Après son élection en septembre dernier, le gouvernement Marois a annoncé le dépôt d’une loi-cadre sur l’économie sociale. Si très peu d’information officielle a circulé sur les intentions du gouvernement, les représentants de l’économie sociale et des coopératives ont publiquement spécifié leurs attentes. Fin mars, le projet de loi a enfin été déposé par le ministre des Affaires municipales, des Régions et de l’Occupation du territoire, Sylvain Gaudreault. Répond-il aux attentes du milieu ?
Qui peut se targuer d’avoir, visière levée, privé les banques de plus de 275 millions de $ en revenus sur sept ans? Grandes perdantes du Sommet de l’enseignement supérieur, les banques sont restées dans l’ombre du débat. Elles sont pourtant les seules qui tirent de la hausse des frais de solarité un important profit privé net, sans coûts ni risques associés: les intérêts sur l’endettement étudiant, garanti par le gouvernement. Les étudiants ont réussi à diminuer ce gain de 73%. Cet exploit fait pourtant figure de prix de consolation face à tous les enjeux laissés sur la table de ce Printemps érable. Le mouvement étudiant peut surtout revendiquer la prise de conscience de leur pouvoir par des milliers de citoyens. Le but avoué du Sommet étant pour le gouvernement de refermer la marmite du Printemps, qu’adviendra-t-il de cette mobilisation?
Le mois de mars est celui des semis intérieurs, pour un nombre croissant de jardiniers. L’essor des fêtes des semences, organisées depuis plus d’une décennie un peu partout au Québec, témoigne de cet engouement pour l’agriculture de proximité. Depuis quatre ans, le phénomène s’est même imposé en pleine ville, avec la Fête des semences de Québec, organisée par le Réseau de l’agriculture urbaine de Québec (RAUQ). La quatrième édition se tenait à l’Université Laval le 3 mars dernier et a accueilli plus de 3000 personnes. Signe de transition?
«On dénonce une précarité des emplois dans le secteur de l’information. Les pigistes sont de plus en plus nombreux. Ils n’ont pas toujours le temps et les moyens de rédiger des articles de fond et ne doivent pas se mettre en mauvaise posture face aux décideurs et aux organismes locaux. Les tarifs des piges ont peu évolué depuis une quinzaine d’années.» Symptôme du délabrement de l’accès à l’information au Québec, les conditions de travail des journalistes indépendants déterminent aussi la qualité de l’information des citoyens. Ce troublant constat est tiré de L’état de la situation médiatique au Québec – L’avis du public, rapport de la tournée du Conseil de presse du Québec (CPQ) en 2008.
Tatamagouche, journal Ensemble — «Confiée pour toujours à la fiducie, la terre n’a plus de valeur, parce qu’elle ne peut être vendue. Elle devient comme l’air, l’eau, un bien commun.» Yuill Herbert, cofondateur de Tatamagouche Community Land Co-operative, la fiducie foncière sur laquelle est installée la ferme Waldegrave, à Tatamagouche, affirme qu’il s’agit d’une première dans les Maritimes. La célèbre ferme néoécossaise, sur laquelle se tient chaque année Tatamagouche Free School, marche ainsi sur les traces de la Ferme Cadet-Roussel en Montérégie, également sous fiducie foncière, mais sa structure est inattendue.
Les fiducies foncières protègent la terre à long terme «en la sortant du marché foncier, donc de la spéculation et de la possibilité de développement. C’est un mouvement de grande ampleur aux États-Unis et au Canada anglais, où de grands organismes aident les plus petites fiducies à se mettre en place», a expliqué Jocelyn Darou, étudiant à la maîtrise en sociologie et anciennement chercheur au Groupe de réflexion et d’action sur le paysage et le patrimoine (GRAPP), lors du séminaire Les fiducies foncières agricoles – L’approche coopérative, tenu par l’Alliance de recherche université-communautés – Développement territorial et coopération (ARUC-DTC) en février 2012. Lire la suite »
«Confiée pour toujours à la fiducie, la terre n’a plus de valeur, parce qu’elle ne peut être vendue. Elle devient comme l’air, l’eau, un bien commun.» Yuill Herbert, cofondateur de Tatamagouche Community Land Co-operative, la fiducie foncière sur laquelle est installée la ferme Waldegrave, à Tatamagouche, affirme qu’il s’agit d’une première dans les Maritimes. La célèbre ferme néoécossaise, sur laquelle se tient chaque année Tatamagouche Free School, marche ainsi sur les traces de la Ferme Cadet-Roussel en Montérégie, également sous fiducie foncière, mais sa structure est inattendue.
Trois-Pistoles, journal Ensemble — À l’approche des États généraux sur le journalisme indépendant, le journal Ensemble, presse coopérative et indépendante, co-publiera avec le bulletin L’Indépendant de l’Association des journalistes indépendants du Québec (AJIQ) une série d’articles de fond dans un dossier sur la profession de journaliste indépendant, son histoire, son rôle dans le développement de la presse indépendante et de l’accès des citoyens à l’information, ses enjeux, son avenir et bien d’autres facettes de notre réalité.
La Coopérative de journalisme indépendant, éditeur d’Ensemble, mobilisera ses membres dans toutes les régions du Québec pour mener également une série de rencontres de consultation afin de connaître l’avis des journalistes, des éditeurs et des citoyens sur ces questions. Les premières dates seront annoncées en janvier et nous vous invitons à y participer en grand nombre.
Publication spéciale États généraux
Les articles du dossier, en relation avec cette tournée, auront une place de choix dans les éditions web et papier du journal Ensemble et dans L’indépendant mais aussi dans une publication spéciale au moment des États généraux sur le journalisme indépendant, en septembre (lire autre texte). Cette publication spéciale pourrait bien prendre la forme d’un livre, recueil d’articles, comme celui publié par la coop en octobre dans le cadre de l’Année internationale des coopératives.
Indépendants, ensemble, l’Association des journalistes indépendants du Québec et la Coopérative de journalisme indépendant vous réservent donc une année 2013 qui verra les enjeux du journalisme indépendant mis à l’avant plan comme jamais, au moment où le contexte social et politique appelle un examen de notre démocratie.
À l’approche des États généraux sur le journalisme indépendant, le journal Ensemble, presse coopérative et indépendante, co-publiera avec le bulletin L’Indépendant de l’Association des journalistes indépendants du Québec (AJIQ) une série d’articles de fond dans un dossier sur la profession de journaliste indépendant, son histoire, son rôle dans le développement de la presse indépendante et de l’accès des citoyens à l’information, ses enjeux, son avenir et bien d’autres facettes de notre réalité.
Cette année-là, j’avais laissé de côté ma famille et ma blonde à l’automne pour aller travailler dans le nord. J’avais déjà bûché assez pour dire que j’étais pas un débutant et puis je voulais ramasser un peu d’argent pour pouvoir marier la belle noire à qui j’avais volontiers offert mon cœur. Un hiver dans les chantiers s’imposait donc, c’était écrit dans les étoiles, si je peux dire.
Québec – Le 14 novembre dernier, Jean-Paul Marchand, ancien député de Québec-Est et coordonnateur de TrensQuébec, l’organisme à but non lucratif promoteur du projet de monorail, faisait état d’un soutien de «plus de 40 500 personnes de partout au Québec» qui ont voté sur le site internet. Ce projet de «Transport Rapide Électrique National Suspendu» (TRENS) est décrit dans un rapport détaillé, publié par l’Institut de recherche en économie contemporaine (IREC) en hiver 2011, pour en démontrer la faisabilité et la pertinence. Le journal Ensemble a consacré un dossier au projet en septembre 2011.
D’autres personnalités publiques ont commencé à s’associer au projet, notamment Claude Béland, ex-président du Mouvement Desjardins (1987-2000), qui souhaite que ce train emprunte la voie coopérative. À l’occasion du Sommet international des coopératives, Claude Béland et Jean-Paul Marchand ont accordé une entrevue vidéo au journal sur l’évolution du projet.
Coopérative à grande vitesse
Faire du projet une «Coopérative nationale de transport», c’était déjà l’objectif de Jean-Paul Marchand: «on est rendu à un point dans le monde où il faut développer des alternatives, s’exclame-t-il. Et voilà un exemple que nous, au Québec, on va pouvoir livrer au monde. On va démontrer qu’une grosse organisation comme ça, qui vend des transports partout dans le monde, c’est une coopérative. Ça va fortifier l’idée.»
Pour M. Béland, l’enjeu est surtout de s’assurer que le monorail reste sous le contrôle et la propriété des citoyens québécois. Il évoque le risque de répéter «ce qui s’est passé dans le pétrole, sur l’île d’Anticosti [où les droits pétroliers détenus par l’État sont passés au privé après que la prospection assumée par l’État ait confirmé le potentiel d’exploitation]: dès que ça sent l’argent, il y a des intérêts qui s’éveillent».
Des ministres favorables
Dans un récent message aux abonnés, M. Marchand rapportait avoir rencontré Investissement Québec au mois d’octobre pour préciser le montage financier, et affirmait bénéficier de l’appui de «plusieurs ministres favorables au TrensQuébec». Le nouveau ministre de l’Environnement, Daniel Breton, s’était déjà commis sur la question l’an dernier, alors qu’il était encore à la tête de Maîtres chez nous 21e siècle (MCN21): «plutôt que de gaspiller notre électricité à la vendre à perte aux Américains, disait-il, on est aussi bien de la mettre dans des monorails, dans des véhicules électriques, dans le transport collectif électrique».
Croisé après son intervention au Sommet international, son collègue des Transports Sylvain Gaudreault confirme cet «engagement très très clair pour l’indépendance énergétique du Québec». Sans toutefois appliquer précisément cet engagement au monorail, il affirme «qu’il faut envisager tous les modes de transport qui vont dans ce sens-là, qui vont soutenir l’indépendance énergétique du Québec, briser notre dépendance à l’égard du pétrole. Dans ce sens-là, le monorail s’inscrit dans cette logique-là.»
Questionné sur la pertinence de la formule coopérative pour un tel grand projet, le ministre Gaudreault confirme que «le modèle coopératif au Québec est tellement présent, tellement important, qu’il faut l’envisager sous l’angle de l’occupation du territoire. Le monorail va dans cet esprit-là aussi. Comme ministre des Transports, et ministre des Affaires municipales, des Régions et de l’Occupation du territoire, j’ai une ouverture pour entendre ça et l’inscrire dans une perspective d’indépendance énergétique.»
La prochaine étape du projet, devant mener à la constitution de la coopérative, ou même de coopératives régionales, à l’écriture d’un plan d’affaires et à la réalisation d’un banc d’essai, pourrait bien être la signature d’un engagement préconstitutif par les futurs membres, «engagement qui doit être conditionnel au fait que ce soit une coopérative», insiste Claude Béland.
Avec Yannick Patelli, du journal coopératif L’Oie Blanche