Déc 062013
 

Mille douze kilomètres de vélo vers l’identité et le renouveau. Mélanie Carrier et Olivier Higgins ont tourné la caméra dans la plaie originelle pour découvrir qu’un autre Québec est possible. Parcourant les communautés des Premières Nations, de Kanehsatà:ke à Natashquan, en passant par Pessamit et Maliotenam, le duo réalisateur a dessiné les contours indéfinis de la Québékoisie, un espace entrevu, souhaité, rêvé, où les peuples fondateurs et les nouveaux arrivants des derniers siècles se retrouveront ensemble pour construire l’avenir. L’espoir et l’étonnement côtoient la réalité dans ce documentaire routard captivant.

«La vie ne réside pas dans les molécules, mais dans les liens qui les unissent entre elles.» La citation du chimiste et physicien Linus Pauling annonce dès le lever de rideau que l’intention du film est de tisser des liens entre des réalités qu’on a coutume de considérer comme distinctes. Et pour cause: les Québécois ont l’habitude de parler des Premières Nations comme s’ils n’en faisaient pas partie. «Nous autres, eux autres.»

«C’est comme mal vu de fêter la Saint-Jean ici. Mais avec Harper, on préfère être Innus.» – Isabelle Kanapé, Innue de Pessamit, ici avec la coréalisatrice Mélanie Carrier.
Photo: MÖ films

Racines oubliées

Pourtant, au moins la moitié des racines des Québécois sont autochtones. C’est ce qu’explique la démographe Hélène Vézina, qui complétait au moment du tournage une étude sur le génome des Québécois. Elle a voulu connaître la contribution amérindienne au pool génétique canadien-français. «Pour les quatre régions [étudiées], c’est au moins 50%, et c’est dans la région de Montréal que c’est le plus élevé: on atteint presque 85%, explique-t-elle. Plus de la moitié des gens ont au moins un ancêtre amérindien dans leur généalogie.»

Intéressante est la définition du Canadien-français pour les fins de l’étude: «c’est quelqu’un qui a au moins une partie de ses ancêtres qui sont des immigrants venus sous le régime français», précise Mme Vézina. Voilà qui replace les choses en perspective.

Le film met en scène des situations inattendues, comme la quête de Marco Bacon, de l’Université du Québec à Chicoutimi, qui se rend jusqu’à Caen en France pour retrouver ses ancêtres français. L’Innu affirme que sa recherche jette un froid dans son entourage, car certains ne sont pas prêts à accepter leur métissage avec des Blancs.

«La vérité choque» – Malcom Riverin, Innu de Pessamit
Photo: MÖ films

On a tué la mémoire

Le déni est aussi du côté des descendants d’immigrants du régime français. L’anthropologue Serge Bouchard, qui ponctue le film de ses analyses, dénonce la «chape de silence qui va s’établir autour de nos origines métisses, de nos exploits métisses, de notre grandeur métisse», notamment par le contrôle du clergé. «C’est une vaste nouvelle nation métisse, l’Amérique. Mais on va l’assassiner, cette nation-là. On va l’assassiner dans notre culture, dans notre mémoire, on va nous anesthésier, on va euthanasier le Métis. Ça n’a pas existé. Partout en Amérique, il y a eu ce métissage.»

«La vraie question à poser, poursuit-il, c’est: pourquoi nous ne l’avons jamais su? Et pourquoi les Indiens ne savent pas jusqu’à quel point eux-mêmes sont métissés? Et comment les Canadiens-français, qui sont devenus des Québécois, ne savent pas à quel point ils sont métissés. Ça c’est la vraie question. Où est-ce qu’on s’est séparés? Où est-ce qu’on a tué la mémoire? Et où est-ce qu’on a rompu avec nos souches territoriales et historiques amérindiennes?»

«Je me reconnais plus dans les cultures amérindiennes de l’Ouest ou des États-Unis qu’en la religion catholique.» – Eruoma Awashish, peintre atikamekw
Photo: MÖ films

Le drame qui rassemble

Les images d’archives de la Crise d’Oka qui ouvrent le film ne sont pas qu’une introduction: on y rencontrera la sœur du caporal Lemay, abattu pendant l’escarmouche de la pinède. À travers son témoignage, on découvre une fascinante conversion. Peu au fait des Premières Nations, comme la vaste majorité des Québécois, elle a été plongée au cœur de la question par le drame qui a coûté la vie à son frère.

Francine Lemay est devenue un symbole de réconciliation. Poursuivant sa quête de connaissances jusqu’au bout, elle est allée à la rencontre des peuples autochtones, jusqu’à traduire un livre d’histoire mohawk, bénévolement. Ses recherches l’ont menée à identifier des ancêtres mi’kmaq, hurons et algonquins, et à la conclusion qu’elle pourrait avoir sa carte d’Indien! Le caporal Lemay a été tué par l’un des siens. L’un des nôtres, se dira le public.

La Québékoisie

Ce ne sont que quelques tableaux d’un saisissant parcours identitaire, qui mène les spectateurs à traverser la Québékoisie. La quoi? «C’est un espace pour nous, sans politique, qui a des frontières très floues, très vagues, explique la coréalisatrice Mélanie Carrier. C’est un immense territoire où il y a des animaux qui courent, des rivières qui coulent, où il y a plusieurs peuples qui cohabitent. C’est un peu l’utopie, le rêve que ces peuples-là aient envie de danser ensemble à nouveau.»

Pour le coréalisateur Olivier Higgins, cette utopie existe bel et bien. «On l’a sentie en parcourant la route, en rencontrant des gens qui vivent au quotidien et en prenant le temps de discuter avec eux. Cette utopie-là existe d’une certaine façon.»

Anne-Marie et Evelyne Saint-Onge, Innues de Maliotenam, organisent des ateliers dans les écoles partout au Québec avec leur sœur Fernande, pour présenter la culture ancestrale.
Photo: MÖ films

Immigration et Charte des valeurs

«Notre avenir, épilogue Serge Bouchard, c’est non seulement de récupérer nos liens avec les Premières Nations, mais que les Autochtones eux-mêmes redeviennent fiers, que nous on devienne fiers de danser avec eux. C’est exactement le même raisonnement avec l’immigration.»

Pour Mélanie Carrier, il est tout simplement indécent d’exclure les Premières Nations du débat identitaire qui fait actuellement rage autour de la Charte. «Si on parle de « valeurs québécoises », je trouve ça vraiment dommage qu’on n’entende jamais parler de l’apport des Premières Nations à la culture québécoise, en reconnaissant aussi leur culture à eux, et en la valorisant. On cohabite ensemble. Et on fait comme ignorer cette présence-là. Pour moi, c’est inacceptable.»

«Les ancêtres nous permettent de comprendre l’histoire, mais la communauté nous aide à la bâtir» – Marco Bacon.

Québékoisie a pris l’affiche au Cinéma Cartier de Québec jusqu’au 9 janvier.

Déc 042013
 

Les Mi’kmaq d’Elsipogtog s’opposent à la fracturation hydraulique. Les Mohawks de Kanehsatà:ke veulent bloquer l’oléoduc d’Enbridge. Les Malécites de Cacouna font face au projet de terminal pétrolier de TransCanada. Les Innus ont marché contre le Plan Nord et assistent maintenant à la reprise de l’exploitation minière à Schefferville. Même le gouvernement du Québec peine à faire adopter une nouvelle loi pour tenter d’encadrer ce secteur. Pendant que s’enrichissent les multinationales, la tragédie des Premières Nations prend un nouveau visage, qui les place à l’avant-garde de la lutte pour le sauvetage des écosystèmes et du bien commun. Le journal Ensemble s’est rendu à Schefferville, à la rencontre de la blessure identitaire, à la recherche d’une réponse collective.

Il faut prendre le train pendant plus de treize heures pour traverser le Nitassinan, territoire ancestral des Innus, sur les quelque 600 km qui séparent Sept-Îles de Schefferville. Tout droit vers le Nord, la ligne ferroviaire se poursuivra bientôt jusqu’à Kuujjuaq. La reprise des mines et le développement du Plan Nord dopent les infrastructures, mais les trains de minerai ont toujours la priorité sur ceux des humains.

Essimeu «Tite» McKenzie, Innu de Matimekush, est retourné sur les lieux du tournage du film Une tente sur Mars pour livrer le fond de sa pensée.
Vidéo: Nicolas Falcimaigne

La boom town fourmille de gros pick-ups qui zigzaguent dans les rues entre les cratères hérités des trente ans d’abandon. Depuis la fermeture des mines en 1982, la communauté innue de Matimekush/Lac-John a été isolée. Schefferville a même été fermée quelques années et sa population expropriée, sous le gouvernement de Robert Bourassa. C’est dans un milieu déstructuré que les mines ont été relancées en 2011.

«Il y a trois ou quatre ans, tu voyais un pick-up passer à toutes les heures. Maintenant, t’as des chars qui valent 40000$, des quatre portes», illustre Essimeu «Tite» McKenzie. Innu de Matimekush, il a été le protagoniste principal du film Une tente sur Mars, qui brossait en 2009 le grinçant portrait de la désolation interminière.

Tout droit vers le Nord, la ligne ferroviaire se poursuivra bientôt jusqu’à Kuujjuaq. La reprise des mines et le développement du Plan Nord dopent les infrastructures, mais les trains de minerai ont toujours la priorité sur ceux des humains.
Photo: Nicolas Falcimaigne

M. McKenzie a connu 1982. Il redoute déjà la fin de l’actuelle relance. «Ça c’est des gens qui comprennent quoi? Je sais pas, moi. Il y en a qui disent qu’en 2018, ça va être fermé. Il y en a qui disent en 2022. Ils construisent parce qu’ils savent qu’en deux ans ils vont avoir ce qu’ils ont investi. Une fois la mine arrêtée, on va faire un documentaire: Une tente sur Pluton, en 2022.»

Rares sont les Innus comme lui, prêts à s’exprimer ouvertement. Une loi du silence règne, alors que quotidiennement se côtoient travailleurs et non-travailleurs miniers, élus, Innus sédentarisés, Blancs natifs, Métis. Tous sont attachés au destin de Schefferville et de ses mines.

Jamais ne s’arrête l’extraction dans ce chantier pharaonique.
Photo: Émilien Falcimaigne

«Les camions qui circulent, c’est des 25 tonnes, des 34 tonnes. Ils sont payés combien?», s’interroge M. McKenzie. «Ils s’en fichent de ce qui va arriver à nos petits enfants. Tout ce qui compte, pour eux autres, c’est leurs petits enfants. Ils viennent de Montréal, Toronto, États-Unis. Mais nous, ils vont nous lâcher. Puis avant de partir, ils vont pleurer, tandis qu’on va être ici, nous autres, sans pleurer. Ils vont pleurer devant la caméra.»

Pour ou contre?

François Durette, prospecteur indépendant, est né à Schefferville d’un père soudeur et d’une mère enseignante. Selon lui, la communauté est divisée. «Il y en a qui sont pro-mines, mais il y en a qui sont complètement contre.» Ceux qui sont pro-mines, c’est parce qu’ils y trouvent du travail, admet-il. «Il y a aussi l’histoire que ça empiète sur certains territoires de pêche et de chasse. Ça a certains impacts négatifs, c’est sûr.»

L’accès aux sites abandonnés est restreint, mais la circulation des Innus est tolérée.
Photo: Nicolas Falcimaigne

Un Innu, qui a requis l’anonymat et que nous appellerons Sam, rappelle que «pour l’acceptation sociale, au niveau de Matimekush/Lac-John, 52% des gens ont voté. Les gens qui ne voulaient rien savoir [de la mine], ils n’ont pas voté. 52% ont dit oui et 48% ont dit non. Si le monde qui était silencieux avait voté, ça n’aurait pas passé.»

Impact social

«Les employés des mines qui ne viennent pas d’ici, ils n’ont pas le droit de sortir en ville, a confié un travailleur minier innu qui ne souhaite pas être identifié et que nous nommerons ici Mat. Il y a eu des problèmes un peu avec le harcèlement, harcèlement sexuel surtout. Les gars viennent ici, deux trois semaines en ligne. Ils sortent, puis ils veulent se ramasser une p’tite fille.»

La mine a apporté son lot de problèmes sociaux à la communauté innue. «Il n’y avait pas d’argent ici avant, rappelle M. McKenzie. Quand l’argent est arrivé, la drogue est arrivée, la consommation de substances est arrivée.» Mat est passé par là: «C’était chaque fin de semaine, c’était des mille piastres, man, que je dépensais. Parce que je gagnais beaucoup et j’étais capable, moi, de fournir dix personnes pour une fin de semaine à pas dormir et juste boire. J’achetais aussi de la drogue.»

La mine a apporté son lot de problèmes sociaux, également à la communauté des Naskapis de Kawawachikamach, à quelques minutes de route de Schefferville.
Photo: Nicolas Falcimaigne

Colonialisme nouveau genre

«Le colonialisme, c’est exactement ce qu’on vit avec l’exploitation des mines, ajoute Sam. De l’autre bord de la terre, les Indiens et les Chinois ont besoin des ressources. Présentement, ça nous affecte ici dans le nord, mine de rien. Le colonialisme, ce n’est plus le pouvoir politique qui le fait, c’est le pouvoir économique.»

Des millions de dollars sont investis dans la structure de production en construction. Le train passera sous ce dôme et repartira chargé de boulettes de fer.
Photo: Émilien Falcimaigne

«Pour l’instant, toutes les mines sont au Labrador, mais pour les Innus, la frontière Québec-Labrador, ça n’existe pas, explique-t-il. Il y a des projets d’exploration, mais pas de mine à court terme. On a des ententes entre les compagnies minières et les quatre nations innues.» C’est loin du Klondike: «Les profits vont aux compagnies, dénonce Mat. J’ai vu des chiffres. Avec un seul mois de profit, on rénoverait toute la ville.»

Le spectre de la ville-fantôme

François Durette s’est mobilisé contre l’expropriation dans les années 1980. «On a formé un comité de citoyens dont j’étais le président. Les premiers négociateurs du ministère qui débarquaient ici, ils donnaient des montants dérisoires. Avec les avocats, on a eu un peu plus, mais on a perdu nos maisons pareil. Quand ils ont décidé de ne pas fermer, c’était quelques années après. Et nous autres, on était partis et éparpillés à la grandeur de la province.»

François Durette pose dans sa serre, probablement la plus nordique du Nitassinan.
Photo: Nicolas Falcimaigne

Comment faire pour éviter de revivre la même chose dans quelques années, quand les nouvelles mines fermeront? «Il faut apprendre aux jeunes à ne jamais oublier qu’ils sont autochtones, faire des projets éducatifs sur les savoirs traditionnels, la survie», croit Mat.

Il envisage aussi que les Innus pourraient prendre le contrôle du développement minier. «Dans 30 ans, qu’est-ce que ça va être? Ça se peut que les Innus gèrent une mine. On n’aura plus besoin des Blancs. C’est notre roche, ça, c’est nous qui occupons le territoire. Là un Blanc vient et prend ce qui nous appartient. Déjà, je connais du monde qui met son argent dans les mines.»

À Lac-John, une statue de la Vierge contemple l’exploitation du territoire.
Photo: Nicolas Falcimaigne

Du même auteur, lisez le compte-rendu du film Une tente sur mars, paru en 2010 dans le journal culturel devenu depuis la Rumeur du Loup: Cinéma politique et poétique.

Découvrez le film Une tente sur Mars, de Martin Bureau et Luc Renaud, avec Essimeu «Tite» McKenzie.

Sep 132013
 

Saint-André-de-Kamouraska — Dans la région du Bas-Saint-Laurent, où se multiplient depuis plusieurs années les projets en énergies renouvelables, une farouche opposition s’éleve face au projet d’oléoduc Énergie Est de TransCanada, devant transporter le pétrole des sables bitumineux albertains à travers le Québec. Après l’annonce de ce projet, en août, trois rencontres publiques d’information ont été organisées par des citoyen-ne-s, qui ont invité Équiterre et l’Association québécoise de lutte contre la pollution atmosphérique (AQLPA) à répondre aux questions de la population de l’Islet, de Mont-Carmel et de Témiscouata-sur-le-Lac. Déjà, un groupe a été créé, sous le nom de Mouvement Stop-oléoduc. — Dernier de quatre articles parus du 10 au 13 septembre.

Depuis des années, de nombreux groupes de la société civile se sont mobilisés pour favoriser le développement des énergies renouvelables. D’autres ont été créés pour empêcher le développement des énergies fossiles. C’est le cas de Non à une marée noire dans le Saint-Laurent, dont le cofondateur, Martin Poirier, était présent à la consultation de Témiscouata-sur-le-Lac. «Le Québec a la chance de ne pas être une pétro-province, s’exclame-t-il. Tout le potentiel convoité est du non-conventionnel qui nécessite la fracturation, tel qu’à Anticosti, ou bien des forages en milieu marin avec Old Harry dans le golfe. Et nous avons encore plus de chance de ne pas le devenir, avec un énorme potentiel en énergies renouvelables pour être des leaders au niveau mondial. Il ne manque qu’une véritable volonté politique.»

L’oléoduc, à contre-courant

Comme le rapportait récemment l’Institut canadien des mines, de la métallurgie et du pétrole, dans un éloquent exposé de la perspective de l’industrie pétrolière, le projet Oléoduc Énergie Est de Transcanada répond à une pression de plus en plus forte de l’industrie albertaine pour l’exportation de son pétrole. En effet, explique l’article, «pendant que les pipelines Keystone XL et Northern Gateway, conçus pour relier le pétrole canadien à la côte du golfe du Mexique aux États-Unis et aux marchés asiatiques, butent sur des obstacles politiques, de nouveaux projets d’acheminement du pétrole vers des marchés assoiffés au Canada même, prennent de la vitesse».

Kim Cornelissen, vice-présidente de l’Association québécoise de lutte contre la pollution atmosphérique (AQLPA) et conférencière des rencontres de consultation, vient de s’installer au Bas-Saint-Laurent. Elle a choisi la région précisément pour son potentiel en énergies renouvelables. Spécialiste de ce domaine, elle s’étonne qu’on veuille refaire, avec la Commission sur les enjeux énergétiques du Québec, le même exercice de consultation qu’en 1995. La consultation avait alors abouti au rapport Pour un Québec efficace, qui a alors inspiré une politique énergétique du gouvernement du Québec. «Les conclusions ont été qu’une politique énergétique se base surtout sur l’efficacité énergétique: arrêter de gaspiller, rendre les bâtiments plus écoénergétiques. On parlait de développer l’éolien, le solaire et la biomasse. On n’a jamais parlé de développer le pétrole et le gaz.»

Le maire sortant de Rivière-du-Loup, Michel Morin, inaugurera cet automne le chantier d’une usine de biométhanisation qui restera un projet marquant de son administration. «Avec ce projet, on a quand même trois millions de litres de biométhane qui viennent remplacer trois millions de litres de diesel dans nos transports, à 70¢ du litre!» Selon ses calculs, seulement avec les résidus gras des deux abattoirs de la région, on pourrait même fabriquer ici 17 millions de litres de biodiesel. «Là on commence à parler de carburant de remplacement en grande quantité.» M. Morin prendra la parole à la Commission sur les enjeux énergétiques, et souhaite que le débat se fasse en profondeur. «Quand on aligne toutes nos possibilités au niveau des types d’énergie renouvelable, on quitte notre dépendance au pétrole dans combien de temps? C’est ça que j’aimerais savoir. Il faut avoir les moyens de nos ambitions et prioriser les choix là-dedans.»

La contestation s’organise

Deux jours après l’annonce du projet, le 3 août, un groupe publiait sur Facebook une page intitulée Non au projet « Oléoduc Énergie Est » de Transcanada, et y a publié des dizaines d’articles depuis ce temps. Pendant le mois d’août, les informations ont abondamment circulé dans les réseaux militants, notamment Idle No More et les nouveaux groupes nés à la suite des rencontres d’information d’Équiterre (Témiscouata, L’Islet et Mont-Carmel).

Le 21 août, des citoyens se sont réunis à Saint-André-de-Kamouraska afin de mettre en place un groupe opposé au projet et de mener des actions concrètes pour empêcher sa réalisation. Jérémie Chénard, citoyen de Saint-Germain-de-Kamouraska et Simon Côté, citoyen de Mont-Carmel, ont été nommés co-porte-parole du Mouvement Stop-oléoduc Kamouraska par la quarantaine de personnes présentes.

«Je suis vraiment impressionné, s’exclame M. Chénard. On a avancé très rapidement, il y a des gens très compétents qui se sont engagés dans les différents comités.» Les trois quarts des personnes présentes ont pris en charge des tâches et des responsabilités, souligne Simon Côté.

Les actions envisagées sont «d’informer les gens au niveau local, d’aider les municipalités qui sont un peu prises avec la patate chaude et qui risquent de faire face à la division de leur population.» On parle également de fournir des modèles de résolutions aux conseils municipaux qui souhaitent s’opposer au passage de l’oléoduc sur leur territoire. Les propriétaires fonciers pourraient aussi être appelés à signer des lettres de revendication de droits pour protéger leurs terres.

Pour l’acteur Christian Bégin, citoyen de Saint-Germain-de-Kamouraska, c’est cette mobilisation citoyenne qui sera déterminante dans la réalisation ou non du projet. «On se rend compte que dans le Bas-Saint-Laurent il y a une mobilisation très forte par rapport au projet d’oléoduc en ce moment. Il y a eu des réunions à Mont-Carmel, à L’Islet, à Témiscouata, qui ont mobilisé pas mal de gens, déjà la couverture médiatique est assez importante, on sent que c’est un mouvement qui va faire parler de lui et ce soir on est en train de poser les premières pierres.»

Steven Guilbault, directeur principal chez Équiterre et conférencier lors des rencontres d’information, croit aussi que la volonté populaire est cruciale. «Le fédéral ne passera pas sur le dos d’une province complète pour faire un projet dont la province, l’ensemble de la population et les communautés autochtones ne veulent pas, souligne-t-il. Quand le projet Keystone XL a été annoncé aux États-Unis, c’était fait, c’était réglé. Ce projet-là allait se faire, ça allait passer comme du beurre dans la poêle. Mais cinq ans plus tard, le projet n’est pas fait et le dernier commentaire de Barack Obama sur ce projet n’est pas particulièrement encourageant pour eux. Donc si les gens se mobilisent, je pense qu’on peut arriver à faire de grandes choses.»

Pour Simon Côté, l’enjeu est planétaire et historique: «Peu importe que le pipeline soit sécuritaire ou qu’il rapporte, il s’agit quand même de tripler la superficie des sables bitumineux, l’entreprise humaine la plus polluante de l’histoire.»

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Ceci est le quatrième d’une série de quatre articles parus du 10 au 13 septembre.

Document: Le rapport Pour un Québec efficace semble difficile à trouver sur le site du gouvernement du Québec. Nous en avons trouvé une copie numérisée.

Mise à jour: Une pétition a été déposée à l’Assemblée nationale du Québec: Abandon des projets d’oléoducs et promotion des énergies vertes.

Mise à jour: Un groupe nommé SaveCanada s’était fait remarquer à North Bay en Ontario Bay, par une stratégie d’opposition créative au projet, pour contourner la stratégie de communication de TransCanada. La compagnie tient en effet des journées portes-ouvertes pour répondre individuellement aux questions des citoyens, mais sans possibilité de poser des questions publiquement dans une assemblée. En portant des uniformes aux couleurs de TransCanada, des bénévoles de SaveCanada répondent aux questions des citoyen-ne-s sur le projet, ses enjeux et ses impacts. Le mouvement se déploie pour participer à toutes les journées portes-ouvertes. Au Québec, c’est sous le nom SansTransCanada que se déclinent leurs outils de communication et ils invitent les citoyen-ne-s à prendre part à leur action.

Sep 122013
 

Rivière-du-Loup — À l’approche de la Commission sur les enjeux énergétiques du Québec, le journal Ensemble a rencontré Martine Ouellet, ministre des Ressources naturelles du Québec, afin d’en savoir plus sur le projet d’oléoduc Énergie Est de TransCanada, devant transporter le pétrole des sables bitumineux albertains à travers le Québec. Après l’annonce de ce projet, en août, trois rencontres publiques d’information ont été organisées par des citoyen-ne-s, qui ont invité Équiterre et l’Association québécoise de lutte contre la pollution atmosphérique (AQLPA) à répondre aux questions de la population de l’Islet, de Mont-Carmel et de Témiscouata-sur-le-Lac. Quels sont les avantages pour le Québec? Comment le développement des activités pétrolières s’inscrit-il dans le contexte de transition vers l’électrification des transports et la réduction des gaz à effet de serre? — Troisième de quatre articles parus du 10 au 13 septembre.

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Sep 112013
 

Témiscouata-sur-le-Lac — Après le drame de Lac-Mégantic et plus récemment le déversement de pétrole dans la baie de Sept-Îles, l’inquiétude est croissante dans les régions qui pourraient être touchées par le projet d’oléoduc Énergie Est de TransCanada, devant transporter le pétrole lourd des sables bitumineux albertains à travers le Québec. Après l’annonce de ce projet, en août, trois rencontres publiques d’information ont été organisées par des citoyen-ne-s, qui ont invité Équiterre et l’Association québécoise de lutte contre la pollution atmosphérique (AQLPA) à répondre aux questions de la population de l’Islet, de Mont-Carmel et de Témiscouata-sur-le-Lac. Le pétrole transporté, issu des sables bitumineux, sera-t-il plus dangereux que le pétrole conventionnel? — Second de quatre articles parus du 10 au 13 septembre.

La compagnie TransCanada, qui n’a pas répondu aux questions du journal Ensemble malgré un délai de plus de deux semaines, se fait rassurante sur le site web du projet Énergie Est: «Les oléoducs de l’Ouest du Canada transportent, en toute sécurité, du bitume dilué depuis plus de 30 ans et du pétrole brut classique depuis plus de 60 ans.» La conversion d’un gazoduc en oléoduc semble n’être qu’une formalité: «TransCanada a déjà converti des gazoducs avec succès et en toute sécurité. Le plus récent exemple est la conversion d’une canalisation principale d’un gazoduc en oléoduc pour le pipeline Keystone.»

Entre 12 et 65 déversements par année

Geneviève Aude Puskas, agente de recherche chez Équiterre, ajoute quelques nuances. «Dans la première année de mise en exploitation du projet Keystone, il y a eu douze déversements. Ça, c’est la première année. La compagnie Enbridge, par exemple, qui a un pipeline de 47 ans, a une moyenne de 65 déversements par année. La question n’est pas « Est-ce qu’il va y avoir un déversement? », mais c’est où, et quand, et comment va-t-on le contrôler.»

Le pétrole destiné au nouvel oléoduc, issu des sables bitumineux, est-il plus dangereux que le pétrole classique? «Actuellement, pour les projets qui sont sur la table, ce qui serait transporté, à ce qu’on entend, c’est du pétrole léger, donc qui serait déjà raffiné avant d’être mis dans le pipeline», assure Martine Ouellet, ministre des Ressources naturelles du Québec, rencontrée lors d’un événement partisan à Rivière-du-Loup.

Or, dans la section Pétrole 101 du site du projet Énergie Est de TransCanada, il est clairement indiqué que: «En fonction de la teneur en soufre, le pétrole brut peut prendre plusieurs formes allant du pétrole brut léger au pétrole brut lourd, et du pétrole brut non corrosif au pétrole brut acide. Énergie Est transportera une variété de types de brut, dont du pétrole brut classique, du bitume dilué et du pétrole brut synthétique.»

«Qu’est-ce que le bitume?», poursuit le site. «C’est une matière première que l’on trouve, entre autres, dans les sables bitumineux de l’Alberta qui doit être valorisée en une substance synthétique semblable au brut léger West Texas pour devenir un pétrole brut synthétique ou mélangée à des produits pétroliers légers comme l’essence pour devenir du bitume dilué. Sur le plan physique et chimique, on ne peut différencier le bitume d’autres pétroles bruts lourds.»

Diluant: 250000 barils par jour

Dans le cas de Northern Gateway, le projet d’oléoduc par lequel la société Enbridge souhaite exporter le pétrole albertain en traversant la Colombie Britannique, le bitume est mélangé à un diluant à raison de une partie pour trois. Un quart de la capacité de l’oléoduc doit donc être consacrée au transport d’un diluant (condensate), qui doit être séparé en raffinerie à destination et retourné ou produit à nouveau au point de départ (193000 barils par jour, selon le document explicatif d’Enbridge). Un oléoduc parallèle est donc prévu pour acheminer le diluant vers l’Alberta. Si ce même modèle est appliqué au projet Oléoduc Énergie Est, ce sont 250000 barils par jour de diluant qui devront être transportés avec le pétrole, et retournés en sens inverse vers l’Alberta.

«C’est quoi ces diluants-là, questionne Geneviève Aude Puskas? Vous allez retrouver du gaz naturel, mais aussi des produits chimiques comme du benzène et du toluène. Ce sont des substances très volatiles et qui sont considérées par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) comme étant très cancérigènes. S’il y a un déversement, ces substances volatiles s’échappent dans l’air. Le pétrole très lourd coule au fond de l’eau et sera très difficile à ramasser.» Le document sur les diluants, disponible sur le site d’Enbridge Northern Gateway, conseille d’ailleurs aux riverains, «dans l’éventualité improbable d’une fuite, de s’éloigner et de se placer du côté du vent par rapport à la fuite, pour éviter une exposition prolongée aux émanations.» – notre traduction.

Dégâts: qui paiera la facture?

Dans l’éventualité d’un accident, les coûts engendrés dépassent parfois la capacité de payer des entreprises responsables. «À Lac-Mégantic, en plus des 47 morts, la facture du désastre a jusqu’à maintenant été intégralement payée par les contribuables québécois, dénonce Mme Puskas. La Montreal, Maine & Atlantic Railway Corporation (MMA) possède une assurance d’environ 25 millions $. Avec ses actifs, sa valeur monte à environ 100 millions $. Ce déversement risque de coûter environ 500 millions $, donc cinq fois plus. Jusqu’à maintenant, tous les frais ont été assumés par le gouvernement du Québec. C’est inquiétant, car il y a très peu de transparence sur les politiques d’assurances de ces compagnies. Il est difficile de savoir qui va payer en cas d’accident: les municipalités, le gouvernement ou les compagnies?» MMA s’est récemment placée sous la protection de la loi sur la faillite.

L’oléoduc ne vise pas à transporter le pétrole du Dakota qui a explosé à Lac-Mégantic, rappelle Steven Guilbault en soulignant que les compagnies ont tenté de se servir de ce drame pour positionner les oléoducs comme plus sécuritaires que les trains. «Le pipeline de TransCanada, il vise à permettre aux pétrolières qui font des sables bitumineux en Alberta d’augmenter leur production. Si on dit oui à ce projet-là, il n’y aura pas moins de trains autour de nous, il n’y aura pas moins de camions, pas moins de bateaux. Il va juste y avoir plus de pétrole: 1,1 million de barils de pétrole de plus par jour autour de nous.»

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Second de quatre articles parus du 10 au 13 septembre.

Sep 102013
 

Témiscouata-sur-le-Lac — «L’objectif des compagnies est clair: c’est qu’elles puissent exporter ce pétrole-là, pour qu’elles puissent faire plus d’argent, mais ce n’est pas pour le bénéfice de la population du Québec, ce n’est pas pour qu’on paie notre essence moins cher, ce n’est certainement pas pour créer des emplois ici.» En quelques mots, Steven Guilbault, directeur principal chez Équiterre, a voulu déboulonner le discours officiel tenu par le gouvernement et par les compagnies, concernant le projet d’oléoduc Énergie Est de TransCanada, devant transporter le pétrole lourd des sables bitumineux albertains à travers le Québec. Après l’annonce de ce projet, en août, trois rencontres publiques d’information ont été organisées par des citoyen-ne-s de la région, qui ont invité Équiterre et l’Association québécoise de lutte contre la pollution atmosphérique (AQLPA) à répondre aux questions de la population de l’Islet, de Mont-Carmel et de Témiscouata-sur-le-Lac. Dans ces régions qui sont sur le tracé prévu, l’inquiétude est palpable. — Premier de quatre articles parus du 10 au 13 septembre.

Ce sont plusieurs centaines de personnes qui se sont déplacées aux trois rencontres pour obtenir des réponses ou exprimer leurs préoccupations sur ce projet, dont plusieurs maires de municipalités se situant sur l’itinéraire projeté. Leur préoccupation principale est la protection de leur population. «Dans la foulée de ce qui s’est passé au Lac-Mégantic, il faut rappeler que le passage d’un oléoduc ne réduira pas le nombre de wagons de chemin de fer sur les rails, donc ne réduira pas le danger, explique Gervais Daris, maire de Saint-André-de-Kamouraska. Nous, on a déjà un chemin de fer qui passe à Saint-André, dans une zone où il y a une accélération parce que c’est en descendant. Ça nous fait déjà un peu peur. Le jour où il va y avoir un accident avec l’oléoduc, ça va être majeur et ça va venir attaquer nos nappes phréatiques, ça va mettre en danger nos sources d’approvisionnement en eau.»

Steven Guilbault, directeur principal chez Équiterre, résume les enjeux reliés au projet d’oléoduc Énergie Est de TransCanada.
Vidéo: Nicolas Falcimaigne

Autre source d’inquiétude: la rapidité avec laquelle se déploie le projet, dont la mise en opération est prévue pour 2017 selon le site du projet. Le gouvernement n’a pas encore confirmé que le projet passerait par le Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE). «Tous nos projets passent par le BAPE, alors pourquoi pas celui-là?», s’interroge André Chouinard, préfet suppléant de la MRC de Témiscouata. Son collègue Claude Lavoie, maire de Dégelis, est du même avis. «On a toujours vécu sans pipeline, rappelle-t-il. Il faut prendre le temps d’aller chercher toutes les précautions possibles. Il faut exiger, par le biais de la Fédération québécoise des municipalités (FQM) ou de l’Union des municipalités du Québec (UMQ), des audiences du BAPE qui vont prendre tout le temps qu’il faudra. Si ça prend dix ans, ça prendra dix ans, et après ça il y aura une décision qui va être beaucoup plus prudente. L’empressement de TransCanada, ça m’énerve.»

Bloquer l’entreprise la plus polluante au monde?

«Je trouve qu’on est un peu complices si on laisse passer cet oléoduc-là, confie Gervais Daris. Complices de la contamination de notre planète et de l’appauvrissement de toute notre collectivité de l’Est du Canada. Parce que pendant que l’Alberta s’enrichit, les communautés de l’Ontario, du Québec et des Maritimes s’appauvrissent. Le seul qui s’enrichit à l’est, c’est K.C. Irving, qui transforme et exporte. Une personne. En termes de jobs au Québec, après la construction, c’est peut-être une job qu’il y aurait entre Québec et Edmundston, pas plus que ça. Ça ne crée pas d’emploi. Tout ce que ça fait, c’est que ça permet à l’Alberta de sortir son pétrole sale.»

Il semble en effet que passer par le Québec soit la dernière possibilité pour assurer un débouché d’exportation à la croissance prévue de l’industrie des sables bitumineux. La Colombie britannique a imposé des conditions si élevées à Enbridge, pour son projet d’oléoduc Northern Gateway visant l’exportation par l’océan Pacifique, que ce projet est actuellement au point mort. Chez nos voisins du Sud, le président Barack Obama a récemment souligné qu’à peine 50 emplois seraient créés par le projet Keystone XL de TransCanada, et semble ne pas vouloir donner à ce projet l’autorisation présidentielle requise. Les deux projets ont soulevé d’intenses mouvements d’opposition. Quant à passer par l’Arctique, ce serait encore trop complexe et coûteux.

«On produit 1,6 millions de barils par jour et on veut faire tripler la production d’ici 2030, affirme Steven Guilbault. C’est déjà une catastrophe environnementale. En énergie, il faut brûler l’équivalent d’un demi baril de pétrole pour produire un baril de pétrole dans les sables bitumineux. Quand on fait le bilan de l’ensemble, à la fin de la journée, il n’en reste quand même juste la moitié. Pour chaque baril de pétrole qu’on produit, on a besoin de deux à douze barils d’eau». C’est un volume d’eau quotidien équivalent à la consommation d’une ville comme Montréal qui est ainsi contaminé et accumulé dans de vastes réservoirs que l’on peut voir depuis l’espace.

«Historiquement, les prix du pétrole dans l’Ouest sont plus bas que les prix sur le marché mondial: 20 à 30$ de différence pour chaque baril, explique M. Guilbault. Or, ce que les compagnies veulent, c’est 20 à 30$ de plus pour chaque baril de pétrole.»

L’auteur, agriculteur et militant Roméo Bouchard, présent à la rencontre de fondation du Mouvement Stop-oléoduc Kamouraska, croit que le Québec peut «jouer une grosse carte dans un débat national. On a la chance, parce que c’est quelque chose de très concret, de faire le débat sur le développement, sur la croissance, sur l’avenir de la planète, l’empreinte écologique, etc. Là on a une occasion en or pour étendre ce débat-là dans chaque conseil municipal, dans chaque municipalité, tout le long du pipeline, à la grandeur du Québec.»

Aperçu de la rencontre d’information de Mont-Carmel.
Vidéo: Olivier D. Asselin

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Premier de quatre articles parus du 10 au 13 septembre.

Sep 012013
 

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Juil 012013
 

Qui se ressemble s’assemble et les contraires s’attirent, dit-on. C’est dans la complémentarité des différences que se trouve l’essence de la permaculture : l’effet de bordure («edge effect»). C’est sous ce thème de l’effet de bordure que s’est ouverte la neuvième Convergence de permaculture du Nord-Est de l’Amérique hier à Frelighsburg. Un demi-millier de personnes, plus du double de l’achalandage habituel, a convergé vers le village montérégien. Le journal Ensemble a rencontré les trois conférenciers de la soirée d’ouverture pour connaître leurs préoccupations et leurs espoirs.

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Avr 012013
 

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