Amnistie internationale, la Ligue des droits et libertés, les fédérations étudiantes collégiales et universitaires du Québec (FECQ-FEUQ) ainsi que l’Association pour une solidarité syndicale étudiante (ASSÉ) ont demandé une rencontre avec la première ministre du Québec, Pauline Marois, en vue du déclenchement d’une enquête publique indépendante sur le travail de la police pendant la grève étudiante. Cette revendication, formulée en conférence de presse mardi dernier, survient quelques semaines après que le ministre de la Sécurité publique ait annoncé la création d’un «mécanisme d’enquête indépendante, incluant la participation de civils, lors d’incidents impliquant des policiers».
C’est au Forum régional coopératif de la Montérégie qu’a été lancée, le 12 septembre dernier, la Déclaration des coopératives montérégiennes. Élaborée et adoptée par les quelque 120 participants et participantes, cette déclaration vise à «mobiliser les gens autour du fait que les coopératives doivent se faire connaître et se faire reconnaître dans la communauté et participer à un projet de société», explique la directrice générale de la Coopérative de développement régional (CDR) de la Montérégie, Claire L’Heureux. Elle espère que les gens puissent ainsi «s’identifier à un futur pour les coopératives et s’inclure en tant que coopérative dans un projet de société beaucoup plus global que leur coopérative elle-même». Illustrations concrètes de ce que signifient ces valeurs pour la région, plusieurs entrepreneurs sont venus parler de leur coopérative et raconter leur parcours qui parfois relève de l’exploit.
«Dans mes trois ans de baccalauréat, trente minutes ont été consacrées aux coopératives, lecture comprise», confiait récemment au journal Ensemble un diplômé en gestion qui a préféré taire l’identité de son institution d’enseignement. La coopération aurait-elle disparu de la pensée économique? C’est ce que suggère Stefano Zamagni, vice-directeur du Bologna Centre et ancien doyen de la Faculté d’économie de l’Université de Bologne. Il a décrit hier les causes et opportunités de cette extinction dans une conférence teintée d’espoir, en ouverture de Imaginons 2012. Ce congrès international sur l’économie des coopératives est un prélude au Sommet international des coopératives, qui se tient à Québec et Lévis cette semaine.
Dans quelques jours, 2200 dirigeants de coopératives et de mutuelles, chercheurs, représentants d’organisations internationales et de gouvernements de partout sur la planète se réuniront à Lévis et à Québec pour le Sommet international des coopératives. Les enjeux économiques, sociaux et environnementaux sur lesquels ils se pencheront feront écho à ceux des Forums régionaux qui se sont tenus au Québec pendant l’Année internationale des coopératives 2012. Le 19 septembre dernier, se tenait à Saint-Henri-de-Lévis celui de la région de Chaudière-Appalaches, organisé par la Coopérative de développement régional (CDR) Québec-Appalaches.
En complément du dossier sur le Forum coopératif du Saguenay-Lac-Saint-Jean, dans l’édition de septembre du journal Ensemble, voici deux entrevues sur le rôle des coopératives dans le développement régional. Langis Lavoie, coordonateur du Centre de transfert d’entreprises Saguenay-Lac-Saint-Jean, explique le fonctionnement d’un transfert d’entreprise vers une coopérative de travailleur-actionnaires et parle de l’atelier sur la relève via le modèle coopératif du 27 septembre. Louis Pilote, président de la coopérative de solidarité Lac Kéno, retrace l’historique et les principes qui ont guidé la mise sur pied d’une coopérative pour relancer un dépanneur dans la localité.
Voter «stratégique» ou «avec son cœur», mardi prochain? À la veille de l’élection provinciale, le Parti québécois d’un côté, Québec solidaire et Option nationale de l’autre s’arrachent le vote des électeurs progressistes et souverainistes. Le mode de scrutin «majoritaire uninominal à un tour» force les Québécois à conjuguer dans un seul X sur le bulletin de vote le choix d’un chef d’État (pouvoir exécutif), d’un groupe parlementaire (pouvoir législatif) et d’un député qui les représente. Les voix n’ont jamais été aussi nombreuses pour demander qu’enfin ce système d’origine britannique soit réformé et modernisé pour que le résultat des élections reflète fidèlement la volonté populaire. Le journal Ensemble a demandé aux représentants des principaux partis ce qu’ils proposent pour remplacer ce que plusieurs considèrent comme une loterie.
«Qu’est-c’est qui s’est passé pour que ça vire de même?», répétera Mathieu Barrette, narrateur de sa pièce La Maison hantée. Évoque-t-il la suite d’événements qui a amené sa fresque légendaire à terminer seule la saison théâtrale de Trois-Pistoles? La tempête qui s’est levée sur l’Échofête et le naufrage de La Guerre des clochers ont fait de son auteur Victor-Lévy Beaulieu le pilote d’une épave. Resté à flot, la face au vent, Mathieu Barrette fixe le large avec une «tristesse sans nom» qui alourdit chacun de ses mots pourtant déjà torturés par l’histoire tragique de la Pointe-à-la-Loupe.
À travers les tableaux enchevêtrés d’une trame narrative décousue, déroutant morcellement qui fracasse le cadre du conte, Mathieu Barrette expose l’extrême et funeste aboutissement d’un système colonial violent et corrompu. Il fait écho au Québec de nos jours, qui craque sous les neuf années d’un règne libéral criblé de scandales.
«Calice de beau pays, le Bas-du-Fleuve.» Mathieu Barrette accueille le public dans sa région natale. Au beau milieu du fleuve, trahi par Florent Basile, Antoine célèbre la beauté d’un coucher de soleil jusqu’à la noyade glacée qui l’attend, déterminé à mourir digne et heureux. Soliloque funèbre, moment d’éternité capturé par la répétition litanique qui étire la sereine angoisse du condamné. «Mort en paix, mais mort pareil.»
Ainsi commence une série macabre qui entraîne le spectateur dans autant de versions de l’agonie, fruits d’une schizophrène malédiction collective. «Qu’est-c’est qui s’est passé pour que ça vire de même?» Florent Basile est propriétaire de la maison des pilotes, où l’alcool et les «tapes s’a gueule» coulent à flots. Il est à la solde des marchands anglais de la Maison de la Trinité, qui lui confient l’affectation des pilotes du Saint-Laurent, et le pouvoir qui vient avec.
Aurélie Brochu Deschênes, dans un rôle de soutien plus grand que nature, incarne la tenancière Florence qui gère les femmes de marins livrées aux abus des Anglais et des hommes qui fréquentent la maison, comme hantée de son vivant, pour survivre. Elle donne sa voix tremblante aux femmes du passé, dont «les souvenirs sont surs quand vient le temps de parler de l’armée de Victoria».
L’ombre et la lumière
Entrecoupent et éclairent cette histoire des poèmes irréguliers devenant par moments presque chansons. Contraste entre le parler direct, cru, bref, du conteur des tréfonds de Trois-Pistoles, et un verbe riche, coloré, littéraire et créatif, dont l’accumulation baroque et parfois excessive peuple ses tableaux. Dans un échafaudage d’envolées lyriques et de péripéties haletantes, d’une voix saccadée par les tremblements frénétiques du conteur habité, possédé lui-même par son récit, Mathieu Barrette nous entraîne dans la moite intimité de l’assassinat.
Imperceptible au spectateur plongé dans le récit, presque une hésitation vient rappeler l’infaillible narration. Interprétation virtuose d’un texte dense qui multiplie les voix et les personnages, tout en se jouant des clichés.
Le diable est à bord
Armé d’étranges micros d’une autre époque, suspendus au plafond, le conteur y invoque le démon, sifflement chuintant comme de longs chuchotements surnaturels, les yeux rivés au plafond, sous un éclairage vertical qui projette à ses pieds l’ombre de sa chevelure cornue secouée par les rires déments du Malin. Soudain, sa voix se fait gutturale, comme possédée par une incantation sortie d’outre-temps qui se répète par échantillonnage, puis il devient le personnage terrifié qui la couvre de ses cris d’angoisse.
Le grincement d’un archet sur une cymbale, un des nombreux effets sonores dont Antoine Létourneau-Berger baigne la pièce entre les fonds musicaux, chante l’indicible lendemain d’une nuit tragique. Un décès étranglé est assourdi par un effet sonore circulaire et ralentissant qui évoque l’arrêt de la circulation sanguine. Pas besoin d’effets spéciaux pour ce film d’horreur en direct, déployé dans l’atmosphère déjà chargée de la Forge, lieu mythique du conte pistolois. Quelques éléments de décor conçus par Jessica Morin, d’astucieux jeux de lumières dosés avec soin par Sébastien Pedneault et quelques sons filtrés et projetés en quadriphonie par Olivier Lebel suffisent à donner toute leur dimension aux mots de Mathieu Barrette.
Une légende amarrée à l’histoire
Juchée au mitan du dix-neuvième siècle, la légende de la maison hantée prend le contrepied de la Guerre des clochers, lutte historique entre l’élite et la majorité pour décider de l’emplacement de la nouvelle église. Dans son récit, Mathieu Barrette situe les faits deux années après la Révolte des Patriotes de 1837-1838. La Maison hantée devient le théâtre des rapports malsains entre l’élite coloniale anglaise et le peuple canadien, francophone.
Cette période, riche de confrontation entre Canadiens et Anglais, est aussi celle où le clergé s’impose comme intendance de la colonie. L’évolution de la navigation et l’apparition des bateaux à vapeur va progressivement déclasser les pilotes de Trois-Pistoles, comme le démontre Jacques Morissette dans le 15e numéro de L’Écho des Basques, revue de la Société d’histoire de Trois-Pistoles. Il s’y questionne alors: «Certaines légendes ont-elles joué un rôle d’intégration socioreligieuse? Auraient-elles servi la promotion d’une certaine idéologie? Les choses se passent chez les pilotes comme si les métiers de la terre étaient devenus sains, ou saints, et les métiers de la mer, des métiers du diable.»
C’est à la toute fin de ce Forum coopératif de la Capitale-Nationale, tenu hier à l’Université Laval, que le recteur Denis Brière a annoncé la création d’une Chaire de leadership en enseignement (CLE) en création et gestion de coopératives et d’entreprises collectives, qui sera soutenue financièrement par la coopérative en milieu scolaire Zone. Organisé par la Coopérative de développement régional (CDR) Québec-Appalaches dans le cadre de l’Année internationale des coopératives, le forum a réuni 150 participants issus du milieu socio-économique et des coopératives de la région. Lire la suite »
«Prenez exemple sur Stephen Harper», a lancé le conférencier Jean-François Lisée aux quelque 80 participants au Forum coopératif des Laurentides cet après-midi. «Ils [les Conservateurs] se sont dit : « si on ne s’unit pas, au-delà de toutes nos chicanes, on ne sera jamais au pouvoir ». Si Stephen Harper l’a fait, alors qu’il est un peu psychorigide selon certains, je pense que les coopératives peuvent le faire.» M. Lisée a invité le mouvement coopératif à s’unir et à exercer un pouvoir politique auprès des élus. Le ton était donné pour ce rendez-vous régional organisé par la Coopérative de développement régional (CDR) Outaouais-Laurentides.
En soulignant que les économies qui ont le mieux fait face à la crise de 2008 sont celles qui, comme le Québec, comptent beaucoup de coopératives, Jean-François Lisée a exprimé la nécessité de mettre en place des conditions permettant de favoriser un développement rapide du secteur coopératif, pour protéger l’économie du Québec des prochaines crises. Il a invité le mouvement coopératif à identifier cinq enjeux sur lesquels les candidats à la prochaine élection devront se prononcer, et à inviter les huit millions de membres au Québec à voter en conséquence.
Une région aux mille contrastes
C’est un tableau plein de nuances qu’a brossé Roger Hotte, directeur général de la Conférence régionale des élus des Laurentides, au sujet des défis socio-économiques qui sont devant la région. Entre autres, il a souligné la grande disparité des visages de cette région, qui s’étend des banlieues très peuplées de la couronne Nord de Montréal jusqu’aux portes de la Réserve faunique de La Vérendrye.
Le transport collectif, l’accès aux services publics, l’accès à Internet, le développement des loisirs, le maintien des services éducatifs et les services de garde sont des défis qui attendent les Laurentides, une région où se trouvent aussi bien la municipalité avec la moyenne d’âge la plus élevée au Québec, Saint-Sauveur, que celle avec la moyenne d’âge la plus basse, Blainville.
Comme ce fut le cas le 2 mai dernier en Outaouais, la CDR avait invité trois intervenants à présenter des projets de coopératives qui ont marqué la région au cours des dernières années.
La grande séduction
Le projet qui a mené à la création de la Coop de santé Lac-Masson, à Sainte-Marguerite-du-Lac-Masson, remonte à 2005. «Pour que ce soit un succès, il faut absolument que la communauté y adhère, souligne la mairesse Linda Fortier, qui a œuvré pendant 4 ans au développement de la coopérative. En moins d’un an, plus de 600 citoyens sont devenus membres.»
Le plus grand défi était de se trouver des médecins. La grande séduction a porté ses fruits en 2009 lorsqu’un premier médecin a répondu à l’appel, ce qui a permis de démarrer les opérations en septembre de la même année. Aujourd’hui, il y a deux médecins en permanence qui offrent des services de médecine généraliste quatre jours par semaine, et des spécialistes se sont récemment joints à l’équipe. Les quatre emplois créés sont significatifs pour la municipalité, car la coopérative compte plus de 2000 membres et 5500 patients ont reçu des services pendant l’année 2011. Près de 400 personnes sont toujours sur la liste d’attente.
Le service est universel, ouvert aux membres et aux non membres et, selon la mairesse, contribue à désengorger les hôpitaux des environs tout en ayant un effet structurant sur le développement de la communauté.
«Ça appartient au monde»
Le second panéliste, André Genest, maire de Wentworth-Nord et depuis peu vice-président de Solidarité Rurale du Québec, a expliqué comment cette communauté a décidé de reprendre en charge le dépanneur de la municipalité sous la forme d’une coopérative de services de proximité, qui sera bientôt dotée d’une station d’essence. Le comité provisoire de la Coopérative de solidarité Laurel-Station a été formé en 2011 pour assurer la relève de ce commerce vital, et il semble que le projet ait déjà eu un effet important sur l’achalandage.
Malgré la proportion de 74% de villégiateurs, le dépanneur atteint maintenant des résultats financiers comparables l’hiver et l’été, ce qui démontre l’appartenance des citoyens au projet. «Ça appartient au monde. C’est pas la bibitte du maire, c’est pas la bibitte du conseil, ça leur appartient pour vrai. Les résultats ont dépassé toute attente», s’émerveille-t-il.
Du patriarcat à la participation
À travers une rétrospective historique détaillée, Linda Tennier, présidente de la Coopérative de travailleurs actionnaire de l’Artographe, a décrit la démarche qui a mené à la création d’une coopérative de travailleurs actionnaire. En 2004, une grande entreprise de la région de Montréal a voulu acheter l’imprimerie, qui compte une dizaine d’employés à Mont-Laurier, pour concentrer les services à Montréal en ne conservant qu’un comptoir dans la municipalité. La Société nationale des Québécoises et des Québécois des Hautes-Rivières, locateur du bâtiment, souhaitait conserver son locataire et a sollicité les services de la Coopérative de développement régional (CDR) pour créer une coopérative de travailleurs permettant de maintenir la propriété locale de l’entreprise.
Les professionnels de la CDR ont alors rencontré les employés pour leur proposer d’acquérir collectivement 13% des actions, avec une participation du CLD et de la SADC, qui se partagent les 87% restants avec la Société nationale des Québécoises et des Québécois des Hautes-Rivières, actionnaire majoritaire. Mme Tennier a insisté sur le changement de culture organisationnelle. «Avant, on avait une gestion patriarcale, et maintenant, nous avons une gestion participative», a-t-elle illustré en expliquant que tous les services de l’entreprise sont représentés au conseil d’administration.
Des propositions
À l’issue d’un atelier de travail, les participants ont été invités à suggérer des avenues, des initiatives permettant de répondre aux enjeux qui touchent leur localité. Au nombre des propositions très diverses, citons qu’une participante a suggéré de créer une coopérative scolaire pour favoriser la rétention des jeunes dans la région.
C’est en dressant le bilan de la journée que le directeur général de la CDR, Patrick Duguay, a tenu à souligner la mobilisation des jeunes, en citant le mouvement étudiant. En faisant remarquer la présence de plusieurs jeunes et le foisonnement des carrés rouges à la boutonnière de participants de tout âge, il a affirmé que c’est cette même mobilisation qui est nécessaire à la création des coopératives.
Il est impossible de gagner une élection au Québec sans avoir le soutien d’un grand groupe de presse. C’est ce qu’affirmait l’ancien président du Conseil de presse du Québec, Raymond Corriveau*, à l’émission Enquête diffusée le 3 novembre dernier à Radio-Canada. La conduite de l’État serait entre les mains de groupes financiers qui échappent au contrôle des citoyens, pensent plusieurs analystes dont notamment le journaliste et essayiste Hervé Kempf, la vitrine d’un système oligarchique contrôlé par quelques uns au profit d’une minorité.
À l’occasion du Printemps québécois, et au premier chef de la plus longue grève étudiante de l’histoire récente du Québec, la collusion entre les grands groupes de presse et le pouvoir s’est illustrée à plusieurs reprises. Elle a permis au gouvernement Charest de fixer l’attention des citoyens sur la grève étudiante, un sujet qui le fait progresser dans les sondages. La couverture sélective des épisodes violents de la grève, en plus de détourner l’attention du débat fondamental sur les frais de scolarité, a permis d’éclipser encore plus totalement les controverses qui mettent le gouvernement dans l’embarras: Plan Nord, gaz de schiste, exploitation pétrolière dans le golfe du Saint-Laurent, exploitation de l’uranium, réfection de la centrale nucléaire de Gentilly 2, enquête sur l’industrie de la construction et la corruption.
Dès que le conflit étudiant sera réglé, tous ces sujets reviendront sur la table et pourraient menacer la réélection du Parti libéral. L’opposition, qu’elle prenne la forme d’un parti ou d’une coalition, est prête à livrer la bataille et à reprendre le pouvoir. Si elle le fait, elle devra pouvoir compter sur l’appui d’au moins un grand groupe de presse et de plusieurs autres commanditaires. Une fois au pouvoir, elle devra rendre des comptes à ces généreux partenaires.
Ainsi va le jeu de l’alternance, et il pourrait bien emporter avec lui les espoirs du Printemps québécois, portés le 22 avril par 300 000 manifestants. Comment faire en sorte que le Printemps québécois ne soit pas capturé par la politique partisane, au seul profit de la prise du pouvoir par une formation politique? Comment faire en sorte que cette deuxième révolution tranquille apporte non pas seulement un changement de gouvernement, comme la première, mais bien un véritable changement de régime politique?
Au cours de la dernière année, notre équipe a porté un intérêt particulier au dossier de la réforme démocratique. Il se dégage de cette couverture que la seule façon de ne pas reconduire les dynamiques du passé est de créer une véritable constitution, une loi fondamentale qui régit toutes les décisions des élus et qui relève directement des citoyens. Cette constitution ne devra pas être construite par un parti politique, ni par l’Assemblée nationale, car les élus sont en conflit d’intérêt sur cette question.
La suite logique du Printemps québécois, qui lui donnera toute sa portée, c’est donc la convocation d’une Assemblée constituante qui élaborera le nouveau système démocratique du Québec par la rédaction d’une constitution. Il est grand temps que le Québec remplace ses institutions médiévales, coloniales et anglo-saxonnes par une constitution moderne à son image, qui pourra inspirer les autres peuples du monde.
Cette constitution devra prévoir une séparation des pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire. Elle devra aussi enchâsser le droit d’accès à l’information et le financement de la presse indépendante, de façon à protéger ce quatrième pilier de la démocratie des trois autres. L’ensemble de ces nouvelles institutions devra enfin être mis à l’abri de l’influence du pouvoir financier.