Avr 012014
 

Les horizons francophones et anglophones de la coopération canadienne sont désormais réunis sous un même ciel: Coopératives et mutuelles Canada (CMC). Issue de la fusion entre la Canadian cooperative association (CCA) et le Conseil canadien de la coopération et de la mutualité (CCCM), cette nouvelle entité est présidée par Léo Leblanc, de Coop Atlantique, avec Denyse Guy au poste de directrice générale. Le journal Ensemble s’est entretenu avec M. Leblanc pour prendre le pouls de ce nouveau-né.

Nicolas Falcimaigne, Journal Ensemble: Quels avantages donnera cette fusion face aux interlocuteurs gouvernementaux et dans la société en général?

Léo Leblanc, président de Coopératives et mutuelles Canada (CMC): Quand les anglophones parlent d’une voix et les francophones parlent d’une autre voix, ça devient difficile pour le gouvernement de prendre des décisions. C’est donc important que les deux organismes s’entendent et arrivent aux différents paliers de gouvernement avec une seule voix. La réalité, c’est que les membres travaillent déjà ensemble. Il y a plusieurs alliances, du travail qui se fait à plusieurs niveaux.

N.F.: Quels obstacles avez-vous rencontrés dans la création de la nouvelle organisation?

L.L.: Le plus difficile était de se rendre au point où les gens sont confortables. Comment va-t-on diriger l’organisation et comment va-t-on s’asseoir à la table pour discuter? Il y avait des discussions entamées depuis presque 70 ans sur les avantages de se réunir et là, finalement, il y a des gens qui sont des chefs de file, qui sont très confortables à ce point-ci de l’histoire des coopératives et qui disent: «Oui, on va travailler ensemble, nos membres ont commencé depuis longtemps et on a un avantage à le faire, surtout pour contrer la grosse compétition internationale qui arrive sur nos territoires.»

N.F.: Il y avait des inquiétudes du côté linguistique, non? Certains francophones étaient inquiets de la représentation qu’ils auraient et, du côté anglophone, on s’inquiétait de la force du réseau coopératif francophone.

L.L.: Oui, il y a des personnes qui ont des inquiétudes, mais quand on regarde la réalité, les gens travaillent déjà ensemble à travers les deux groupes linguistiques. Coop Atlantique, par exemple, est une organisation qui travaille avec des anglophones et des francophones depuis 1927. Donc, pourquoi les chefs de file ne pourraient-ils pas travailler ensemble?

N.F.: Maintenant qu’on a un mouvement qui est uni, quels seront ses premiers combats auprès du gouvernement Harper?

L.L.: On a plein de solutions qui pourraient aider le gouvernement à peut-être développer des stratégies dans les différents secteurs. Dans le secteur de l’habitation, par exemple, on a besoin, à travers le pays, d’habitations pour les personnes âgées. Il y a des coopératives qui oeuvrent déjà dans ce domaine-là depuis plusieurs années et elles ont des solutions qui fonctionnent.

On va s’asseoir avec le gouvernement fédéral et on aura des discussions sur nos préoccupations. Peut-être que dans les propos que l’on va échanger, il y aura des solutions qui vont sortir et qui vont être gagnantes pour les coopératives et pour le pays.

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Le lancement de CMC est l’aboutissement de plusieurs années de discussions, qui ont été couvertes par le journal Ensemble:

  • Dossier sur la démarche de fusion en 2012 (cliquer sur l’image de l’édition dans le texte, ci-haut)
  • Et un article lors du congrès de Halifax en 2011:

 

03 juillet, 2011

Les mouvements coopératifs francophone et anglophone canadiens n’avaient pas tenu un congrès conjoint depuis celui de 2008 à Winnipeg. Cette fois-ci, ce sont les membres du Conseil canadien de la coopération et de la mutualité (CCCM), de l’Association des coopératives du Canada (ACC), du Conseil coopératif acadien de la Nouvelle-Écosse…