Déc 062013
 

Mille douze kilomètres de vélo vers l’identité et le renouveau. Mélanie Carrier et Olivier Higgins ont tourné la caméra dans la plaie originelle pour découvrir qu’un autre Québec est possible. Parcourant les communautés des Premières Nations, de Kanehsatà:ke à Natashquan, en passant par Pessamit et Maliotenam, le duo réalisateur a dessiné les contours indéfinis de la Québékoisie, un espace entrevu, souhaité, rêvé, où les peuples fondateurs et les nouveaux arrivants des derniers siècles se retrouveront ensemble pour construire l’avenir. L’espoir et l’étonnement côtoient la réalité dans ce documentaire routard captivant.

«La vie ne réside pas dans les molécules, mais dans les liens qui les unissent entre elles.» La citation du chimiste et physicien Linus Pauling annonce dès le lever de rideau que l’intention du film est de tisser des liens entre des réalités qu’on a coutume de considérer comme distinctes. Et pour cause: les Québécois ont l’habitude de parler des Premières Nations comme s’ils n’en faisaient pas partie. «Nous autres, eux autres.»

«C’est comme mal vu de fêter la Saint-Jean ici. Mais avec Harper, on préfère être Innus.» – Isabelle Kanapé, Innue de Pessamit, ici avec la coréalisatrice Mélanie Carrier.
Photo: MÖ films

Racines oubliées

Pourtant, au moins la moitié des racines des Québécois sont autochtones. C’est ce qu’explique la démographe Hélène Vézina, qui complétait au moment du tournage une étude sur le génome des Québécois. Elle a voulu connaître la contribution amérindienne au pool génétique canadien-français. «Pour les quatre régions [étudiées], c’est au moins 50%, et c’est dans la région de Montréal que c’est le plus élevé: on atteint presque 85%, explique-t-elle. Plus de la moitié des gens ont au moins un ancêtre amérindien dans leur généalogie.»

Intéressante est la définition du Canadien-français pour les fins de l’étude: «c’est quelqu’un qui a au moins une partie de ses ancêtres qui sont des immigrants venus sous le régime français», précise Mme Vézina. Voilà qui replace les choses en perspective.

Le film met en scène des situations inattendues, comme la quête de Marco Bacon, de l’Université du Québec à Chicoutimi, qui se rend jusqu’à Caen en France pour retrouver ses ancêtres français. L’Innu affirme que sa recherche jette un froid dans son entourage, car certains ne sont pas prêts à accepter leur métissage avec des Blancs.

«La vérité choque» – Malcom Riverin, Innu de Pessamit
Photo: MÖ films

On a tué la mémoire

Le déni est aussi du côté des descendants d’immigrants du régime français. L’anthropologue Serge Bouchard, qui ponctue le film de ses analyses, dénonce la «chape de silence qui va s’établir autour de nos origines métisses, de nos exploits métisses, de notre grandeur métisse», notamment par le contrôle du clergé. «C’est une vaste nouvelle nation métisse, l’Amérique. Mais on va l’assassiner, cette nation-là. On va l’assassiner dans notre culture, dans notre mémoire, on va nous anesthésier, on va euthanasier le Métis. Ça n’a pas existé. Partout en Amérique, il y a eu ce métissage.»

«La vraie question à poser, poursuit-il, c’est: pourquoi nous ne l’avons jamais su? Et pourquoi les Indiens ne savent pas jusqu’à quel point eux-mêmes sont métissés? Et comment les Canadiens-français, qui sont devenus des Québécois, ne savent pas à quel point ils sont métissés. Ça c’est la vraie question. Où est-ce qu’on s’est séparés? Où est-ce qu’on a tué la mémoire? Et où est-ce qu’on a rompu avec nos souches territoriales et historiques amérindiennes?»

«Je me reconnais plus dans les cultures amérindiennes de l’Ouest ou des États-Unis qu’en la religion catholique.» – Eruoma Awashish, peintre atikamekw
Photo: MÖ films

Le drame qui rassemble

Les images d’archives de la Crise d’Oka qui ouvrent le film ne sont pas qu’une introduction: on y rencontrera la sœur du caporal Lemay, abattu pendant l’escarmouche de la pinède. À travers son témoignage, on découvre une fascinante conversion. Peu au fait des Premières Nations, comme la vaste majorité des Québécois, elle a été plongée au cœur de la question par le drame qui a coûté la vie à son frère.

Francine Lemay est devenue un symbole de réconciliation. Poursuivant sa quête de connaissances jusqu’au bout, elle est allée à la rencontre des peuples autochtones, jusqu’à traduire un livre d’histoire mohawk, bénévolement. Ses recherches l’ont menée à identifier des ancêtres mi’kmaq, hurons et algonquins, et à la conclusion qu’elle pourrait avoir sa carte d’Indien! Le caporal Lemay a été tué par l’un des siens. L’un des nôtres, se dira le public.

La Québékoisie

Ce ne sont que quelques tableaux d’un saisissant parcours identitaire, qui mène les spectateurs à traverser la Québékoisie. La quoi? «C’est un espace pour nous, sans politique, qui a des frontières très floues, très vagues, explique la coréalisatrice Mélanie Carrier. C’est un immense territoire où il y a des animaux qui courent, des rivières qui coulent, où il y a plusieurs peuples qui cohabitent. C’est un peu l’utopie, le rêve que ces peuples-là aient envie de danser ensemble à nouveau.»

Pour le coréalisateur Olivier Higgins, cette utopie existe bel et bien. «On l’a sentie en parcourant la route, en rencontrant des gens qui vivent au quotidien et en prenant le temps de discuter avec eux. Cette utopie-là existe d’une certaine façon.»

Anne-Marie et Evelyne Saint-Onge, Innues de Maliotenam, organisent des ateliers dans les écoles partout au Québec avec leur sœur Fernande, pour présenter la culture ancestrale.
Photo: MÖ films

Immigration et Charte des valeurs

«Notre avenir, épilogue Serge Bouchard, c’est non seulement de récupérer nos liens avec les Premières Nations, mais que les Autochtones eux-mêmes redeviennent fiers, que nous on devienne fiers de danser avec eux. C’est exactement le même raisonnement avec l’immigration.»

Pour Mélanie Carrier, il est tout simplement indécent d’exclure les Premières Nations du débat identitaire qui fait actuellement rage autour de la Charte. «Si on parle de « valeurs québécoises », je trouve ça vraiment dommage qu’on n’entende jamais parler de l’apport des Premières Nations à la culture québécoise, en reconnaissant aussi leur culture à eux, et en la valorisant. On cohabite ensemble. Et on fait comme ignorer cette présence-là. Pour moi, c’est inacceptable.»

«Les ancêtres nous permettent de comprendre l’histoire, mais la communauté nous aide à la bâtir» – Marco Bacon.

Québékoisie a pris l’affiche au Cinéma Cartier de Québec jusqu’au 9 janvier.

Déc 042013
 

Les Mi’kmaq d’Elsipogtog s’opposent à la fracturation hydraulique. Les Mohawks de Kanehsatà:ke veulent bloquer l’oléoduc d’Enbridge. Les Malécites de Cacouna font face au projet de terminal pétrolier de TransCanada. Les Innus ont marché contre le Plan Nord et assistent maintenant à la reprise de l’exploitation minière à Schefferville. Même le gouvernement du Québec peine à faire adopter une nouvelle loi pour tenter d’encadrer ce secteur. Pendant que s’enrichissent les multinationales, la tragédie des Premières Nations prend un nouveau visage, qui les place à l’avant-garde de la lutte pour le sauvetage des écosystèmes et du bien commun. Le journal Ensemble s’est rendu à Schefferville, à la rencontre de la blessure identitaire, à la recherche d’une réponse collective.

Il faut prendre le train pendant plus de treize heures pour traverser le Nitassinan, territoire ancestral des Innus, sur les quelque 600 km qui séparent Sept-Îles de Schefferville. Tout droit vers le Nord, la ligne ferroviaire se poursuivra bientôt jusqu’à Kuujjuaq. La reprise des mines et le développement du Plan Nord dopent les infrastructures, mais les trains de minerai ont toujours la priorité sur ceux des humains.

Essimeu «Tite» McKenzie, Innu de Matimekush, est retourné sur les lieux du tournage du film Une tente sur Mars pour livrer le fond de sa pensée.
Vidéo: Nicolas Falcimaigne

La boom town fourmille de gros pick-ups qui zigzaguent dans les rues entre les cratères hérités des trente ans d’abandon. Depuis la fermeture des mines en 1982, la communauté innue de Matimekush/Lac-John a été isolée. Schefferville a même été fermée quelques années et sa population expropriée, sous le gouvernement de Robert Bourassa. C’est dans un milieu déstructuré que les mines ont été relancées en 2011.

«Il y a trois ou quatre ans, tu voyais un pick-up passer à toutes les heures. Maintenant, t’as des chars qui valent 40000$, des quatre portes», illustre Essimeu «Tite» McKenzie. Innu de Matimekush, il a été le protagoniste principal du film Une tente sur Mars, qui brossait en 2009 le grinçant portrait de la désolation interminière.

Tout droit vers le Nord, la ligne ferroviaire se poursuivra bientôt jusqu’à Kuujjuaq. La reprise des mines et le développement du Plan Nord dopent les infrastructures, mais les trains de minerai ont toujours la priorité sur ceux des humains.
Photo: Nicolas Falcimaigne

M. McKenzie a connu 1982. Il redoute déjà la fin de l’actuelle relance. «Ça c’est des gens qui comprennent quoi? Je sais pas, moi. Il y en a qui disent qu’en 2018, ça va être fermé. Il y en a qui disent en 2022. Ils construisent parce qu’ils savent qu’en deux ans ils vont avoir ce qu’ils ont investi. Une fois la mine arrêtée, on va faire un documentaire: Une tente sur Pluton, en 2022.»

Rares sont les Innus comme lui, prêts à s’exprimer ouvertement. Une loi du silence règne, alors que quotidiennement se côtoient travailleurs et non-travailleurs miniers, élus, Innus sédentarisés, Blancs natifs, Métis. Tous sont attachés au destin de Schefferville et de ses mines.

Jamais ne s’arrête l’extraction dans ce chantier pharaonique.
Photo: Émilien Falcimaigne

«Les camions qui circulent, c’est des 25 tonnes, des 34 tonnes. Ils sont payés combien?», s’interroge M. McKenzie. «Ils s’en fichent de ce qui va arriver à nos petits enfants. Tout ce qui compte, pour eux autres, c’est leurs petits enfants. Ils viennent de Montréal, Toronto, États-Unis. Mais nous, ils vont nous lâcher. Puis avant de partir, ils vont pleurer, tandis qu’on va être ici, nous autres, sans pleurer. Ils vont pleurer devant la caméra.»

Pour ou contre?

François Durette, prospecteur indépendant, est né à Schefferville d’un père soudeur et d’une mère enseignante. Selon lui, la communauté est divisée. «Il y en a qui sont pro-mines, mais il y en a qui sont complètement contre.» Ceux qui sont pro-mines, c’est parce qu’ils y trouvent du travail, admet-il. «Il y a aussi l’histoire que ça empiète sur certains territoires de pêche et de chasse. Ça a certains impacts négatifs, c’est sûr.»

L’accès aux sites abandonnés est restreint, mais la circulation des Innus est tolérée.
Photo: Nicolas Falcimaigne

Un Innu, qui a requis l’anonymat et que nous appellerons Sam, rappelle que «pour l’acceptation sociale, au niveau de Matimekush/Lac-John, 52% des gens ont voté. Les gens qui ne voulaient rien savoir [de la mine], ils n’ont pas voté. 52% ont dit oui et 48% ont dit non. Si le monde qui était silencieux avait voté, ça n’aurait pas passé.»

Impact social

«Les employés des mines qui ne viennent pas d’ici, ils n’ont pas le droit de sortir en ville, a confié un travailleur minier innu qui ne souhaite pas être identifié et que nous nommerons ici Mat. Il y a eu des problèmes un peu avec le harcèlement, harcèlement sexuel surtout. Les gars viennent ici, deux trois semaines en ligne. Ils sortent, puis ils veulent se ramasser une p’tite fille.»

La mine a apporté son lot de problèmes sociaux à la communauté innue. «Il n’y avait pas d’argent ici avant, rappelle M. McKenzie. Quand l’argent est arrivé, la drogue est arrivée, la consommation de substances est arrivée.» Mat est passé par là: «C’était chaque fin de semaine, c’était des mille piastres, man, que je dépensais. Parce que je gagnais beaucoup et j’étais capable, moi, de fournir dix personnes pour une fin de semaine à pas dormir et juste boire. J’achetais aussi de la drogue.»

La mine a apporté son lot de problèmes sociaux, également à la communauté des Naskapis de Kawawachikamach, à quelques minutes de route de Schefferville.
Photo: Nicolas Falcimaigne

Colonialisme nouveau genre

«Le colonialisme, c’est exactement ce qu’on vit avec l’exploitation des mines, ajoute Sam. De l’autre bord de la terre, les Indiens et les Chinois ont besoin des ressources. Présentement, ça nous affecte ici dans le nord, mine de rien. Le colonialisme, ce n’est plus le pouvoir politique qui le fait, c’est le pouvoir économique.»

Des millions de dollars sont investis dans la structure de production en construction. Le train passera sous ce dôme et repartira chargé de boulettes de fer.
Photo: Émilien Falcimaigne

«Pour l’instant, toutes les mines sont au Labrador, mais pour les Innus, la frontière Québec-Labrador, ça n’existe pas, explique-t-il. Il y a des projets d’exploration, mais pas de mine à court terme. On a des ententes entre les compagnies minières et les quatre nations innues.» C’est loin du Klondike: «Les profits vont aux compagnies, dénonce Mat. J’ai vu des chiffres. Avec un seul mois de profit, on rénoverait toute la ville.»

Le spectre de la ville-fantôme

François Durette s’est mobilisé contre l’expropriation dans les années 1980. «On a formé un comité de citoyens dont j’étais le président. Les premiers négociateurs du ministère qui débarquaient ici, ils donnaient des montants dérisoires. Avec les avocats, on a eu un peu plus, mais on a perdu nos maisons pareil. Quand ils ont décidé de ne pas fermer, c’était quelques années après. Et nous autres, on était partis et éparpillés à la grandeur de la province.»

François Durette pose dans sa serre, probablement la plus nordique du Nitassinan.
Photo: Nicolas Falcimaigne

Comment faire pour éviter de revivre la même chose dans quelques années, quand les nouvelles mines fermeront? «Il faut apprendre aux jeunes à ne jamais oublier qu’ils sont autochtones, faire des projets éducatifs sur les savoirs traditionnels, la survie», croit Mat.

Il envisage aussi que les Innus pourraient prendre le contrôle du développement minier. «Dans 30 ans, qu’est-ce que ça va être? Ça se peut que les Innus gèrent une mine. On n’aura plus besoin des Blancs. C’est notre roche, ça, c’est nous qui occupons le territoire. Là un Blanc vient et prend ce qui nous appartient. Déjà, je connais du monde qui met son argent dans les mines.»

À Lac-John, une statue de la Vierge contemple l’exploitation du territoire.
Photo: Nicolas Falcimaigne

Du même auteur, lisez le compte-rendu du film Une tente sur mars, paru en 2010 dans le journal culturel devenu depuis la Rumeur du Loup: Cinéma politique et poétique.

Découvrez le film Une tente sur Mars, de Martin Bureau et Luc Renaud, avec Essimeu «Tite» McKenzie.

Déc 012013
 

Ce n’est pas l’habituel Victor-Lévy Beaulieu bagarreur qui a accueilli la presse régionale chez lui, ce mercredi d’été où il lançait Désobéissez!. À tel point qu’il fut difficile de lui arracher un portrait un tant soit peu combatif, entre anecdotes, citations et souvenirs de jeunesse, tout sourire. Non, c’est plutôt la force tranquille de la nature qui l’animait. Celle qui attend son heure pour sonner le glas d’une époque et d’une humanité schizophrène. C’est cette force qui transcende les 180 pages du livre rouge de l’écrivain pistolois. Page après page, il pose les pierres de la saine indignation, celle qui se traduit par la désobéissance.

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Déc 012013
 

À l’approche de Noël, tu appréhendes la conversation pénible avec ce mononcle qui prend souvent un verre de trop. L’an dernier, il t’avait engueulée parce que tu veux sauver la planète. D’abord amical, il t’avait gentiment traitée d’idéaliste. Puis il était devenu condescendant: «Vous autres, les jeunes, vous croyez pouvoir tout changer, mais garder votre iPhone!» Enfin, il s’était emballé, t’accusant de vouloir bloquer tous les projets: l’emploi, la croissance, la technologie qui peut nous sauver… La tante s’en était aussi mêlée et le conflit de canard était passé de travers. Bref, l’hystérie.

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Nov 012013
 

«Papa, pourquoi le premier ministre attaque le Québec?» Du haut de ses onze ans, elle avait entendu le bulletin télévisé, annonçant que tous les partis de l’Assemblée nationale du Québec dénonçaient d’une même voix la contestation de la loi 99 par Stephen Harper, premier ministre du Canada. «Euh, eh bien, ma grande, c’est parce qu’il ne veut pas qu’on se sépare du Canada, répond le papa hésitant, pas certain d’y croire lui-même. En fait, c’est bizarre, parce que le résultat pourrait bien être l’inverse, et c’était prévisible.» De grands yeux perplexes le fixaient.

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Nov 012013
 

Des décennies sans indexation, des droits qui s’évaporent, la stabilité qui se compte en nombre de mots, un horaire qui frise le chaos. Hier artisans principaux de la liberté d’expression, les journalistes ont vu l’expression de la liberté changer de sens. Le journaliste est devenu journalier. Ne serait-il pas temps de rétablir au moins le minimum?

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Nov 012013
 

«Maintenant qu’on emploie moins d’employés permanents, je pense qu’il va falloir une loi pour protéger les pigistes.» Le journaliste Jean-François Lépine, analyste international indépendant, a ainsi résumé l’enjeu qui touche les quelques 600 journalistes indépendants du Québec. Lors du congrès de la Fédération professionnelle des journalistes du Québec (FPJQ), du 22 au 24 novembre dernier, le journalisme indépendant a été sous les projecteurs. Ensemble a interrogé les journalistes présents, non seulement les pigistes, mais surtout les salariés, les professeurs, et même les plus connus du public. La grande majorité est en faveur d’une loi sur la négociation collective des conditions des journalistes indépendants.

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Oct 012013
 

Depuis la fin du XXe siècle, des citoyens se mobilisent pour favoriser la persévérance scolaire de leurs jeunes, et leur permettre de se qualifier dans un métier valorisant et de prendre leur place dans leur région. Depuis bientôt quinze ans, des gens ordinaires suent sang et eau pour donner un avenir à des jeunes pour qui le moule du système ne rime à rien. Ces coopératives d’éducation, les Maisons familiales rurales (MFR), ont fait leurs preuves depuis longtemps, atteignant avec leurs jeunes présumés décrocheurs des taux de réussite qui font bleuir d’envie les polyvalentes. Et l’État tarde encore à les intégrer dans l’offre de services officielle du ministère de l’Éducation.

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Oct 012013
 

Nous avons patiemment suivi plusieurs sessions de la Commission sur les enjeux énergétiques, de Rimouski à Québec: enregistré, interrogé, noté des contacts pour des entrevues complémentaires, filmé et photographié. Nous nous sommes étonnés du peu de participation de la population, hors les personnes venues déposer un mémoire. Sans doute était-elle trop occupée à s’entredéchirer le tissu laïc dans ce psychodrame de la Charte, déclenché par ce gouvernement et entretenu par les médias de masse. Mais tout cela est vain maintenant: en dévoilant sa politique économique, la semaine dernière, ce gouvernement a annoncé ses couleurs sans attendre le rapport de la Commission. Quoi qu’en dise la population, il y aura donc exploration pétrolière sur Anticosti, dans le golfe du Saint-Laurent et en Gaspésie.

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Oct 012013
 

Le dépanneur ferme dans votre petit village si agréable, juché au cœur des montagnes laurentiennes, emportant avec lui l’unique station-service à des lieues à la ronde? Pas de panique: ça s’est déjà passé ailleurs. Partout au Québec, des équipes de recherche étudient des situations réelles de développement rural et en tirent des leçons qui pourraient inspirer d’autres communautés. Pour que ces études sur l’économie de proximité soient utiles aux municipalités, aux organismes de développement et aux personnes engagées dans leur localité, elles ont été résumées dans un outil interactif: Un visage à la carte. Produit par l’Alliance de recherche Universités – Communautés – Développement territorial et Coopération (ARUC-DTC), cet outil en ligne a été rendu public fin septembre. En cette Semaine de la coopération, le journal Ensemble vous en offre une visite guidée.

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