Nov 292011
 
Le mouvement d'occupation donne de l'audace aux organisations qui œuvrent pour le changement social partout sur la planète. Photos: N.Falcimaigne

Samedi de mobilisation à Montréal. Au lendemain de l’éviction des Indignés du Square Victoria, le second Sommet Génération d’idées (GEDI) et le premier Forum des Artisans du changement mobilisaient plus de 500 personnes. Pendant ce temps, une assemblée générale du mouvement Occupons Montréal réunissait également une foule considérable au pied de la tour de la Bourse. Ces trois visages du changement social se réclament d’une même volonté de passer des paroles à l’action.

La Place des Peuples (Square Victoria) avait pris un air sinistre en ce samedi matin. Un vent froid sifflait entre les arbres décharnés, qui se tiennent maintenant seuls là où, quelques heures auparavant, le petit village irréductible assiégeait encore la tour de la Bourse. « On est tristes, c’est notre maison qui a été détruite », confie Jeanne Létourneux, étudiante et membre de l’équipe de facilitation pour les assemblées générales. Pas pour longtemps : à midi, une assemblée générale s’y réunit pour planifier la poursuite du mouvement.

Occuper Montréal, sans camper

L’assemblée générale de samedi a décidé que des assemblées de quartier se tiendraient en plusieurs lieux tous les vendredis à 18h et qu’une assemblée générale hebdomadaire rassemblerait le mouvement sur la Place des Peuples le samedi à 12h, tandis que le dimanche serait consacré à la mise en action des décisions prises pendant ces assemblées.

Amir Khadir résume l’enjeu en entrevue vidéo:

Le député et porte-parole de Québec Solidaire, Amir Khadir, rencontré sur place, résume l’enjeu : « Comment peut-on vraiment penser qu’il y a une démocratie quand il y a des millions de gens qui peinent à survivre et une poignée de personnes qui possède des milliards de richesses et qui, non contents d’avoir le pouvoir économique, se sont emparés aussi de nos institutions démocratiques. C’est évident qu’il y a un message uniforme de la place Tahrir à la Place des Peuples, que le temps des dictatures est révolu, qu’elles soient militaires ou financières. »

Mme Létourneux, qui a animé l’assemblée, croit que le mouvement d’occupation donne de l’audace aux organisations qui œuvrent pour le changement social partout sur la planète. « C’est mondial, ça nous donne de l’énergie, on travaille ensemble. »

Les Artisans du changement s’organisent

Pendant ce temps, au pavillon des sciences de l’Université du Québec à Montréal (UQAM), le premier Forum des Artisans du changement (ne pas confondre avec l’émission du même nom) réunissait 215 participants, soit plus du double des attentes du groupe de cinq organisateurs et de dix bénévoles à l’origine de l’événement. Encore une fois, la mobilisation est sur toutes les lèvres.

« On est un terreau, lance Marie-Françoise Bunod Gentil, co-organisatrice. On propose l’espace et l’information qui peuvent inspirer les gens pour qu’ils se mobilisent dans leur milieu et qu’ils organisent des groupes de transition et des jardins communautaires en permaculture. » Outre ces deux thèmes centraux, les participants ont pu découvrir le leadership collaboratif, les écocommunautés et l’alimentation vivante, autant de sujets généralement peu connus par le grand public.

Marie-Andrée Mathieu, maraîchère du Potager enchanté, est venue d’Amqui en Gaspésie pour participer à ces discussions. « On sait qu’il va y avoir des changements… Comment nous, les humains, pourrons nous adapter pour survivre ? Ici, il y a des pistes, des outils et surtout du réseautage. On trouve dans cette journée la force de retourner chez soi avec une force d’amorcer ou de continuer des gestes concrets de changements positifs dans nos communautés. »

Génération d’actions, la suite

Toujours dans le même quadrilatère, au Palais des congrès, plus de 300 jeunes s’étaient rendus au second sommet Génération d’Idées. C’est à partir des conclusions du premier sommet, tenu à la même date l’an dernier, que les participants étaient invités à élaborer des solutions concrètes pour passer à l’action et s’engager à le faire. « Nous analysons ces questions-là avec nos propres yeux et on adopte des solutions qu’on peut mettre en œuvre nous-même », a témoigné Fimba Tankoano, participant.

D’autres participants ont déploré que les questions à discuter aient déjà été choisies, en fonction des échanges de l’an dernier. « J’ai quitté mon atelier de ce matin parce que c’était trop orienté », dénonce Martin Poirier, militant contre l’exploitation des hydrocarbures. L’atelier Ressources naturelles était régi par la question « Quel modèle pour l’exploitation des hydrocarbures et du minerai : nationalisation ou redevances ? », alors que l’exploitation elle-même ne fait pas l’objet d’un consensus au Québec.

Pour Suzanne Tremblay, mentor, il s’agit surtout d’une occasion d’écouter ce que les jeunes ont à dire. « Je trouve ça très stimulant de voir des jeunes, qu’on croit souvent cyniques et peu engagés, consacrer une fin de semaine pour réfléchir, discuter d’idées, chercher des solutions et les proposer. » Le rôle de mentor consiste à aider les jeunes participants à préciser leurs idées de solutions, en fonction de la réalité et de l’expérience acquise par les mentors dans l’espace public.

C’est à la tête d’une équipe d’une vingtaine de bénévoles que Paul St-Pierre-Plamondon a organisé ce deuxième forum. « On arrive à la limite du bénévolat », confie-t-il, essoufflé. Il faudra sans doute créer une organisation pour porter Génération d’idées vers l’avenir. Questionné sur les événements de la Place des Peuples, le jeune avocat salue le fait que les Indignés sont catalyseurs de changement et souligne que ce qu’ils disent est fondé, tout en précisant que l’approche GEDI n’est pas dans l’indignation. « On n’est pas dans la colère, on est à la recherche des solutions, mais il y a une complémentarité. Il y avait sept millions d’indignés au Québec quand on a appris le scandale de la construction », rappelle celui qui a lancé l’Opération balai devant l’Assemblée nationale.

Nov 032011
 

Était-ce le lancement national de l’Année internationale des coopératives ? L’Organisation des Nations Unies (ONU) marquait le lancement mondial lundi à New-York, en présence notamment de Hélène Simard, présidente-directrice générale du Conseil québécois de la coopération et de la mutualité, et de Monique Leroux, présidente du Mouvement Desjardins. Le lendemain, Mme Simard participait à Rouyn-Noranda au premier Forum régional coopératif, organisé par la Coopérative de développement régional (CDR) de l’Abitibi-Témiscamingue et le Pôle régional d’économie sociale. Plusieurs représentants nationaux et régionaux, des coopératives et des agents de développement, ont répondu à l’appel, dans la capitale du cuivre.

Pour Denis Martel et Mario Tardif, respectivement président et directeur général de la CDR, il était important de tenir le premier forum en Abitibi-Témiscamingue. « Nous souhaitions faire connaître les liens et la collaboration que l’on a avec le Pôle d’économie sociale, qui est une particularité spécifique à la région et qui nous permet de développer encore plus les valeurs d’intercoopération et d’économie solidaire », a souligné M. Martel.

« Pour notre région, le forum d’aujourd’hui met la table sur certains sujets, a ajouté M. Tardif. Mais notre souhait, avec les partenaires des MRC, c’est d’aller plus loin, plus en profondeur sur certains enjeux. » La CDR souhaite en effet tenir cinq forums territoriaux pendant l’année 2012, au terme desquels plusieurs projets coopératifs verraient le jour. Deux forums sont déjà au calendrier de l’an prochain. Leurs thèmes seront définis à partir d’une identification préalable des besoins et viseront à « démontrer que la formule coop peut être une solution ».

Urgence écologique et crise institutionnelle

En conférence d’ouverture, Le professeur Louis Favreau, titulaire de la Chaire de recherche en développement des collectivités (CRDC) de l’Université du Québec en Outaouais, a posé les balises du contexte auquel l’économie sociale et solidaire peut apporter une réponse. L’urgence écologique, qui a aussi fait l’objet d’un article complet sur le carnet du chercheur, s’est imposée comme un facteur global qui doit mobiliser la « force de proposition et d’interpellation à l’échelle planétaire » dont disposent les acteurs de l’économie sociale et solidaire. M. Favreau a tenu à souligner que ce secteur représente 10 % du produit intérieur brut (PIB), 10 % des emplois et 10 % de la finance mondiale (Babekew Ashagrie, OIT, 2011).

Autre moment fort, pendant la conférence de fermeture, Claire Bolduc, présidente de la coalition Solidarité rurale du Québec (SRQ), s’en est prise à la perte de contrôle des institutions, que ce soient l’État ou les structures coopératives, associatives et syndicales. « À commencer par l’État, qui oublie les solidarités qui ont conduit à constituer le Québec, c’est l’échec des institutions, qui ont perdu de vue ce pourquoi elles étaient là, leur mission, leur mandat, leur rôle et qui elles doivent servir », a laissé tombé celle qui habite la région du Témiscamingue, rappelant le rôle de vigilance qui doit être exercé par les citoyens et les membres de ces institutions.

Outils concrets pour les coopératives de la région

Le forum a surtout été l’occasion pour les coopératives de la région de se rencontrer et de participer à des ateliers concrets, entre autres sur des techniques de gestion, des perspectives de développement et des outils promotionnels. « Je me suis inscrit dans un atelier où on parlait de marketing et de développement d’outils pour mieux vendre, pour aller chercher de nouveaux clients. », a témoigné Maurice Duclos, directeur général de la Coopérative de solidarité du journal culturel de l’Abitibi-Témiscamingue, mieux connu sous le nom de L’Indice bohémien.

Tout en constatant que l’application concrète des principes énoncés en conférence d’ouverture n’était pas évidente, M. Duclos a tenu à souligner que L’Indice bohémien, en tant que coopérative, est à but non lucratif et imprime son journal sur un papier écologique (Eco pack). Le mode de distribution de l’édition papier, par points de chute, permet de rejoindre environ trois lecteurs par exemplaire, comparativement à 1,8 chez les hebdos distribués dans le publisac. Le créneau de spécialité (culture) fait aussi en sorte que le temps consacré à la lecture du journal soit plus de quatre fois supérieur. La coopérative de solidarité, fondée il y a deux ans, regroupe plus de 200 membres utilisateurs (annonceurs) et membres de soutien (lecteurs) et s’autofinance à 70 %.

Richard Grondin, directeur général de la Coop de solidarité multiressources L’Union de Laforce, a suivi l’atelier qui se déroulait en avant-midi et en après midi sur les techniques de gestion. « Ça nous a donné un coup de pouce, une formation pour nous aider à innover et à avancer. Ce que j’ai aimé, c’est qu’ils m’ont demandé un exemple dans notre entreprise, donc ils ont pris notre cas et ils m’ont donnée des pistes de solutions. » Sa collègue et conjointe Ginette Morin, présidente, a voulu en apprendre davantage sur les outils de promotions et les façons de se « faire connaître, de diversifier notre image. Il faut trouver quelque chose qui va être innovant, parce que c’est ça notre affaire : on innove beaucoup dans notre petite place. » Leur coopérative, qui exploite les produits forestiers non ligneux, qui fait de l’aménagement forestier et qui développe l’agriculture biologique et l’écotourisme dans une municipalité d’environ 150 habitants, soulignera son premier anniversaire le 12 novembre.

Oct 222011
 

À quelques pas du Palais des congrès, où s’est tenu cette semaine le Forum international de l’économie sociale et solidaire (FIESS), plus de 150 tentes et près de 300 occupants assiègent la place de la Bourse. Une grande partie des délégués au congrès sont sortis en force mardi dernier pour leur exprimer leur soutien (voir article). Le congrès est terminé, les avions ont ramené les représentants de plus de 60 pays à la maison, et les occupants du Square Victoria sont toujours sous la tente pour réclamer une société plus juste et démocratique.

Afin de mobiliser les citoyens, les occupants organisent des activités culturelles toute la fin de semaine entre 10h et 22h, sous le thème de la « créativité réflexive et réflexion créative ». Ils ont sollicité la participation de plusieurs personnalités du milieu artistique québécois, notamment Hugo Latulippe qui y présentera en avant-première son documentaire République, un abécédaire populaire, dimanche à 19h.

« Pour une économie dans les mains des 99 % »

Les organisateurs du FIESS ont invité les Indignés à s’adresser aux congressistes pendant la cérémonie de clôture, jeudi. C’est Carminda Mac Lorin qui a pris le micro pour exprimer sa reconnaissance envers les délégués qui ont exprimé mardi leur soutien aux « 99 % ». Car, comme le précise Daniel Tygel, secrétaire exécutif du Forum brésilien d’économie solidaire, nous sommes tous ici les 99 %.

M. Tygel, qui a pris la parole au Square Victoria mardi, s’étonne que plusieurs participants, et même des journalistes, ne semblent pas réaliser qu’ils font partie des 99 %. « Plusieurs jeunes qui sont ici ont participé au 15 octobre dans plusieurs villes, ils sont venus pour le Forum et ils vont retourner là-bas. Ce n’est pas distinct. » Il propose un slogan commun qui rassemble l’économie sociale autour du mouvement des Indignés : « Pour une économie dans les mains des 99 % »

« On est ici parce qu’on est des constructeurs, des rêveurs, on croit à l’économie sociale et solidaire. Tous les mouvements des Indignés, c’est la même chose qu’ils veulent, c’est la remise en question du modèle économie traditionnel. Et nous, ce qu’on veut, c’est que le modèle d’économie sociale et solidaire soit le modèle majoritaire. », confirme Marie-Andrée Lespérance, participante de Montréal qui occupe également la place depuis le 15 octobre.

Une microsociété mobilisée

Carminda Mac Lorin dresse un portrait enthousiaste de la microsociété mise sur pied par les Indignés au pied de la tour de la Bourse. « C’est fou de voir toutes les initiatives qui naissent et qui se mettent en place. La cuisine est une initiative concrète, visible, mais il y en a beaucoup d’autres. Il faut travailler, apprendre à discuter, à écouter, à changer d’avis. C’est un milieu tellement dynamique, mais tellement démocratique aussi. L’occupation c’est pour moi le début de quelque chose de vraiment tangible. C’est une école. C’est merveilleux de voir l’énergie qui règne, l’ouverture généralisée. On est là pour faire quelque chose ensemble. Les gens se remercient, se regardent dans les yeux. »

Toutes deux ont amené leur enfant en bas âge. « il y a plein d’enfants, des activités pour eux, un coin famille en fait. On est toutes un peu du même avis que dormir là avec des enfants, c’est froid un peu. Il y a beaucoup plus de gens qui occupent que ceux qui dorment. Il y a beaucoup de gens qui y vont à tous les jours ou qui y vont quand ils peuvent, qui sont en train de mobiliser leur réseau. » L’assemblée est un moment privilégié pour soutenir le mouvement, tous les soirs de semaine à 18h ou à 15h la fin de semaine.

Détermination

Questionnées sur la détermination qui anime les occupants, Marie-Andrée Lespérance soutient qu’« il y en a qui sont très déterminés à rester là longtemps, à rester pour l’hiver s’il le faut, qui sont en train d’écrire un guide de survie pour l’hiver. » « Même moi qui ne dors pas là, complète Carminda Mac Lorin, je me sens très déterminée. Je ne lâcherai pas. J’attends ce moment depuis longtemps et je pense qu’il y a pas mal de gens dans mon cas qui sont aussi déterminés. Depuis le moment où j’ai entendu qu’il y aurait une occupation à Montréal, j’ai regardé sur Facebook et j’ai appelé les gens autour de moi et on a commencé à faire des trucs depuis le premier instant et on n’a pas arrêté une seule seconde. »

Juil 032011
 

Halifax, journal EnsembleCréer des liens coop. C’est le thème du Congrès qui a réuni le mouvement coopératif canadien à Halifax du 27 au 29 juin dernier. Francophones et anglophones de partout au Canada ont consacré leur semaine à discuter ensemble de la création d’une organisation qui regrouperait tout le mouvement coopératif du Canada, sans distinction linguistique. Cette question soulève évidemment l’enjeu de la protection des minorités francophones. Le mouvement coopératif réussira-t-il à surmonter l’obstacle redouté par toute la classe politique canadienne ? Une occasion de vérifier si la coopération se passe de frontières.

« On parle ici de la création d'une nouvelle entité bilingue, qui pourrait parler d'une voix forte au niveau des gouvernements et qui pourrait mieux desservir, sans duplicata, les coopératives à travers le Canada. » - Marthe Hamelin, présidente du CCCM. - Photo: N.Falcimaigne

Les mouvements coopératifs francophone et anglophone canadiens n’avaient pas tenu un congrès conjoint depuis celui de 2008 à Winnipeg. Cette fois-ci, ce sont les membres du Conseil canadien de la coopération et de la mutualité (CCCM), de l’Association des coopératives du Canada (ACC), du Conseil coopératif acadien de la Nouvelle-Écosse (CCANÉ) et du Nova Scotia Co-operative Council (NSCC) qui ont délibéré ensemble. Lire la suite »

Juil 032011
 

Créer des liens coop. C’est le thème du Congrès qui a réuni le mouvement coopératif canadien à Halifax du 27 au 29 juin dernier. Francophones et anglophones de partout au Canada ont consacré leur semaine à discuter ensemble de la création d’une organisation qui regrouperait tout le mouvement coopératif du Canada, sans distinction linguistique. Cette question soulève évidemment l’enjeu de la protection des minorités francophones. Le mouvement coopératif réussira-t-il à surmonter l’obstacle redouté par toute la classe politique canadienne ? Une occasion de vérifier si la coopération se passe de frontières.

Les mouvements coopératifs francophone et anglophone canadiens n’avaient pas tenu un congrès conjoint depuis celui de 2008 à Winnipeg. Cette fois-ci, ce sont les membres du Conseil canadien de la coopération et de la mutualité (CCCM), de l’Association des coopératives du Canada (ACC), du Conseil coopératif acadien de la Nouvelle-Écosse (CCANÉ) et du Nova Scotia Co-operative Council (NSCC) qui ont délibéré ensemble.

Vers une seule organisation coopérative canadienne

La proposition d’intégrer les deux organisations nationales en une seule est le résultat de deux années de discussion menées par un comité de partenariat composé de représentants des deux organisations. Si des lignes directrices et des principes généraux de gouvernance ont été établis par ce comité, les 200 participants au congrès ont tout de même eu à discuter de nombreux éléments pour être en mesure de se prononcer en assemblée générale sur la création d’une nouvelle entité. « On parle ici de la création d’une nouvelle entité bilingue, qui pourrait parler d’une voix forte au niveau des gouvernements et qui pourrait mieux desservir, sans duplicata, les coopératives à travers le Canada. On a eu beaucoup de résolutions et d’amendements, mais je pense que les membres, puisque nos membres des conseils provinciaux étaient très informés, sont prêts à faire un pas et à consacrer tous leurs efforts à l’année 2012, qui sera une vitrine pour les coopératives à la grandeur du Canada. », précise Marthe Hamelin, présidente du CCCM.

Claude Gauthier, président de l’ACC, tout aussi enthousiaste, admet qu’il y a encore du chemin à faire. « Il faut être patients et s’assurer qu’on comprend bien les étapes à franchir. Il va falloir travailler sur ce que nos membres et notre communauté nous disent, en regard de ce qu’on propose et qui est un projet très global pour l’instant. La prochaine étape, c’est d’ajuster les détails définitifs en fonction de ce qu’on a appris et compris. C’est à nous d’ajuster le projet pour être sûrs qu’on rejoint une bonne majorité de notre membership. »

Du côté du comité de partenariat, on salue le chemin parcouru. « J’ai participé au comité de partenariat et je vois qu’il y a eu beaucoup de travail de fait, reconnaît Hélène Simard, présidente du Conseil québécois de la coopération et de la mutualité (CQCM). Pour mieux se connaître, pour comprendre les organisations, les cultures organisationnelles, et essayer de bâtir, dans une perspective d’avenir, dans le respect des communautés et de l’identité des deux institutions fondatrices. »

La nouvelle génération de coopérateurs semble déjà avoir relégué les clivages linguistiques au rang de reliques du passé. Victoria Morris, présidente du National Youth Caucus de l’ACC, pense qu’il est temps de passer à autre chose. « Nous voulons dépasser le paradigme de réalités séparées pour travailler ensemble. Parce que nous voyons qu’il y a plus d’opportunités à créer quelque chose de plus grand. »

Au nombre des six grandes coopératives dont dépendra la nouvelle organisation, et qui s’y verront confier un siège, le Mouvement Desjardins, premier groupe financier au Québec, est favorable au regroupement et entend y assumer un leadership actif. « Nous y voyons beaucoup d’avantages parce que, simplement de faire comprendre aux Canadiens et aux Canadiennes les avantages du modèle coopératif, ça prend une organisation forte et Desjardins est prête à mettre ses billes, confirme Clément Samson, membre du conseil d’administration à titre de président du Conseil des représentants de Québec-Ouest et Rive-Sud. C’est au nom de nos valeurs, parce qu’on partage les mêmes valeurs à l’échelle canadienne, les valeurs coopératives, et on partage notamment celle de l’intercoopération, où on met ensemble des coopératives de moins grande taille et de plus grande taille, et nous sommes conscients qu’on a un rôle à jouer. On voit ça d’un bon œil de pouvoir partager autour d’une seule table nos défis et nos ambitions. »

Débats linguistiques dans le berceau de l’Acadie

Le gouvernement néo-démocrate de la Nouvelle-Écosse, province anglophone qui est aussi le berceau de l’Amérique française, a probablement délégué pour cette occasion son plus fervent francophile. C’est le ministre des Finances, Graham Steele, qui s’est adressé aux coopérateurs, principalement dans un  français impeccable. Interrogé en marge de l’événement, celui qui a la responsabilité des caisses populaires admet s’être lui-même questionné sur la pertinence de garder deux organisations différentes dans la même province. « Le Conseil coopératif acadien est assez petit, et basé à Chéticamp, il est un reflet de l’histoire de cette région, explique-t-il. Peut-être qu’ils ont peur de perdre la nature francophone de leur organisation s’il y a une fusion avec le réseau anglophone. Ici la population acadienne est seulement 3%, située dans des communautés isolées, et il y a toujours la crainte d’être assimilée dans un océan anglophone. C’est une question intéressante, la question de l’unité, qui va être posée au congrès, non seulement en Nouvelle-Écosse mais également au pays, de fusionner ces deux organismes. »

Cette crainte trouve son écho chez les plus jeunes générations. Mélissa Basque fait partie du Comité consultatif jeunesse créé par la Fédération des caisses populaires acadiennes. C’est sa passion pour les coopératives qui l’a amenée à s’engager dans sa communauté de Tracadie-Sheila. « C’est sûr qu’on est toujours un peu inquiets. Quand tu vis près des Anglais, tu t’aperçois que, parfois, ils essaient de tirer la couverture un peu plus vers eux. Tu as toujours peur de perdre ta langue parce qu’on est minoritaires, ils sont beaucoup plus nombreux que nous. Tu as peur qu’ils se lèvent debout et qu’ils disent : « Nous autres, ont est beaucoup plus nombreux. On a le droit à ça, à ça et ça, pis vous autres vous êtes moins, fait que vous avez le droit à moins. » Surtout que nous, la jeunesse, on a un droit de vote au CCCM, et eux ne l’ont pas au CCA. On a peur de perdre ça aussi. On a tout le temps peur qu’ils essaient de prendre le dessus. Un Français, quand il rencontre un Anglais, la première chose qu’il fait c’est qu’il parle anglais. Il change sa langue et il parle anglais. Tu as toujours peur de te faire assimiler, c’est toujours une inquiétude. »

Marco Plourde, président des jeunes coopérateurs et mutualistes du Canada, est aussi le responsable du Comité consultatif jeunesse des Caisses acadiennes. Il confirme que les délégations jeunesse du CCCM et de l’ACC n’ont pas les mêmes pouvoirs. « On ne veut pas perdre nos acquis, parce qu’on s’est quand même mobilisés pour avoir le poste qu’on a présentement, qui n’existe pas du côté anglophone. Donc si les deux organisations se marient pour former une nouvelle entité, c’est sûr qu’on ne veut pas perdre ça. Les mentions qui ont été faites hier d’avoir deux postes jeunesse correspondent à qu’on voulait : avoir un représentant francophone et un représentant anglophone qui siègent au niveau du conseil d’administration pour apporter la diversité des deux côtés parce que c’est pas toujours pareil mais ça prend quand même une bonne information. »

Autre génération, même son de cloche. Coopérateur d’expérience, Marcel Garvie est président de Coop Atlantique et administrateur de l’ACC. « J’ai des inquiétudes parce que ça fait déjà 18 mois qu’on brasse cette idée-là, et d’entendre qu’une des organisations nationales se dit pas prête et dit vouloir aller consulter encore ses membres, c’est toujours un peu inquiétant. Est-ce qu’il y a anguille sous roche ? Pourquoi retarder indéfiniment ? En tant que président Coop Atlantique, je suis le seul représentant d’un organisme officiellement bilingue. Nous, on vit ça au quotidien, au Nouveau-Brunswick, cette méfiance entre les deux groupes linguistiques. Je ne suis pas surpris de la voir au niveau national. Rappelons-nous tout simplement l’échec du Lac Meech, par exemple. Au début, on était tous d’accord avec le principe général, ensuite on s’est mis à faire des caucus dans les chambres, et puis un beau matin, on s’est rendus compte que les anglophones ne voulaient plus embarquer. C’est ce qui risque d’arriver, c’est un danger réel. »

Interrogés sur la protection des minorités linguistiques, les présidents du CCCM et de l’ACC affirment avoir à cœur la représentation de la diversité. Mme Hamelin pense « que le conseil d’administration va s’assurer que, même si les grandes coopératives francophones et anglophones sont représentées et ont des sièges au conseil d’administration, la diversité de l’est à l’ouest, en français et en anglais, sera à la table. Les petits n’ont pas à s’inquiéter, je pense qu’ils auront une place et on leur fera une place. » Pour M. Gauthier, au-delà des structures, la question linguistique doit trouver sa réponse dans l’engagement des membres. « L’intention aujourd’hui est très claire, mais avec les années, quand les gens se remplacent, la dynamique change. Si la communauté francophone perd de vue ce besoin-là elle-même, les gens qui la représentent vont mettre moins de priorité là-dessus. Ça dépend entièrement de la communauté francophone. Il faut qu’elle continue à jouer son rôle et d’être claire. »

Hommages et distinctions

Le gala tenu lors du congrès a été l’occasion pour le mouvement coopératif de reconnaître les efforts d’individus qui se sont investis dans plusieurs réussites collectives. L’Ordre du mérite coopératif et mutualiste canadien a été remis à Raymond Doucet, Camille Thériault et Paul Cabaj. Le Nova Scotia Distinguished Co-operator Award a aussi été remis à Dr. Greg MacLeod.

Bill Lyall, président de Arctic Co-operatives Limited, a prononcé un vibrant témoignage.
Photo: N.Falcimaigne

Le président de Arctic Co-operatives Limited, Bill Lyall a pour sa part reçu le Canadian Co-operative Achievement Award. Laurette Deveau, qui a été directrice du Conseil coopératif acadien de la Nouvelle-Écosse, a vu son engagement reconnu dans les deux langues par l’Ordre du mérite coopératif et mutualiste canadien et le Nova Scotia Distinguished Co-operator Award.

Pour la première fois, le Global Co-operator Award de l’ACC a été décerné à une organisation, Gay Lea Foods Co-operative, plutôt qu’à un individu. Une façon de souligner que la coopération mène à des réussites avant tout collectives.

Ont également été introduits au Temple de la renommée coopérative canadienne, Thomas Edgar Brady (1917-2005), qui a activement participé à l’émergence du mouvement coopératif dans l’est de l’Ontario et occupé des postes de direction dans ce qui est maintenant devenu Gay Lea Foods, Allister Marshall (1928-2005), administrateur du Scotian Gold Co-operative et directeur de Co-op Atlantic, ainsi que Benjamin Voth (1926-2010), pionnier dans le mouvement des caisses de Colombie britannique et administrateur de East Chilliwack Credit Union (devenu First West Credit Union).

Le gala tenu lors du congrès a été l’occasion pour le mouvement coopératif de reconnaître les efforts d’individus qui se sont investis dans plusieurs réussites collectives.
Photo: N.Falcimaigne

Juin 092011
 

Bruxelles, journal EnsembleLa Cour d’appel de Bruxelles a confirmé, le 5 mai dernier, le jugement intervenu en première instance en 2007, qui condamnait les pratiques de reproduction illégales en matière de droit d’auteur, de parties significatives d’articles de presse sur Google Actualités Belgique. Cette victoire de la presse doit beaucoup à la Société coopérative à responsabilité limitée Les Journaux Francophones Belges (JFB).

Le Soir, grand quotidien bruxellois, est membre de la coopérative des Journaux francophones belges (JFB). - Photo: N.Falcimaigne

Le Soir, important quotidien bruxellois, est membre de la coopérative. Son directeur général, Didier Hamman, voit dans le jugement une importante victoire collective. « Nous avons fait école dans l’ensemble du monde », s’exclame-t-il, avant d’ajouter que la protection des sources est un autre front sur lequel s’exerce la vigilance de la coopérative.

« Notre action a contribué au vote de la loi sur le secret des sources de 2005 qui est une des plus protectrices des droits des journalistes, renchérit Catherine Anciaux, juriste chez JFB. Nous avons pu, à différentes reprises, arrêter des projets de loi ou d’autres mesures dont les effets auraient pu être dramatiques pour le secteur. L’action menée contre Google a permis la reconnaissance officielle, à deux reprises déjà, des droits des éditeurs de presse sur leurs contenus et l’obligation d’une autorisation préalable avant l’utilisation de ceux-ci par des tiers. » Lire la suite »

Mai 082011
 

Montréal, journal EnsembleDu 19 au 21 mai, la ruralité débarque à Montréal. C’est au Complexe Desjardins que s’installera Saint-Ailleurs-de-l’Avenir, un village de 1 124 habitants. Solidarité rurale du Québec, qui fête ainsi ses 20 ans, a poussé le concept jusqu’à l’élection d’un maire et l’édition d’un hebdomadaire régional. Le maire de Saint-Ailleurs, Paul-Albert Brousseau, a donc rencontré la presse cette semaine pour en faire l’annonce.

Paul-Albert Brousseau, garagiste et maire de Saint-Ailleurs-de-l'Avenir, a présenté L'Écho de L'Avenir à la presse.
- Photo: N.Falcimaigne

« Nous sommes très fiers de notre petite localité, a déclaré le maire Brousseau. Pourtant, personne ne nous connaît. Alors nous prenons les grands moyens pour faire connaître notre village en le déménageant à Montréal. Saint-Ailleurs-de-l’Avenir deviendra ainsi le premier village au Québec, et probablement au monde, à profiter des services d’une station de métro! C’est dire toute notre volonté de partager avec les urbains l’effervescence de notre ruralité. » Lire la suite »

Nov 042010
 

Rimouski, journal Le Mouton NoirL’année 2010 pourrait être rétroactivement nommée « Année de l’énergie », tant cette question a marqué l’actualité. Inutile de mentionner la marée noire du golfe du Mexique, qui a fait couler presque autant d’encre que de pétrole. Plus près de nous, c’est l’appel d’offres communautaire en éolien, l’attribution des projets de minicentrales, l’exploration des gaz de schiste et le litige interprovincial autour du gisement pétrolier Old Harry qui ont fait la manchette. Pendant ce temps, il se développe une multitude de projets de valorisation de la biomasse, de biocarburants, de biométhanisation etc. Quoi de mieux qu’un Rendez-vous de l’énergie pour en discuter, et qui plus est, en direct de Rimouski les 18 et 19 novembre prochain.

Les Rendez-vous de l’énergie sont organisés partout au Québec à l’initiative du Regroupement national des conseils régionaux de l’environnement du Québec (RNCREQ), en collaboration avec l’Institut du Nouveau Monde (INM). L’information recueillie servira à la préparation d’une consultation provinciale au printemps 2011 pour proposer des pistes d’action visant à accélérer la transition énergétique du Québec.

Un volumineux cahier de référence, élaboré par un comité scientifique et disponible en ligne, offre une analyse détaillée de la crise mondiale de l’énergie, avec force tableaux, cartes et graphiques, pour ensuite explorer les options qui s’offrent au Québec. Ce document grand public, qui vise à rendre accessibles des enjeux et des concepts éminemment complexes, recommande entre autres de miser sur le transport collectif, de réduire la consommation des véhicules et de l’énergie dans le bâtiment, de substituer des énergies renouvelables au pétrole et de « réinventer la ville et les cœurs villageois ».

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Nov 112009
 

La victoire de Jean-Pierre Rioux et de Jean-Marie Lafrance le 1er novembre, à la mairie de Trois-Pistoles de Notre-Dame-des-Neiges, ne sonne pas le glas de cette campagne électorale faite de nombreux rebondissements. À Saint-Clément et Saint-Mathieu-de-Rioux, tous les sièges de conseillers ont été comblés mais plusieurs candidats convoitent la mairie.

Le texte a d'abord été publié dans L'Horizon, presse coopérative des Basques

Le texte a d'abord été publié dans L'Horizon, presse coopérative des Basques

Tel qu’en a fait état L’Horizon en ligne le 9 octobre dernier, les deux candidats à la mairie de Saint-Mathieu ont décidé d’attendre la reprise des procédures pour en découdre, le temps de constituer des équipes complètes.

C’est chose faite pour Alexandre Anctil, qui présente dans ses communications un alignement composé de Hugues Thériault, Éric Boucher, Michel Ouellet, Donald Tremblay et Lucie Malenfant. Puisqu’ils ont tous déjà été élus le 1er novembre, l’affaire pourrait sembler une formalité.

Toutefois, deux autres candidats restent en lice. Yvan S. Gagné, qui soutient avoir l’appui de plus de la moitié du conseil, compte sur la division du vote pour l’emporter. Le troisième candidat, Réal Côté, s’engage à travailler avec les conseillers élus, même s’ils auront soutenu un autre candidat.

À Saint-Clément, deux candidats ont finalement décidé de briguer les suffrages. Fabien Cayouette, conseiller de longue date, n’a pas sollicité d’appui officiel auprès des conseillers déjà élus, et n’a pas l’intention de promouvoir sa candidature même s’il confie que plusieurs personnes sont derrière lui. Il fera face à Richard April, qui indique bénéficier de l’appui de plus de la moitié des conseillers élus.

Les électeurs des deux municipalités seront appelés aux urnes le 29 novembre (et par anticipation le 22), conclusion de  cette campagne électorale qui réserve encore bien des surprises.

Nov 012009
 

C’est avec une confortable majorité de 235 voix que Jean-Marie Lafrance devient maire de Notre-Dame-des-Neiges (63,7 %). Les candidats qui l’ont soutenu sont presque tous élus, ainsi que le candidat indépendant Robert Forest et deux conseillers de l’équipe sortante. À Trois-Pistoles, Jean-Pierre Rioux et presque toute son équipe sont réélus, ainsi que le candidat indépendant Maurice Vaney.

Le texte a d'abord été publié dans L'Horizon, presse coopérative des Basques

Le texte a d'abord été publié dans L'Horizon, presse coopérative des Basques

Un changement majeur se prépare pour Notre-Dame-des-Neiges. De l’équipe sortante, il ne reste que Carmen Nicole, élue sans opposition, et Nancy Lafond, réélue avec 73,9 % des voix face au candidat indépendant Claude Brière, qui ne s’était pas affilié à l’équipe de Jean-Marie Lafrance. Jean-Paul Rioux, qui soutenait le nouveau maire, était déjà élu par acclamation. Carmen Chamberland, de la même équipe, doit sa défaite à une seule voix qui a donné la victoire à Robert Forest, bien que tous deux aient devancé le candidat sortant Yvon Bélanger.

Les citoyens de Trois-Pistoles ont choisi de reporter au pouvoir le maire Jean-Pierre Rioux, qui récolte 54,8 % des suffrages devant Benoit Rheault, sur qui s’est porté le choix de 45,2 % des électeurs. Au total, l’équipe sortante est réélue avec une moyenne de 56,35 % des suffrages exprimés, certains conseillers ayant bénéficié d’une majorité beaucoup plus importante que celle du maire. Dans le quartier Nord, Maurice Vaney cause la surprise en l’emportant par 21 voix sur Alcide Devost et sur Langis Belzile, qui ne récolte que 23 % des votes.

Benoit Rheault s’est exprimé par voie de communiqué ce matin. Il se dit fier de sa performance et de celle des six candidats indépendants qui l’ont appuyé : « Nous avons eu du courage et je crois que cela a fait avancer la démocratie. »

Victoire du taux de participation

Dans les deux municipalités, cette élection a suscité beaucoup d’intérêt chez les citoyens. En témoigne le taux de participation, qui lors du vote par anticipation s’établissait déjà à 21 % à Trois-Pistoles et à 11 % à Notre-Dame-des-Neiges. Au final, 63,4 % des 2771 électeurs de Trois-Pistoles et 50,8 % des 1336 électeurs de Notre-Dame-des-Neiges se sont déplacés pour voter. Même au pays des « histoires pas possibles », il y a bien longtemps qu’une élection a soulevé tant de passion.

On peut expliquer cet engouement par l’importante polarisation des visions portées par les différentes équipes. À Notre-Dame-des-Neiges comme à Trois-Pistoles, on avait affaire à une équipe en place depuis longtemps, qui devait défendre son bilan face à une équipe émergente dont les idées étaient différentes sur plusieurs plans. Il n’est pas surprenant que les dossiers d’infrastructures aient constitué des enjeux majeurs dans les deux cas, au moment où toutes les municipalités du Québec font face à un sous-financement et à des besoins croissants.

Trois autres municipalités ont comblé des postes de conseillers

À Saint-Jean-de-Dieu, c’est Raymonde Cormier qui a été réélue à son poste de conseillère avec 72,7 % des voix (287 votes). Les électeurs de Sainte-Rita ont choisi Lorraine Malenfant à 54,5 % (126 votes) et Michel Colpron à 53,8 % (127 votes). Enfin, à Saint-Guy, le choix des électeurs s’est porté sur Bernard Paré (Candidat sortant) avec 59,7 % des voix (43 votes) et sur Clément Sirois avec 61,6 % des voix (45 votes).

Le taux de participation s’établit à près de 56 % des 131 électeurs inscrits à Saint-Guy, une des plus petites municipalités au Québec, qui comptait 89 habitants au recensement de 2006.

La campagne 2009 à L’Horizon

Cette campagne municipale est aussi marquée par la première couverture en temps réel par un média écrit local. L’Horizon a publié 12 articles qui tissent l’essentiel des débats autour desquels s’est joué le scrutin 2009, ainsi que des capsules vidéo par lesquelles les candidats pouvaient adresser directement leur message à la population. Ces cinq capsules vidéo ont été visionnées à plus de 450 reprises en un mois, soit plus d’un visionnement par 10 électeurs inscrits (4107 au total), ce qui confirme l’intérêt suscité par cette élection. Voici une rétrospective de la campagne à travers ces publications.