pistoles, journal EnsembleLe Québec est en ébullition. Depuis la vague orange qui a emporté le Bloc Québécois lors des élections fédérales du printemps, on assiste à des démissions en série au Parti Québécois et à la création de plus en plus évidente d’un nouveau parti par François Legault. Pendant ce temps, le Parti Libéral au pouvoir vit une crise de légitimité causée par de multiples apparences de collusion et les controverses concernant l’exploitation des ressources naturelles. Le citoyen à la recherche de sa démocratie retient son souffle.

Rarement a-t-on entendu autant de voix s’élever au sujet de l’enjeu pourtant crucial de la santé démocratique. - Photo: N.Falcimaigne

Rarement a-t-on entendu autant de voix s’élever au sujet de l’enjeu pourtant crucial de la santé démocratique. - Photo: N.Falcimaigne

C’est ce qui remet au goût du jour les mouvements qui militent depuis des décennies pour une réforme des institutions démocratiques. La création du Nouveau Mouvement pour le Québec, dont une assemblée publique a été tenue à Montréal le 21 août dernier, a été l’occasion pour plusieurs d’exprimer un ras-le-bol qui s’étend au-delà de la question nationale.

Rarement a-t-on entendu autant de voix s’élever au sujet de l’enjeu pourtant crucial de la santé démocratique. Pierre Curzi, François Parenteau, Daniel Breton, et l’ancien ministre libéral Benoît Pelletier, pour n’en nommer que quelques uns, ont pris la parole pour exprimer un profond malaise qui devra trouver une réponse avant, disent-ils, qu’il ne soit trop tard. Lire la suite »

Mai 142011
 

C’est entouré de plusieurs personnalités rurales de renom que le maire de Saint-Ailleurs-de-l’Avenir a procédé, vendredi matin, à l’inauguration de la station de métro Place-des-Arts. Désormais située dans les limites de la municipalité, cette station de la ligne verte permettra aux citoyens de la région métropolitaine de visiter facilement le village, aussi accessible par la station Place-d’Armes de la ligne orange.

Saint-Ailleurs devient ainsi la première municipalité rurale du Québec, et probablement au monde, à se doter d’un métro. Cette situation inusitée, explique le maire Paul-Albert Brousseau, a été rendue possible par la relocalisation de ce village de la MRC La Plubelle, dans la région Près-de-Chez-Vous, en plein centre de la ville de Montréal.

«Ça fait longtemps qu’on existe. Malgré tout, personne ne nous connaît. Alors on a décidé de transporter, carrément, notre village à Montréal, au Complexe Desjardins.»

Le maire a par ailleurs fait valoir qu’il est beaucoup moins onéreux de déménager un village que de construire une station de métro.

Implanter Saint-Ailleurs au Complexe Desjardins pendant quelques jours permettra aux urbains de renouer avec ce village et de découvrir des innovations rurales surprenantes, méconnues, provenant de tout le Québec.

Selon Claire Bolduc, présidente de Solidarité rurale du Québec, «Le village a mis de l’avant les belles réalisations dont tous les Québécois peuvent être fiers. On parle de Bixi, on parle d’ExoPC, des produits du terroir, de produits forestiers, d’innovation, de manufacture, de culture. C’est un village qui a beaucoup à montrer, qui a fait une cité-école et des coopératives.»

La vie n’a pas toujours été facile pour ce village de 1 124 habitants, qui a vu ses entreprises fermer à cause du déclin démographiques. «Les Ailleurois et les Ailleuroises sont des gens résilients et déterminés, soutient Mme Bolduc. Ce sont des citoyens mobilisés, qui ne sont pas indifférents à ce qui se passe. C’est un village qui a confiance en ses moyens malgré les contrecoups qu’il peut subir. C’est un bel exemple de village qui peut faire face à l’adversité.»

Interdépendance

La métropole est complémentaire et interdépendante de ces communautés rurales, alors elle devrait être complice avec Saint-Ailleurs, martèle la présidente.

«Parce que ce qui se fait à Saint-Ailleurs, ça a des répercussions à Montréal. Et on a besoin à Saint-Ailleurs d’une ville comme Montréal, d’une métropole qui va nous propulser en avant, pour montrer ce qui se fait dans les milieux ruraux, pour être une plateforme de communication pour les milieux ruraux.
Les milieux ruraux savent qu’ils ont besoin d’une métropole et des villes qui sont autour d’eux. Les villes et la métropole se souviennent-ils que ces milieux ruraux-là leur sont nécessaires ? On veut le leur rappeler.»

Paul-Albert Brousseau, garagiste et maire de Saint-Ailleurs-de-l'Avenir, a présenté L'Écho de L'Avenir à la presse. Photo: N.Falcimaigne

Paul-Albert Brousseau, garagiste et maire de Saint-Ailleurs-de-l’Avenir, a présenté L’Écho de L’Avenir à la presse.
Photo: N.Falcimaigne

Cet article fait partie du journal spécial L’Écho de L’Avenir, réalisé dans le cadre de l’événement Ruralia et publié dans Le Devoir du samedi 14 mai 2011, organisé par Solidarité rurale du Québec (SRQ). Si le journal est un hebdo fictif inventé pour le village fictif de Saint-Ailleurs, qui était le salon de la ruralité, les articles qu’il contient sont tous de bien réels articles de journalisme indépendant portant sur des nouvelles réelles et répondant aux standards élevés de la Coopérative de journalisme indépendant. Sauf cet article qui en faisait la Une et qui est une fiction.

Mai 142011
 
Paul-Albert Brousseau, garagiste et maire de Saint-Ailleurs-de-l’Avenir. Photo : Théâtre Parminou

Paul-Albert Brousseau, garagiste et maire de Saint-Ailleurs-de-l’Avenir.
Photo : Théâtre Parminou

C’est entouré de plusieurs personnalités rurales de renom que le maire de Saint-Ailleurs-de-l’Avenir a procédé, vendredi matin, à l’inauguration de la station de métro Place-des-Arts. Désormais située dans les limites de la municipalité, cette station de la ligne verte permettra aux citoyens de la région métropolitaine de visiter facilement le village, aussi accessible par la station Place-d’Armes de la ligne orange.

Saint-Ailleurs devient ainsi la première municipalité rurale du Québec, et probablement au monde, à se doter d’un métro. Cette situation inusitée, explique le maire Paul-Albert Brousseau, a été rendue possible par la relocalisation de ce village de la MRC La Plubelle, dans la région Près-de-Chez-Vous, en plein centre de la ville de Montréal.

«Ça fait longtemps qu’on existe. Malgré tout, personne ne nous connaît. Alors on a décidé de transporter, carrément, notre village à Montréal, au Complexe Desjardins.»

Le maire a par ailleurs fait valoir qu’il est beaucoup moins onéreux de déménager un village que de construire une station de métro.

Implanter Saint-Ailleurs au Complexe Desjardins pendant quelques jours permettra aux urbains de renouer avec ce village et de découvrir des innovations rurales surprenantes, méconnues, provenant de tout le Québec.

Selon Claire Bolduc, présidente de Solidarité rurale du Québec, «Le village a mis de l’avant les belles réalisations dont tous les Québécois peuvent être fiers. On parle de Bixi, on parle d’ExoPC, des produits du terroir, de produits forestiers, d’innovation, de manufacture, de culture. C’est un village qui a beaucoup à montrer, qui a fait une cité-école et des coopératives.»

La vie n’a pas toujours été facile pour ce village de 1 124 habitants, qui a vu ses entreprises fermer à cause du déclin démographiques. «Les Ailleurois et les Ailleuroises sont des gens résilients et déterminés, soutient Mme Bolduc. Ce sont des citoyens mobilisés, qui ne sont pas indifférents à ce qui se passe. C’est un village qui a confiance en ses moyens malgré les contrecoups qu’il peut subir. C’est un bel exemple de village qui peut faire face à l’adversité.»

Interdépendance

La métropole est complémentaire et interdépendante de ces communautés rurales, alors elle devrait être complice avec Saint-Ailleurs, martèle la présidente.

«Parce que ce qui se fait à Saint-Ailleurs, ça a des répercussions à Montréal. Et on a besoin à Saint-Ailleurs d’une ville comme Montréal, d’une métropole qui va nous propulser en avant, pour montrer ce qui se fait dans les milieux ruraux, pour être une plateforme de communication pour les milieux ruraux.
Les milieux ruraux savent qu’ils ont besoin d’une métropole et des villes qui sont autour d’eux. Les villes et la métropole se souviennent-ils que ces milieux ruraux-là leur sont nécessaires ? On veut le leur rappeler.»

Paul-Albert Brousseau, garagiste et maire de Saint-Ailleurs-de-l'Avenir, a présenté L'Écho de L'Avenir à la presse. Photo: N. Falcimaigne

Paul-Albert Brousseau, garagiste et maire de Saint-Ailleurs-de-l’Avenir, a présenté L’Écho de L’Avenir à la presse.
Photo: N. Falcimaigne

Cet article fait partie du journal spécial L’Écho de L’Avenir, réalisé dans le cadre de l’événement Ruralia et publié dans Le Devoir du samedi 14 mai 2011, organisé par Solidarité rurale du Québec (SRQ). Si le journal est un hebdo fictif inventé pour le village fictif de Saint-Ailleurs, qui était le salon de la ruralité, les articles qu’il contient sont tous de bien réels articles de journalisme indépendant portant sur des nouvelles réelles et répondant aux standards élevés de la Coopérative de journalisme indépendant. Sauf cet article qui en faisait la Une et qui est une fiction.

Mar 022011
 

Quel projet de société pour demain? Poser la question, lors d'une conférence internationale des coopératives, c'est y répondre. Faire de la formule coopérative le modèle économique principal au XXI siècle, voilà un projet de société bien emballant, partagé par tout le Mouvement coopératif. Or, pour s'imposer, ce projet devra rejoindre le grand public, ce qui implique l'existence d'un média d'information dédié à la cause.

La revue Ensemble! entamait sa cinquième année d'existence en janvier 1944. - Photo : N.Falcimaigne

C'est pourquoi l'équipe qui a publié Ensemble pour demain, le quotidien de la Conférence internationale, en septembre dernier, a décidé de poursuivre l'aventure et de créer un journal grand public qui portera à l'attention de tous les réussites coopératives et les défis de société auxquels répond la coopération. Sans le savoir, nous avons ainsi marché dans les traces de la revue Ensemble! des années 1940 et du journal du même nom, publié pendant les années 1980.

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Déc 022010
 

Ce n’est pas la première fois que les jeunes sont invités à réfléchir à leur société et à son devenir.

Les organisateurs Sébastien Boyer, Katheline Jean Pierre et Paul St-Pierre Plamondon ont insisté sur l’aspect non partisan du Sommet, sur le plateau de Génération mixte, une émission spéciale du Canal Vox, diffusée en direct de l’événement. - Photo: N.Falcimaigne

Depuis le Sommet du Québec et de la jeunesse il y a dix ans, il y a eu le Rassemblement jeunesse québécois d’Alma en 2004, les écoles d’été de l’Institut du Nouveau Monde (INM), les Congrès nationaux pour l’Avenir des Jeunes Innovateurs Regroupés en Région (AJIRR), et plusieurs autres événements non partisans et non sectoriels. Autant d’occasions pour les jeunes de dire ce qu’ils attendent et ce qu’ils recommandent.

Chaque fois, un concert de résolutions, de manifestes et de réclamations diverses a été adressé à la classe politique. Parfois les médias les ont relayés, et la persistance de ces idées dans l’actualité a rarement dépassé quelques jours. À l’usure, certains thèmes se sont imposés dans l’air du temps. Lire la suite »

Août 252009
 

Voici un texte dont la substance a été exprimée lors du vote commenté par écrit des États généraux sur la réforme des institutions démocratiques du Québec, le 23 février 2003. La proposition qu’il implique est fondée sur les seules connaissances de son auteur. Ce dernier accueillera donc favorablement tout commentaire propre à corriger ou bonifier l’idée qu’il y exprime.

Le texte a d'abord été publié sur le blog de Génération didées

Le texte a d'abord été publié sur le blog de Génération d'idées

Chaque refonte de la carte électorale soulève l’enjeu déchirant d’équilibrer la représentation démocratique tant sur le plan démographique que territorial. Cet objectif est évidemment hors d’atteinte car chacun sait que le Québec présente une densité de population extrêmement hétérogène. D’autre part, le système actuel souffre d’une collusion de pouvoirs entre l’exécutif et le législatif, qui relègue toujours au second plan la responsabilité du citoyen. Enfin, il est grand temps de remplacer la politique d’image qui règne actuellement par une politique d’idées. C’est pourquoi je propose un système présidentiel à deux chambres sans présence politique des partis.

Comme d’autres l’ont suggéré, le seul moyen d’introduire une représentation territoriale sans nuire à la représentation démographique est d’ajouter à l’Assemblée nationale une deuxième chambre pour représenter le territoire. Les 125 députés de la «chambre démographique», soit l’Assemblée nationale, représenteraient chacun un nombre égal de citoyens selon un découpage équitable de la carte électorale, tandis que les élus de la nouvelle «chambre territoriale», appelons-la Conseil national, représenteraient les régions administratives existantes.

Afin de redonner à l’Assemblée nationale une représentativité effective de la volonté des citoyens, il faut la libérer des partis politiques. Pour ce faire, transformons le recrutement des candidats, leur investiture et leur élection: chacune des circonscriptions serait subdivisée de façon à permettre l’élection d’une dizaine de candidats lors d’assemblées de quartier ou de village, cellules de moins de 5000 habitants. Les citoyens élus candidats seraient alors proclamés comme tels lors d’une assemblée d’investiture commune tenue par la Direction générale des élections (DGE), qui leur fournirait aussi à tous la même tribune officielle et uniformisée. Ainsi serait remplacé le financement problématique des partis politiques, qui donne au plus nanti le pouvoir de donner plus de visibilité à son parti favori. Plusieurs fois au cours de la campagne, les candidats seraient rassemblés en assemblées publiques lors desquelles, en l’absence d’une image fournie par un parti, ils devraient débattre de leurs positions respectives sur différents sujets. Sans s’aligner sur un parti, ils assureraient les électeurs du sens de leur vote en chambre sur chacune de ces questions et les électeurs choisiraient le candidat qui s’engage à voter en accord avec eux sur le plus grand nombre de points ou à élaborer des projets de loi qui leur conviennent. Les idées des candidats pourraient être empruntées à plusieurs partis différents, les partis étant devenus des organismes idéologiques et non politiques, concepteurs et fournisseurs d’idées pour les candidats, tous indépendants.

Une fois élus au scrutin préférentiel, les candidats devraient occuper deux sièges: l’un dans le comté, où ils devraient répondre de leurs actes devant les élus locaux et en assemblée de comté, l’autre en chambre où le processus législatif les amènerait à soumettre des projets de loi et à voter. Si le vote du député en chambre ne correspondait pas à ses engagements électoraux (consignés dans un document d’investiture publique), il pourrait être rappelé par les électeurs de son comté lors d’un référendum local suivi d’une élection partielle. Dans l’éventualité où la position initiale devienne intenable en raison d’un changement de conjoncture, le député pourrait lui-même déclencher un référendum pour obtenir la légitimité de défendre une nouvelle option. Ainsi, le processus législatif serait représentatif de la volonté des citoyens plutôt que de celle d’un parti.

Les candidats indépendants ne finiraient-ils pas par s’aligner sur les partis, même si ceux-ci ne sont plus politiques? Des partis ne finiraient-ils pas par se créer officieusement en chambre, comme ce fut le cas aux débuts du parlementarisme au 18e siècle? S’il y a moins de risque aujourd’hui que des candidats «achètent» de A à Z les idées de tel ou tel parti, l’important est que le lien financier entre le candidat et le parti soit remplacé par un lien de responsabilité du député envers ses électeurs. L’apparition de coalitions en chambre ne serait peut-être pas si néfaste, car le danger des partis est d’opposer entre eux des députés qui, autrement, seraient d’accord sur une question. Or, dans un système non partisan, les députés seraient liés à leurs électeurs de comté, sous peine de rappel, et obligés de suivre les positions pour lesquelles ils ont été élus. Des coalitions se formeraient inévitablement autour de certaines questions, mais se formeraient de façon différente pour d’autres questions. Dans un tel système, la fierté d’appartenir à un parti serait remplacée par celle d’appartenir à un comté, d’être indépendant et de défendre des idées légitimes.

Une fois en chambre, les députés auraient pour première tâche d’élire, entre eux, le président de l’Assemblée et les différents ministres. Ces «ministres élus» iraient chacun former un duo ministériel avec les «ministres spécialistes» de chaque domaine provenant de l’équipe du chef d’État, élu au suffrage universel.

Ainsi, lors de l’élection générale, en plus de voter pour un député, l’électeur devrait voter (aussi de façon préférentielle) pour un chef d’État et son équipe. Chaque candidat au poste de chef d’État se présenterait avec une équipe de spécialistes en éducation, santé, emploi, industrie, transports etc. qui deviendraient ensuite les «ministres spécialistes», à chacun desquels seraient jumelé un élu provenant de l’Assemblée nationale. Le chef d’État, ses «ministres spécialistes» et les «ministres élus» formeraient le Gouvernement.

Les projets de loi, que tout citoyen aurait le droit de soumettre selon des règles à définir (qu’il soit représentant ou représenté, qu’il appartienne à l’Assemblée nationale, au Conseil national ou au Gouvernement), seraient étudiés par les députés et votés à l’Assemblée nationale, puis soumis au veto du Conseil national.

Pour sa part, le Conseil national serait constitué des présidents élus au suffrage universel dans chaque région administrative et présidé par le chef d’État. Il serait donc possible de l’intégrer à une structure de représentation qui parte du conseiller municipal. Ce dernier siège au Conseil municipal, dont le maire est élu au suffrage universel municipal. Ce dernier siège au Conseil local (Conseil des maires), dont le préfet serait élu au suffrage universel local (MRC). Ce dernier siégerait au Conseil régional, dont le président régional serait élu au suffrage universel régional. Ce dernier siégerait au Conseil national (la «chambre territoriale»), dont le chef d’État serait élu au suffrage universel national.

Chacun des élus devrait répondre de ses actes dans son milieu, le premier étant le conseiller municipal, devant répondre de ses actes devant ses électeurs; le dernier étant le chef d’État, devant répondre de ses actes devant les présidents régionaux. La seule nouvelle structure qu’impliquerait cette intégration, outre la chambre territoriale elle-même et le chef d’État, est le fait de réunir les préfets en Conseil régional autour du président régional. Tout le reste existe déjà.

Un pouvoir législatif exercé par des députés indépendants élus dans des circonscriptions redessinées en fonction d’un nombre d’électeurs fixes; un pouvoir exécutif exercé par les Conseils des paliers municipal, local, régional et national; et un lien raisonnable entre les deux, assuré par la présence de députés au Conseil exécutif et par le droit de veto législatif accordé au Conseil national. Voilà une structure qui pourrait assurer un équilibre politique optimal. De plus, les changements à apporter pour la mettre en œuvre ne représentent aucune augmentation significative des coûts du système, ni des bouleversements structurels majeurs. La structure représentative resterait familière pour le citoyen, mais deviendrait enfin efficace, juste et équitable.

Août 152009
 

L’idée revient de temps à autres, lieu commun que tout un chacun se doit d’admettre sans sourciller tellement elle a été répétée partout depuis plusieurs années : « les Québécois ne veulent pas de référendum ». Même ceux qui veulent en tenir un n’osent plus prononcer ce mot ! Et lorsqu’ils le font parce que c’est dans leur programme, les médias, un brin cyniques, s’empressent d’en réduire la portée et de crier au subterfuge. Les mêmes commentaires accueillent les velléités de rouvrir la constitution : une boîte de Pandore ou des paroles en l’air pour séduire les électeurs. La question nationale du Québec n’a pas la cote, c’est le moins qu’on puisse dire.

De qui parle-t-on au juste ? Qui ne veut pas parler de la question nationale ? Il apparaît évident que les citoyens de ce qu’il convient maintenant d’appeler la nation québécoise sont fortement préoccupés par cet enjeu, qu’ils soient fédéralistes ou indépendantistes. En témoigne l’intérêt suscité par trois référendums et une tentative d’accord constitutionnel, sur une courte période de quinze années qui n’est pas si loin derrière nous. Le dernier référendum a même pulvérisé les records de participation en mobilisant presque 95 % des électeurs ! Il a laissé les citoyens sur un match nul qui n’a rien de décisif. N’est-ce pas une insulte à leur intelligence que de considérer l’apathie qui règne depuis à peine dix ans comme une preuve de leur désintérêt définitif ?

Le piège du statu quo

Lorsqu’on donne aux Québécois le choix entre le statu quo et la souveraineté, on leur donne en fait le choix entre une réalité qu’ils n’aiment pas et un changement naturellement porteur d’incertitudes. Ce discours nous condamne à vivre des référendums à répétition tant que le statu quo l’emportera, ou bien à voir la souveraineté l’emporter et se faire avec ses promesses et ses risques. Il semble que bien des Québécois ne souhaitent ni l’un ni l’autre, ce qui ne veut pas dire qu’ils s’opposent au règlement de la question nationale.

Ceux qui ne veulent manifestement pas parler de la question nationale sont plutôt les dirigeants actuels des principaux partis fédéraux et provinciaux. Les fédéralistes se complaisent dans un pouvoir central fort qui n’a d’une confédération que le nom et les souverainistes mettent leur lampe sous le boisseau pour éviter d’effrayer ceux dont ils convoitent le vote. Dans l’exercice du pouvoir, ce statu quo fournit aux un et aux autres un alibi pour l’immobilisme confortable qu’ils affectionnent dans la gestion de leurs responsabilités. Qui ne fait rien ne risque rien.

Pour quoi se priver d’un terrain de jeu au potentiel immense ? Il est si facile de se renvoyer la balle entre le fédéral et le provincial quand les compétences sont approximatives, les moyens inégaux et les procédures administratives incompatibles. Pour les grands projets d’infrastructures, le développement de solutions environnementales ou le financement de centaines d’organismes, de mesures et de projets nécessaires dans tous les milieux du Québec, il est toujours deux fois plus difficile ici qu’ailleurs de faire avancer les dossiers.

Dans le débat public, le statu quo nous force à tenir compte d’une dualité superflue que la question nationale latente ajoute au spectre socio-économique « gauche / droite ». Cette dimension vient polariser, voire paralyser, le moindre débat qui souvent lui est complètement étranger.

Quelle nation démocratique accepterait longtemps de vivre ainsi entre deux chaises, de partager son allégeance entre deux capitales ? Quels citoyens, éduqués et informés comme nous le sommes, ne se révolteraient pas contre une situation qui leur impose deux fiscalités, deux réseaux de services publics dans plusieurs secteurs et deux systèmes de représentation démocratique ? Deux mondes parallèles entre lesquels il faut continuellement jongler pour atteindre quelque objectif que ce soit : fonder et gérer une entreprise, obtenir de l’aide à l’emploi, financer une activité communautaire, vivre en sécurité pendant que des criminels récidivistes se font échapper entre deux systèmes judiciaires qui ne se parlent pas, ou simplement lutter pour sa vie entre deux banques de dons d’organes qui se tournent le dos…

Quand pourrons-nous, comme toute démocratie mature à laquelle nous pouvons prétendre à juste titre, tenir des élections générales sur des enjeux sociaux, économiques, moraux et environnementaux, plutôt que sur cette question nationale stérile et simpliste qui infantilise notre citoyenneté ? Quand pourrons-nous répondre en moins d’une heure à la simple question « de quel pays venez-vous », lors de voyages à l’étranger ?

Qui n’a pas constaté avec découragement toute l’énergie et le temps qu’il a fallu perdre pour obtenir le règlement superficiel, temporaire et insuffisant qu’un récent budget fédéral a consenti face au déséquilibre fiscal, enjeu névralgique s’il en est un ? Comment ne pas en conclure que le statu quo ne fonctionne tout simplement pas, s’il ne permet pas d’empêcher une telle fuite de capitaux ? Et pourtant, personne n’a encore osé faire tomber ce gouvernement.

Régler cette question une fois pour toutes !

Considérant le caractère intenable du statu quo, dont l’évidence devrait être partagée par une grande majorité de Québécois, il semble qu’un consensus puisse au moins être fait autour de l’urgence de régler la question nationale, que ce soit pour réformer la fédération ou pour faire l’indépendance.

Exigeons que les leaders de ces deux options s’engagent à négocier ensemble le plus tôt possible les règles d’un processus unique devant aboutir à deux consultations populaires. La première portant sur le rejet ou non du statu quo et la seconde, conditionnelle à un premier Oui, donnant le choix entre les deux options définies et défendues par les deux camps, mais qui devront toutes deux catégoriquement exclure le statu quo. Le tout suivi d’une période de négociation d’au plus un an pour mettre en œuvre l’option choisie.

Au terme de cet exercice, les Québécois devront avoir une seule citoyenneté, une seule fiscalité, un seul réseau d’organismes publics et parapublics, un seul député par comté, un seul chef d’État, détenteur du pouvoir exécutif et porte-parole international. Les différences entre les deux options étant strictement constitutionnelles, les deux camps devront choisir la solution qui leur semble la meilleure parmi toutes les configurations possibles, incluant notamment l’indépendance ou la souveraineté d’une part et une vraie confédération d’états autonomes ou un état unitaire de l’autre.

Ainsi, peu importe l’issue du scrutin référendaire, tout match de revanche sera exclu et un changement décisif se produira. Une nouvelle ère s’ouvrira et la page sera tournée sur l’ambiguïté, l’ambivalence, le malaise identitaire, le dédoublement des institutions et de la personnalité. Bref, le Grand Brouillard actuel fera place à une vraie nouvelle Révolution tranquille comme seul le peuple du Québec en a le secret, ce qui fait l’envie de toutes les nations de ce monde.