Pasaia, journal Le Mouton Noir – Telle est la devise d’Ibaialde, l’association des rameurs d’Angelu (Anglet): « Sport, culture, café et cognac ». Pour les Basques, la culture et le sport vont de paire. Cette association le prouve en organisant, à la force de son bénévolat, de grands soupers culturels en marge des expéditions sportives dans le golfe de Biscaye. C’est lors d’un de ces soupers qu’ils ont accueilli la délégation du Parc de l’aventure basque en Amérique (PABA), pendant sa mission socioéconomique en mars dernier.
La mission avait en effet pour objectif non seulement de développer les liens culturels, mais également de susciter des projets sportifs avec le Pays basque.
Ibaialde: « côté fleuve »
Les rameurs d’Ibaialde avaient déjà créé l’événement en remontant le fleuve Saint-Laurent à bord d’une trainière il y a quelques années. L’expédition Indianoak était partie de Sept-Îles et avait atteint Trois-Pistoles quelques semaines plus tard, non sans avoir joyeusement animé les communautés côtières tout au long du parcours. Michel Lastiri, qui avait pris part à l’expédition, s’en souvient encore avec émotion. Il insiste sur l’intérêt de réaliser des échanges sportifs, culturels et culinaires, pour toutes les tranches de la population.
Avec Ibaialde, il projette d’ailleurs de répéter l’expérience prochainement, en longeant la Gaspésie à bord de plusieurs plus petites embarcations, appelées bateleku et proches parentes des doris utilisés traditionnellement dans le golfe du Saint-Laurent pour la pêche à la morue. Le tout se terminerait par une grande fête au PABA.
Sport et archéologie font bon ménage à Pasaia
Si l’expédition Indianoak fait rêver, celle qu’a mené Xabier Agote à la tête de Albaola elkartea en 2006 force l’admiration. Les rameurs d’Apaizac Obeto ont rallié Québec et …Red Bay (Labrador), en six semaines. Et ce, à bord de répliques exactes des biscayennes du XVIe siècle, les baleinières basques. Ces chaloupes massives accueillent une dizaine de rameurs et étaient utilisées pour la chasse à la baleine.
Xabier Agote, président et charpentier naval au chantier Ontziola de l’association Albaola, se prépare maintenant à reconstruire le mythique galion San Juan, qui a sombré à Red Bay en 1565, pour traverser l’Atlantique à son bord jusqu’aux côtes du Labrador. Red Bay, c’est l’autre lieu historique national au Canada consacré à la chasse à la baleine par les Basques au XVIe siècle. Un musée de Parc Canada y est installé et bénéficie d’un financement au fonctionnement, alors qu’à Trois-Pistoles les bénévoles soutiennent à bout de bras les coûts fixes du PABA.
Pelote basque
La pelote basque, sport national, est enseignée dès le plus jeune âge au Pays basque. La délégation du PABA a rencontré plusieurs intervenants du monde de la pelote basque pour favoriser son développement au Québec. Dès son ouverture, en 1996, le PABA était doté d’un fronton de pelote basque, ce qui fait de Trois-Pistoles la seule localité ainsi équipée au Canada. Toutefois, ce fronton avait été construit pour illustrer la thématique plutôt que comme installation sportive. Il est orienté sud-ouest et donc à contre-jour tout l’après-midi.
Un mur à gauche pistolois ?
Les représentants des fédérations de pelote basque ont révélé qu’il avait été construit comme un fronton dit « place libre », mais selon les standards du fronton mur-à-gauche, avec une longueur réglementaire de 36 mètres (beaucoup trop courte pour une place libre). Il suffirait donc d’ajouter le mur à gauche pour en faire une installation réglementaire pour les compétitions internationales. Ce faisant, les experts recommandent évidemment de le couvrir pour permettre la pratique intérieure tout l’hiver.
Selon Dominique Boutineau, président de la Fédération internationale de pelote basque, cet aménagement en ferait aussi une salle polyvalente où d’autres sports et des événements culturels pourraient se tenir toute l’année.